Le pape attendu samedi à Malte, l'accueil des migrants au coeur de son message

Le pape François s'envolera samedi pour un voyage de deux jours dans le très catholique archipel de Malte (Photo, AFP).
Le pape François s'envolera samedi pour un voyage de deux jours dans le très catholique archipel de Malte (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Le pape attendu samedi à Malte, l'accueil des migrants au coeur de son message

  • Le pape François s'envolera samedi pour un voyage de deux jours dans le très catholique archipel de Malte
  • Situé entre la Sicile et la Tunisie, le plus petit État de l'Union européenne est une porte d'entrée en Europe des migrants sur la route de la Méditerranée

CITE DU VATICAN: Le pape François s'envolera samedi pour un voyage de deux jours dans le très catholique archipel de Malte, nouvelle marque de son attention aux migrations et à la Méditerranée alors que des millions d'Ukrainiens affluent en Europe.

Après Jean-Paul II en 1990 et 2001 et Benoît XVI en 2010, François est le troisième pape à visiter l'île, où le catholicisme, religion d'Etat, est pratiqué par environ 85% des habitants et où l'avortement est toujours considéré comme un crime.

Mercredi, évoquant son voyage à la fin de l'audience générale, le jésuite argentin de 85 ans s'est présenté comme un "pèlerin" prêt à fouler cette "terre lumineuse" et "engagée dans l'accueil de tant de frères et sœurs en quête de refuge".

"Malte est symbolique à plusieurs titres, (sa localisation) au barycentre de la Méditerranée, théâtre de la tragédie migratoire et pour l'île elle-même: une histoire de naufrages, de Saint Paul, de migrations, avec une symbolique religieuse très forte", explique à l'AFP Bernard Valero, ancien diplomate et expert du monde méditerranéen.

Situé entre la Sicile et la Tunisie, le plus petit État de l'Union européenne est une porte d'entrée en Europe des migrants sur la route de la Méditerranée, une thématique centrale du pontificat de François.

Jorge Mario Bergoglio devrait y renouveler ses appels engagés à l'accueil des exilés et demandeurs d'asile, à l'image de son dernier voyage à Chypre et en Grèce début décembre.

Le long des routes de l'île, le visage souriant du Saint Père a remplacé les affiches électorales installées pour l'élection de la semaine dernière, qui a vu le gouvernement travailliste remporter un troisième mandat.

L'ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1964, fait aussi face à des accusations de laxisme et de corruption, ravivées par l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia en 2017, qui a choqué le pays et le monde.

Déplacement en catamaran

Au-delà de Malte, cette visite témoigne à nouveau de l'intérêt du pape pour le monde méditerranéen, où il s'est rendu à plusieurs reprises. "Il a parfaitement compris les multiples problèmes qui s'accumulent sur ce petit espace", pris "entre les fracturations géopolitiques, le réchauffement climatique, le drame migratoire, les questions de développement économique", résume M. Valero.

Samedi, le chef des 1,3 milliard de catholiques prononcera un premier discours - sur cinq prises de parole au total - devant les autorités et le corps diplomatique dans la capitale La Valette, avant de rejoindre en catamaran Gozo (nord), l'une des trois îles habitées, où il présidera une prière au sanctuaire national de Ta'Pinu.

Le lendemain, François visitera la grotte de saint Paul - patron de l'île qui y fit naufrage en l'an 60, selon la tradition chrétienne - et célèbrera la messe et l'Angelus à Floriana, près de La Valette, où quelque 10.000 fidèles sont attendus.

Avant de rentrer à Rome, le souverain pontife rencontrera des migrants dans un centre d'accueil à Hal Far (sud). Le frère Dionysius Mintoff, responsable du "Laboratoire de paix Jean XXIII" où résident 55 jeunes hommes originaires de plusieurs pays d'Afrique, espère que cette venue contribuera à inciter les autres pays à partager le fardeau de la migration.

"Je suis sûr qu'il fera passer un message universel…", dit-il à l'AFP. Le lieu, qui regroupe une église, un jardin luxuriant, un théâtre extérieur en pierre et une petite mosquée, s'apprête à accueillir des réfugiés ukrainiens.

François, opéré en 2021 du colon et qui a annulé en février des engagements en raison d'une "douleur aiguë au genou", devait initialement se rendre à Malte en 2020, un voyage reporté en raison de la crise sanitaire.

Il s'agit du 36ème voyage à l'étranger du pape depuis son élection en 2013 et du premier de l'année 2022. Il se rendra début juillet en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.

A Malte, un centre pour migrants s'apprête à accueillir le pape et des Ukrainiens

Accueillir des migrants en "frères" pour leur donner "une adresse": à Malte, le "PeaceLab" s'apprête à recevoir le pape François dimanche tout en préparant l'arrivée imminente de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre.

Sous les arbres du "Laboratoire de la paix [du pape] Jean XXIII", un ensemble de petits bâtiments près de la pointe sud de l'archipel méditerranéen, des fondations en béton ont été posées pour quatre nouvelles salles devant accueillir des réfugiés ukrainiens.

"Dans chaque pièce, six garçons. Donc 24 garçons, pour commencer", explique frère Dionysius Mintoff, 91 ans, en faisant visiter à l'AFP le site réservé aux hommes où il vit et travaille depuis 50 ans.

À proximité, d'énormes cartons contenant les éléments pour construire les salles financées par le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) sont empilés contre une clôture métallique. Les Ukrainiens qui fuient l'invasion de la Russie rejoindront les 55 résidents, des jeunes hommes originaires de plusieurs pays africains et arrivés à Malte sans papiers.

Dionysius Mintoff, un frère franciscain, a fondé le Peace Lab en 1971, un centre éducatif inspiré par un appel à la paix du pape Jean XXIII (1881-1963). Depuis 2002, il accueille des migrants qui ont traversé la Méditerranée dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.