SAINT-DENIS: Des militants et sympathisants de Jean-Luc Mélenchon se sont réunis mercredi soir dans un quartier populaire de Saint-Denis, pour appeler les cités à faire entendre leur voix à l'élection présidentielle et lutter contre l'abstention qui y est traditionnellement forte.
Au pied des immeubles de la cité des Francs-Moisins et à deux enjambées du Stade de France, des personnalités issues de banlieues populaires ont discouru devant une foule d'habitants du quartier et autres curieux.
Le mot d'ordre ? "Mobiliser les territoires oubliés de la République", tonne la militante marseillaise LFI Katia Yakoubi, au milieu d'une multitude d'affiches de campagne et visages multicolores.
"Les cités ne se rendent pas compte qu'elles ont une arme entre les mains. C'est la carte électorale", déclare Diangou Traoré, membre du collectif du quartier.
Cette enfant des Francs-Moisins, âgée de 42 ans et désormais engagée aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, estime aujourd'hui nécessaire d'aller "au contact" de ces gens "déçus par les politiques de droite, comme de gauche".
Le meeting dyonisien s'est tenu dans le cadre de la "semaine des quartiers populaires" lancée par le "Parlement de l'Union populaire".
Pour Éric Coquerel, député LFI et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'aller "chercher les points" dans ces quartiers où "l'abstention règne en masse" et où "toutes les inégalités sont superposées", indique-t-il.
Et l'enjeu est de taille, car le candidat insoumis y est souvent présenté comme une figure populaire.
Dorénavant en troisième place des intentions de vote, derrière Marine Le Pen (RN), le chef de file de la France insoumise espère ainsi mobiliser davantage d'électeurs, assez pour décrocher sa place au second tour.
"C'est la première fois que je vois ça. Enfin, je me sens insérée", reconnaît Smahir Saoudi, 19 ans.
"Avant, je comptais voter blanc. Mais finalement je pense que je vais voter Mélenchon, car il arrive aussi à créer du lien direct avec les jeunes", glisse cette étudiante en informatique.
Près du coin buvette, Luce Cardot soupire. "Moi je m'en fiche, dit-elle. Cela fait trois ans que je n'ai pas voté, et ce n'est pas prêt de changer".
Cinquante ans que cette Guadeloupéenne de 75 ans est installée ici, autant d'années où "les politiques ne s'occupent pas de moi", dénonce-t-elle. Néanmoins, elle ne peut s'empêcher d'écouter d'une oreille ce qui se dit plus bas sur scène.