BRUXELLES: La Commission européenne a recommandé lundi aux pays membres de l'UE ayant accordé des "passeports dorés" à des citoyens russes ou bélarusses, d'envisager de les retirer pour les personnes faisant l'objet de sanctions en lien avec la guerre en Ukraine.
Trois pays de l'Union européenne, la Bulgarie, Chypre et Malte, ont tiré pendant des années d'importants revenus en octroyant la nationalité de leur pays à des étrangers en échange d'investissements. Ces programmes, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission, ont tous été soit arrêtés soit suspendus.
"Certains ressortissants russes ou bélarusses qui font l'objet de sanctions ou soutiennent de manière significative la guerre en Ukraine pourraient avoir acquis la citoyenneté de l'Union européenne ou un accès privilégié à l'Union, y compris pour voyager librement dans l'espace Schengen, dans le cadre de ces programmes", a souligné l'exécutif européen dans un communiqué.
"Pour faire face à ces risques immédiats", la Commission "recommande aux États membres d'évaluer s'il y a lieu de retirer la citoyenneté accordée dans le cadre d'un programme de passeport doré aux ressortissants russes ou bélarusses" figurant sur la liste noire de l'UE.
La Commission a souligné qu'elle ne savait pas combien de personnes sanctionnées étaient potentiellement en possession de "passeports dorés".
Bruxelles a par ailleurs de nouveau réclamé la fin définitive de ces programmes controversés. La Commission "invite instamment les États membres à abroger immédiatement tout programme existant de citoyenneté par investissement".
Le Parlement bulgare a approuvé jeudi deux amendements législatifs mettant fin à la pratique des "passeports dorés". Le gouvernement maltais a annoncé début mars suspendre "jusqu'à nouvel ordre" l'octroi aux ressortissants russes et bélarusses de ce type de passeports. Chypre, de son côté, n'accorde plus ce type de naturalisations depuis novembre 2020.