Colonna: rassemblements tendus devant deux casernes en Corse

Un homme tient un drapeau corse lors d'une manifestation devant une caserne de police sur l'île méditerranéenne française de Corse à Furiani le 27 mars 2022 (Photo, AFP).
Un homme tient un drapeau corse lors d'une manifestation devant une caserne de police sur l'île méditerranéenne française de Corse à Furiani le 27 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

Colonna: rassemblements tendus devant deux casernes en Corse

  • Devant la caserne de Furiani, au sud de Bastia, au moins 500 personnes s'étaient déplacées
  • A Ajaccio, quelque 200 personnes se sont également retrouvées devant la caserne d'Aspretto

FURIANI : Deux rassemblements rapidement émaillés d'échauffourées se sont tenus dimanche devant deux casernes près de Bastia et à Ajaccio, à l'appel d'organisations indépendantistes qui accusent des CRS d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant Yvan Colonna, selon des journalistes de l'AFP.

Ces appels à manifester ont été lancés par les mouvements indépendantistes Core in Fronte, Corsica Libera (minoritaires à l'Assemblée de Corse) et des syndicats étudiants nationalistes, principaux moteurs de cette mobilisation intervenue après le décès d'Yvan Colonna, agressé en prison alors qu'il purgeait une peine à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998.

Devant la caserne de Furiani, au sud de Bastia, au moins 500 personnes s'étaient déplacées. Peu après le début du rassemblement en début de soirée, quelques dizaines de jeunes ont secoué les grilles du cantonnement, allumé un feu, provoquant des tirs de gaz lacrymogènes de la part des CRS, a constaté un correspondant de l'AFP. 

Ensuite, une cinquantaine de manifestants encagoulés a jeté des pierres, des fumigènes et cocktails Molotov vers les forces de l'ordre. Ils n'étaient plus qu'une poignée vers 21H00.

Une pancarte en corse "Francesi di merda" (Français de merde) a également été accrochée et un drapeau français brûlé. 

Deux personnes parmi les forces de l'ordre ont été blessées légèrement à la main, a indiqué à l'AFP la préfecture de Haute-Corse. Les pompiers ont fait état de quelques blessés légers chez les manifestants.

A Ajaccio, quelque 200 personnes se sont également retrouvées devant la caserne d'Aspretto. Certains manifestants ont allumé un feu devant le portail entraînant une réplique des forces de l'ordre avec grenades lacrymogènes et canon à eau, a constaté une correspondante de l'AFP. La dispersion a eu lieu peu après 20H00.

Depuis samedi, les milieux nationalistes s'indignent sur les réseaux sociaux d'une vidéo prétendument tournée au sein du cantonnement de CRS de Furiani le jour des obsèques où l'on entend une Marseillaise sans distinguer les personnes présentes. Le député corse Jean-Félix Aquaviva (groupe Libertés et territoires) a demandé "des comptes au gouvernement".

Le parti autonomiste Femu a Corsica du président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, qui n'a toutefois pas appelé à manifester, a dénoncé une "haine coloniale à l'état pur".

"Il y a deux mondes et quand il y a une fracture sociologique aussi forte, il y a peut-être besoin d'avoir des séparations de fait", a réagi dans la manifestation de Furiani Paul-Félix Benedetti, leader indépendantiste de Core in Fronte.

Le service d'information et de communication de la police (Sicop) n'a pas souhaité faire "de communication sur cette vidéo".

Selon une source syndicale policière interrogée par l'AFP, "cette compagnie était en repos et ils ont mangé à l'extérieur car la météo s'y prêtait. Comme d’ordinaire, ils ont entonné de nombreux chants dont La Marseillaise, mais sans rapport avec les obsèques d’Yvan Colonna".

Un autre source syndicale a indiqué: "Les chants sont réels mais aucune connotation sur quoi que ce soit", et une autre source locale ayant affirmé qu'aucune parole contre Yvan Colonna n'a été entendue.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".