« Séparatismes » : la loi « n'entrera jamais en application », prédit Christian Jacob

Christian Jacob, LR. (AFP)
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Publié le Lundi 12 octobre 2020

« Séparatismes » : la loi « n'entrera jamais en application », prédit Christian Jacob

  • Le ministre de l'Intérieur, qui s'est entretenu par visio-conférence avec M. Jacob dans l'après-midi, compte envoyer le texte au conseil d'Etat « mi-novembre » pour qu'il soit à l'ordre du jour de l'Assemblée « fin janvier 2021 »
  • « Pourquoi avoir peur de parler de la réforme du droit d'asile, de l'explosion des titres de séjour ou des mineurs isolés, de la fermeture des lieux de cultes tenus par des salafistes ou les frères musulmans? »

PARIS: La loi destinée à lutter contre le séparatisme et l'islam radical « n'entrera jamais en application », a estimé le président des Républicains Christian Jacob, qui a déploré lundi auprès de Gérald Darmanin la faible place de l'immigration dans le projet.

Le ministre de l'Intérieur, qui s'est entretenu par visio-conférence avec M. Jacob dans l'après-midi, compte envoyer le texte au conseil d'Etat « mi-novembre » pour qu'il soit à l'ordre du jour de l'Assemblée « fin janvier 2021 », a rappelé le patron de LR.

« Cela veut dire que le temps de la navette parlementaire, on sera sur un texte tout juste adopté à la fin de l'année (2021, NDLR), et qui à mon avis ne rentrera jamais en application, le temps qu'il y ait les décrets d'application, avec la campagne présidentielle qui va démarrer », a-t-il affirmé à l'AFP.

Lors de cet entretien M. Darmanin a rappelé qu'il y aurait dans le texte des mesures visant « à renforcer la neutralité dans les services publics » et « pour les associations », ainsi qu'un « renforcement des contrôles pour les écoles hors contrat » et pour les associations cultuelles « une incitation à basculer de la loi de 1901 à 1905 ».

Mais « il n'y a rien sur l'immigration », a déploré M. Jacob, qui avait à ses côtés la vice-présidente LR de l'Assemblée nationale Annie Genevard et la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio.

« Pourquoi avoir peur de parler de la réforme du droit d'asile, de l'explosion des titres de séjour ou des mineurs isolés, de la fermeture des lieux de cultes tenus par des salafistes ou les frères musulmans? Quand on aborde le sujet du séparatisme, cela doit être posé » sinon « on n'aborde pas le fond des choses », a-t-il ajouté.

« On n'a senti que des portes fermées », a pour sa part affirmé Mme Genevard qui a déploré auprès du ministre un projet « en retrait » du discours d'Emmanuel Macron sur le sujet, le 2 octobre.

M. Jacob a ajouté que M. Darmanin ne lui avait remis aucune ébauche de texte mais avait évoqué de le revoir « vraisemblablement dans un mois avec un texte ».

La future loi « contre les séparatismes », qui vise principalement l'islamisme radical, pourrait être rebaptisée « loi renforçant la laïcité », une manière pour l'exécutif d'afficher sa neutralité politique et religieuse face aux critiques d'associations et des extrêmes de gauche et de droite.

Le ministre de l'Intérieur s'est également entretenu par visioconférence lundi soir avec le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui a insisté sur « l'interdiction des financements étrangers » des lieux de culte et a proposé comme en 2017 que prêtres, rabbins, et imams « prêtent serment à la République ».

Le candidat à la présidentielle a aussi fait part d'une proposition de loi visant à pénaliser la « prédication subversive », et a demandé de « diminuer drastiquement les flux migratoires ».

Selon le député, une ébauche de texte devrait être envoyée aux partis dans 15 jours.

Le projet « est construit, il y a des mesures positives mais il a 20 ans de retard » et « ne correspond pas du tout à l'état de gangrène qu'il y a », a estimé auprès de l'AFP M. Dupont-Aignan.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.