En Hongrie, des bénévoles mobilisés contre la fraude aux élections

L'expert en informatique hongrois Peter Muller montre une application des volontaires, Budapest, le 20 mars 2022. (AFP)
L'expert en informatique hongrois Peter Muller montre une application des volontaires, Budapest, le 20 mars 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 27 mars 2022

En Hongrie, des bénévoles mobilisés contre la fraude aux élections

  • Le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, 58 ans, espère remporter le 3 avril un quatrième mandat consécutif, et poursuivre sa "révolution conservatrice"
  • Dans ce contexte, l'OSCE a missionné sur place plus de 200 observateurs, un dispositif exceptionnel pour un pays de l'UE - auquel seule la Bulgarie avait eu droit en 2013

BUDAPEST: Dans une semaine, jour des législatives en Hongrie, Laszlo Mero sera à pied d'oeuvre. Comme 20 000 autres bénévoles, il se prépare à surveiller les opérations de vote en Hongrie, sur fond de craintes de fraude.

Le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, 58 ans, espère remporter le 3 avril un quatrième mandat consécutif, et poursuivre sa "révolution conservatrice".

Selon Bruxelles, cette transformation à marche forcée s'est accompagnée de nombreuses atteintes à l'Etat de droit et des inquiétudes pèsent sur l'intégrité du scrutin.

Dans ce contexte, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a missionné sur place plus de 200 observateurs, un dispositif exceptionnel pour un pays de l'UE - auquel seule la Bulgarie avait eu droit en 2013.

En parallèle, la coalition des six partis d'opposition, qui se sont unis pour tenter de renverser "l'autoritaire" maître de la Hongrie, a décidé de recruter des milliers de volontaires.

Tous ont suivi une formation en ligne et reçu une application mobile qui leur permettront de signaler d'éventuelles irrégularités le jour J.

L'initiative est inédite, se félicite Peter Muller, un homme d'affaires de 45 ans qui a participé à la mise en place de ce groupe de citoyens baptisé "20K".

"Dans chaque bureau, il y aura deux observateurs délégués par l'opposition, même dans les coins les plus reculés" du pays, explique-t-il.

Laszlo Mero, professeur d'université de 72 ans, a ainsi été affecté dans un petit village de l'est, à 250 kms de Budapest où il vit.

Le voyage sera un peu long mais "le sacrifice en vaut la peine" , dit-il à l'AFP. "Ces 12 dernières années, les règles électorales ont été brouillées", déplore-t-il, appelant de ses voeux un "changement".

«Ne pas avoir peur»

Douze ans que M. Orban règne sur la Hongrie et cimente le pouvoir de son parti, le Fidesz, dans toutes les institutions.


Coutumier des bras de fer avec l'UE, celui qui avait vanté en 2014 le "modèle russe" et tissé des liens avec Vladimir Poutine a introduit au fil de ses mandats des changements législatifs accusés de favoriser son parti au détriment des autres formations.


Peu après son retour au pouvoir en 2010, le dirigeant a fait adopter coup sur coup deux lois accordant aux nombreux Magyars vivant en dehors des frontières la nationalité hongroise... et le droit de vote, y compris par correspondance.


Plus récemment, un amendement a modifié la définition du lieu de résidence qui peut désormais être une simple adresse de contact, ne garantissant pas qu'on y habite réellement.


"Cela ouvre la porte au tourisme électoral", craint Zsofia Banuta, co-responsable de l'organisation Unhack Democracy, voyant là une manoeuvre qui pourrait faire la différence.


Les sondages prédisent en effet l'élection la plus serrée depuis 2006, avec un léger avantage au chef du gouvernement sortant.


La militante de 40 ans exhorte le personnel des bureaux de vote à "ne pas avoir peur de signaler des abus". Et un cours en ligne a été mis à leur disposition pour éviter la "fraude majeure" qui avait entaché, selon cette ONG, le précédent scrutin de 2018.

Partialité des médias 
"C'était l'élection la plus déloyale de ces 30 dernières années, depuis la fin du communisme", estime Mme Banuta. 

En se basant sur le témoignage de 170 agents électoraux, Unhack Democracy avait constaté de multiples problèmes: transport de votants depuis des pays voisins, intimidation ou corruption d'électeurs, falsification de bulletins par correspondance, défaillances du logiciel électoral...

"Tricher est devenu normal", déplore la responsable de Unhack Democracy. "Nous voulons vivre dans un pays où toute irrégularité serait sanctionnée". 

Mais pour l'OSCE, le problème dépasse le seul jour du scrutin.

Dans un rapport préliminaire, la mission a pointé entre autres la partialité des médias, pour la plupart soumis au contrôle du Fidezs.

De nombreux points, déjà soulevés en 2018, n'ont pas été résolus, note l'organisation.

Le gouvernement a réagi en citant un groupe de réflexion pro-Orban, le Center for Fundamental Rights, qui a jugé ce document "sans fondement".

"L'objectif est de semer le doute sur la nature démocratique des élections. Voilà une excuse bien commode pour la gauche en cas de défaite dans les urnes", a-t-il lancé.


Trump menace la Russie de nouvelles sanctions après l'attaque record contre l'Ukraine

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
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  • Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis"
  • "Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump s'est déclaré prêt dimanche à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après une attaque aérienne d'une ampleur sans précédent contre l'Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement.

Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis".

"Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin, ajoutant: "Je ne suis pas ravi de ce qui se passe là-bas".

Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur l'Ukraine, selon l'armée de l'air ukrainienne. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre en février 2022.

Plusieurs autres régions du pays ont été touchées. Au total, six personnes ont été tuées, dont trois à Kiev. Au moins deux autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques locales séparées, selon les autorités.

L'attaque contre Kiev a endommagé pour la première fois le bâtiment où siège le gouvernement ukrainien, au coeur de la capitale.

L'armée russe, comme elle le fait généralement, a assuré n'avoir visé que "des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport".

Elle a affirmé avoir frappé des sites de production de drones et des aérodromes militaires dans l'est, le sud et le centre de l'Ukraine, ainsi que deux entreprises industrielles à la périphérie de Kiev.

"Crime délibéré" 

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré.

La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, a dit que "le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions."

"Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes", a-t-elle plaidé, réclamant également des "armes".

Dimanche, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à faire monter la pression" sur la Russie, appelant les Européens à faire de même.

Donald Trump a notamment menacé de s'en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l'Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif.

Le président américain est "très mécontent" des achats de pétrole russe par des pays de l'UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi.

"Si les Etats-Unis et l'UE peuvent se mettre d'accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s'effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations", a insisté Scott Bessent dimanche.


En Tunisie, un millier de personnes accueillent la flottille partie de Barcelone vers Gaza

Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
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  • La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien"
  • A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur

TUNIS: Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza.

Plusieurs bateaux devaient quitter Tunis dimanche pour rejoindre la "Global Sumud Flotilla", mais leur départ a été reporté à mercredi pour des "raisons techniques et logistiques" selon les organisateurs.

La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien".

A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur.

Lors d'une conférence de presse sur la plage, Rima Hassan a insisté sur "le rôle que jouent aujourd'hui les peuples face à la lâcheté des Etats (...) qui empêchent toute solidarité envers le peuple palestinien".

"Quand nous étions sur le Madleen, on a été interceptés par plusieurs dizaines de militaires, et on s'est fait la promesse dès notre arrivée de renvoyer immédiatement un maximum de bateaux", a ajouté l'eurodéputée.

Le voilier Madleen, avec 12 militants à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest des côtes de Gaza.

"Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. De l'autre côté de la mer, il y a un génocide en cours, une famine de masse provoquée par la machine à tuer d'Israël", a dénoncé la militante suédoise Greta Thunberg aux côtés de Rima Hassan, juste après son arrivée en bateau de Barcelone.

130 personnes de différents pays se sont inscrites pour monter à bord des bateaux de la flottille devant partir de Tunisie, ont déclaré les organisateurs à l'AFP.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique".


Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre

Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre
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  • Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption

ISTANBUL: Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption, a rapporté une source du parti à l'AFP samedi.

Cette décision intervient dans un contexte de pression politique croissante sur le Parti républicain du peuple (CHP) après qu'un tribunal a annulé cette semaine les résultats de son congrès provincial d'Istanbul en octobre 2023, destituant son leader Ozgur Celik et 195 autres responsables.

Plus de 900 délégués du CHP ont soumis vendredi une pétition à une commission électorale locale de la capitale Ankara pour autoriser le congrès, a déclaré la source à l'AFP.

Ce congrès devrait définir la stratégie du parti alors qu'il est confronté à une incertitude juridique.

Le CHP, la principale force d'opposition au Parlement turc, a remporté une victoire majeure sur l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections locales de 2024. Depuis lors, le parti est devenu la cible d'une vague d'arrestations et de procédures judiciaires qui ont culminé en mars avec l'emprisonnement du populaire et puissant maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, pour des accusations de corruption qu'il dément.

L'arrestation et l'emprisonnement de M. Imamoglu, considéré comme un rival clé du président Erdogan, ont déclenché des manifestations de rue inédites depuis dix ans. Les autorités ont réprimé les manifestations en arrêtant près de 2.000 personnes, dont la plupart ont ensuite été libérées.

Mardi, un tribunal a destitué le leader du CHP d'Istanbul et des dizaines de délégués du parti, tout en nommant une équipe de cinq hommes pour les remplacer, ce qui a provoqué une chute de 5,5% du marché boursier turc.

Le CHP a fait appel contre cette décision judiciaire.

Pour l'analyste politique Berk Esen, cette affaire représente une "répétition" pour une affaire plus importante contre la direction nationale du parti, visant à l'affaiblir en tant que force d'opposition.

Une procédure judiciaire presque identique pèse en effet sur sa direction nationale, dans une affaire très suivie qui reprendra à Ankara le 15 septembre.

Gul Ciftci, vice-présidente du CHP responsable des affaires électorales et juridiques, a déclaré que le congrès extraordinaire "ne déterminera pas seulement l'avenir de notre parti, mais réaffirmera également la foi dans le pluralisme, la diversité et la politique démocratique en Turquie", dans un commentaire publié sur X vendredi.

Elle a salué la décision concernant le congrès, prise grâce à la volonté des délégués, comme "la preuve la plus forte que le CHP reste debout face à toutes les tentatives d'intervention du gouvernement".