LE GOSIER: Le programme de dimanche de la candidate RN Marine Le Pen en Guadeloupe a été perturbé après l'enregistrement chahuté d'une émission à son hôtel, une scène jugée « totalement inacceptable » par le président-candidat Emmanuel Macron.
Marine Le Pen a annulé son passage à la radio RCI dimanche matin, mais fera une conférence de presse à midi (18H00 à Paris).
Elle n’est pas non plus venue sur le marché de Sainte-Anne comme prévu. La visite a été remplacée par celle d’une exploitation agricole à Saint-François.
Samedi soir, le plateau où Marine Le Pen finissait d'enregistrer une émission en duplex qui a été diffusée dimanche sur France 3 « a été envahi par des militants de plusieurs organisations nationalistes de Guadeloupe », dont l'Alliance nationale Guadeloupe (ANG), a rapporté la chaîne Guadeloupe La Première, qui elle-même a dû annuler une interview en direct prévue à 19H30 locales.
« Vingt manifestants d'extrême gauche nous ont bousculés assez violemment », a rapporté l'entourage de la candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle. Son attachée de presse a rapporté avoir reçu « un coup dans le dos ». Ils ont aussi « arraché le micro » que portait la candidate.
« Il n'y a pas eu véritablement d'affrontements ni de violences mais plutôt de l'intimidation vis-à-vis de Marine Le Pen », a rapporté le journaliste de la chaîne sur place.
Sur les images diffusées par la chaîne, on peut voir le garde du corps de Marine Le Pen la prendre contre lui tandis qu'elle baisse la tête pour se protéger. Elle a été rapidement évacuée du plateau sur lequel Guadeloupe La Première devait l'interroger en direct.
« choqué »
Interrogé sur France 3 dimanche, le président de la République Emmanuel Macron s'est déclaré « choqué » et a jugé la « scène totalement inacceptable ».
Ces faits « me choquent et je les condamne avec la plus grande fermeté », a réagi le président candidat.
« Je combats les idées de Mme Le Pen mais avec respect », a-t-il ajouté.
Les manifestants, qui scandaient « dehors », « raciste » selon des images de BFMTV, ont quitté d'eux-mêmes les lieux, a indiqué la direction de l'hôtel.
Parmi eux se trouvait Laurence Maquiaba qui a expliqué avoir voulu « empêcher » que le message de Marine Le Pen ne soit « diffusé à grande écoute ». « Les Guadeloupéens, malgré l'accueil savamment orchestré, ne veulent pas de cette personne (...) et d'un parti qui n'a pas changé du tout », a-t-elle ajouté.
Le député RN Sébastien Chenu a mis en cause sur BFMTV le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui « visiblement ne s’est pas préoccupé de la sécurité de cet hôtel ».
Marine Le Pen était arrivée sans encombre en Guadeloupe, où elle venait pour la première fois alors que son père n'avait jamais pu s'y rendre en campagne.
Elle avait été accueillie par une quarantaine de partisans à l'aéroport de Pointe-à-Pitre sur des rythmes de ka (tambour), alors qu'en décembre 1987, près de 3 000 manifestants avaient investi la piste de l'aéroport de Lamentin, en Martinique, pour protester contre « le racisme » du Front national et la venue de son président d'alors Jean-Marie Le Pen, qui avait refusé de débarquer.