«Pas d’impasse» selon les responsables afghans après un mois de négociations

Des soldats de l'armée nationale afghane défilent lors d'une récente cérémonie sur une base militaire du district de Guzara, dans la province de Herat, au moment même où des pourparlers sont en cours pour mettre fin au conflit. (AFP)
Des soldats de l'armée nationale afghane défilent lors d'une récente cérémonie sur une base militaire du district de Guzara, dans la province de Herat, au moment même où des pourparlers sont en cours pour mettre fin au conflit. (AFP)
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Publié le Lundi 12 octobre 2020

«Pas d’impasse» selon les responsables afghans après un mois de négociations

  • Les pourparlers intra-afghans s’accompagnent d’un désaccord entre les dirigeants du gouvernement à Kaboul au sujet des négociations et coïncident avec une escalade des attaques sanglantes à travers le pays
  • L’important en ce moment c’est que le soutien de la communauté internationale pourrait s'user si le processus se prolonge encore longtemps

KABOUL: À Kaboul, des dirigeants ont assuré dimanche que les négociations avec les talibans n’étaient pas dans une impasse, bien que les deux parties afghanes ne s’entendent toujours pas sur les détails des pourparlers décisifs, censés prendre fin dans un mois.

«En effet, un mois s’est écoulé depuis le début des pourparlers au Qatar, et nous ne sommes pas encore en mesure de trouver un accord sur la feuille de route des pourparlers. Cependant, ce qui compte c’est que nous continuons à communiquer de manière officielle et officieuse », explique Nader Nadery, un négociateur nommé par le gouvernement, à Arab News dimanche de Doha, au Qatar.

«Personne – ni les talibans ni les équipes gouvernementales – ne dit que nous avons arrêté de nous rencontrer et que nous ne nous rencontrerons plus. Ce n’est pas le cas, et nous continuons de travailler pour nous revoir bientôt», poursuit-il.

Les négociations, attendues depuis longtemps, ont commencé le 12 septembre dans la capitale qatarie. Elles sont une composante essentielle d'un accord historique signé entre Washington et les talibans en février dernier. L’accord prévoit en outre que le président américain, Donald Trump, retire toutes ses troupes d'Afghanistan, et mette fin à la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis.

Optimiste, Najia Anwari, porte-parole du ministère de la Paix du gouvernement afghan à Kaboul, affirme que «les pourparlers ne sont pas dans une impasse» et que le processus de paix «après tant d'années de guerre, sera toujours complexe et nécessite du temps.»

«Notre objectif est d’amorcer les négociations sur de bonnes bases. Nous espérons que la feuille de route sera finalisée dans les jours qui viennent et que les divergences de positions entre les talibans et les négociateurs du gouvernement seront éliminées», a-t-elle déclaré à Arab News.

Une source proche du dossier, qui préfère garder l'anonymat car elle n’est pas autorisée à parler aux médias, affirme cependant qu'un «groupe de soutien» prévoit d'intervenir si aucun progrès n’est réalisé. Basé au Qatar et composé de médiateurs et de diplomates de pays étrangers, le groupe tenterait alors de régler les différends qui retardent jusqu'à présent le début des pourparlers principaux.

Contacté par Arab News dimanche, un porte-parole des talibans n'était pas disponible pour commenter ces propos.

Les pourparlers intra-afghans s’accompagnent d’un désaccord entre les dirigeants du gouvernement à Kaboul au sujet des négociations, et ils coïncident avec une escalade des attaques sanglantes à travers le pays.

Le gouvernement répète depuis longtemps que les talibans ont intensifié leurs attaques depuis la signature de l'accord en février avec les États-Unis, et davantage encore avec le début des pourparlers intra-afghans.

Mais aujourd’hui, ils «ne prennent plus publiquement la responsabilité des attaques» comme ils le faisaient par le passé

Parmi ces attaques souvent très médiatisées figure une tentative d'assassinat contre le gouverneur de la province de Laghman la semaine dernière qui a fait 8 morts, ainsi qu’un redoutable attentat à la bombe qui a fait 15 morts à l'extérieur d'un complexe officiel, dans la province voisine de Nangarhar.

Selon une déclaration de l’agence de renseignement afghane samedi, le réseau Haqqani, épine dorsale militaire des talibans est responsable, avec Daech, d’une attaque menée contre le premier vice-président Amrallah Saleh à Kaboul le mois dernier.

Tariq Aryan, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a déclaré dimanche que «les talibans ont certainement multiplié leurs attaques, contrairement au passé» depuis le début des pourparlers au Qatar.

Abdel Satar Saadat, ancien conseiller du président afghan, Ashraf Ghani, a déclaré à Arab News que les talibans se considèrent comme les «vainqueurs de la guerre» à la suite de l'accord signé avec Washington. Par conséquent «plus les pourparlers prennent du retard, plus Kaboul sera affaibli par leurs attaques, plus la situation tournera à leur avantage». Ils n'auraient alors pas à «partager le pouvoir s'ils prennent le contrôle du pays après le départ des troupes américaines».

«Les talibans briguent une victoire majeure, et les dirigeants du gouvernement ne paient pas le prix de la guerre puisque leurs familles sont à l'étranger, la guerre gonflerait même leurs finances», explique-t-il.

Tout comme les citoyens du pays et les experts, Wahed Faqiri, un analyste afghan basé aux États-Unis, qualifie de préoccupante l'impasse dans les négociations.

«Une impasse d'un mois dans les négociations n'est pas encourageante. Nombreux sont ceux qui ont prédit que les pourparlers intra-afghans ne seraient pas faciles, mais personne n'a anticipé ce niveau de difficulté», a-t-il déclaré.

Le Dr Shaida Abdali, candidate à la présidentielle et ambassadrice de l’Afghanistan en Inde jusqu'à l'année dernière, assure que le processus de pourparlers est une «route rocheuse et cahoteuse» et qu'un «manque de confiance» entre les deux parties ajoute aux «complexités des pourparlers».

«Il pourrait y avoir des spéculations différentes des deux côtés en ce qui concerne le calendrier et les perspectives des pourparlers de paix. Cependant, j'espère toujours qu'ils seront en mesure de trouver une issue», poursuit-elle. «Ce qui compte en ce moment, c’est que le soutien de la communauté internationale pourrait s'user si le processus se prolonge encore longtemps. Une prise de conscience de l’urgence est donc nécessaire des deux côtés pour ne pas perdre ce soutien pendant les pourparlers et pendant les efforts de consolidation de la paix en Afghanistan ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.