A Marioupol, des volontaires risquent leur vie pour livrer de l'aide

Dans la ville assiégée de Marioupol, une poignée de résidents ont fait le choix de retourner sous les bombes pour fournir de l'aide et contribuer à l'évacuation de milliers de personnes (Photo, AFP).
Dans la ville assiégée de Marioupol, une poignée de résidents ont fait le choix de retourner sous les bombes pour fournir de l'aide et contribuer à l'évacuation de milliers de personnes (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

A Marioupol, des volontaires risquent leur vie pour livrer de l'aide

  • Sans armes ni vêtements de protection, les volontaires font des aller-retours vers le territoire occupé, sous le risque constant de bombardements et de mines
  • Le voyage dure généralement trois jours

ZAPOROJIE, Ukraine : Dans la ville assiégée de Marioupol, une poignée de résidents ont fait le choix de retourner sous les bombes pour fournir de l'aide et contribuer à l'évacuation de milliers de personnes, au péril de leur vie.

Mardi, des volontaires empaquetaient choux, huile de cuisson, pâtes et autres fournitures dans des minivans en direction de cette ville en proie à la faim, l'horreur et la mort, afin d'y livrer des fournitures indispensables et évacuer des réfugiés vers Zaporijie - plaque tournante pour les personnes fuyant l'est de l'Ukraine, lourdement bombardée, en direction de l'ouest.

Mariia Tsymmerman, 38 ans, a fui Marioupol avec sa famille il y a deux semaines.

"Nous avons enterré nos voisins, nous avons vu la mort partout, même mes enfants l'ont vue", jure cette habitante devenue désormais volontaire et à la tête d'une dizaine de véhicules marqués du mot "volontaire" à la peinture rouge.

"Je connais une femme qui a tué son propre chien pour nourrir ses enfants", raconte-t-elle.

Sans armes ni vêtements de protection, les volontaires font des aller-retours vers le territoire occupé, sous le risque constant de bombardements et de mines, en passant par les postes de contrôles russes où les soldats ouvrent parfois le feu.

Le voyage dure généralement trois jours.

«Effrayante»

Certains volontaires sont à la recherche des membres disparus de leur famille - les communications étant toutes coupées à Marioupol depuis début mars - alors que d'autres estiment simplement qu'il est de leur devoir d'aider.

Au péril de leur vie: il y a deux jours, des volontaires ont appris qu'un de leurs minivans avait été touché par des tirs. Ils ignorent encore ce qu'il est advenu des personnes à l'intérieur. 

L'un des chauffeurs du groupe, Yuri, est sourd d'une oreille après que les troupes russes l'ont obligé à se déshabiller, lui ont mis un pistolet sur l'épaule et ont tiré en l'air. Il continue toujours à venir en aide aux gens. 

Depuis sa fuite le 16 mars, Mme Tsymmerman est revenue cinq fois, avec son mari conduisant l'un des fourgons, livrer des fournitures.

Sa famille a passé des semaines à se déplacer d'abri en abri sous les bombes russes avant de s'enfuir.

"Il y a des attaques aériennes et les gens se battent dans les rues", déclare Mme Tsymmerman à l'AFP. "La chose la plus effrayante, c'est que quand ils ont trouvé une cible, ils ne se soucient pas de savoir si c'est une femme ou un enfant, ils tirent".

Lors d'un retour, elle dit avoir vu le corps brûlé d'un enfant gisant dans la rue en train d'être dévoré par un chien.

Le désespoir de ceux qui restent est si grand qu'ils sautent sur les capots et les roues des voitures lorsque le convoi arrive.

Mariia Tsymmerman dit que les volontaires essaient de donner la priorité aux enfants et à leurs parents.

En plus de fuir les bombes, les habitants ont peur que les forces russes les obligent à aller en Russie, ajoute-t-elle.

«Ils pleurent» 

La mairie de Marioupol a déclaré mardi que quelque 20.000 habitants ont été emmenés de force vers la Russie et placés dans des camps en vue d'une évacuation ultérieure vers des villes russes éloignées.

Le père de Mariia Tsymmerman est toujours à Marioupol, inaccessible actuellement à cause des combats trop violents, tandis que son frère et sa famille ont été transportés de force en territoire séparatiste.

"Ils pleurent, demandent de l'aide et demandent à être libérés", assure-t-elle, ajoutant qu'elle cherche une solution pour se rendre sur place et les évacuer. 

Anna Yehurtova, 25 ans, médecin originaire de Marioupol vivant aujourd'hui à Kiev, a essayé de retourner dans sa ville natale pour aider les gens. Mais lorsqu'elle a réalisé que c'était trop dangereux, elle a préféré se porter volontaire à Zaporijie. Elle aide à coordonner les voitures qui se rendent à Marioupol. 

Les volontaires "risquent leur vie et ont une peur bleue des postes de contrôle russes - ils disent qu'ils y mourront ou qu'ils ne pourront plus revenir", s'alarme-t-elle. "Certains conducteurs ont reçu des convocations pour rejoindre l'armée russe lors de leur passage".

Mme Yehurtova affirme que son frère a également été contraint de se rendre en territoire séparatiste, où il a reçu l'ordre de combattre pour l'armée russe.

Il leur a dit: "Je suis ukrainien, je ne vais pas me battre contre l'Ukraine", relate-t-elle.

Les parents de Mme Yehurtova vivent dans un village près de Marioupol, à proximité de ce qui était la ligne de front avec les séparatistes soutenus par la Russie, désormais contrôlé par l'occupant.

Ils lui ont dit qu'il n'y avait pas d'électricité, sauf dans une école où les Russes ont installé un générateur, et ne montrent que les informations de la télévision d'Etat russe.

"Une semaine après leur arrivée, ils leur ont donné (...) une pension de 7.000 roubles (80 dollars) pour les convaincre que c'est bien en Russie".

Nikolaï, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, était en voyage d'affaires quand la guerre a commencé.

Maintenant, il retourne à Marioupol avec le convoi et prévoit d'y rester. 

"C'est chez moi. Il n'y a rien d'autre à dire".


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.