PARIS: Depuis le 1er janvier et jusqu'au scrutin de l'élection présidentielle des 10 et 24 avril, des règles spécifiques en matière de temps de parole des candidats et de leurs soutiens s'appliquent. Celles-ci se resserrent dès lundi à l'approche du premier tour.
Des règles spécifiques en période électorale
En période électorale, en plus du "temps de parole", que les télés et radios doivent décompter, apparaît le "temps d'antenne", une notion uniquement utilisée pour la présidentielle. Ce temps plus large comprend la parole du candidat et tout ce qu'il y a autour, comme la description par un journaliste d'un meeting par exemple.
Du 1er janvier au 27 mars, les médias ont dû respecter le "principe d'équité" du temps de parole et du temps d'antenne, selon le poids politique de chacun des candidats.
Puis dès le 8 mars, date à laquelle les candidatures officielles ont été validées, ce "principe d'équité" a été renforcé par la mention de "conditions de programmation comparable".
L'Arcom (ex-CSA), le régulateur des médias, recommande ainsi que chaque candidat et ses soutiens aient accès aux quatre tranches horaires (matin, journée, soirée, nuit) de manière équitable. Ce qui permet d'éviter, par exemple, qu'une chaîne ne diffuse seulement la nuit des meetings d'un candidat avec lequel elle a peu d'affinité.
Le principe d'«égalité», juste avant le scrutin
Durant la dernière période avant le scrutin, ce que l'Arcom décrit comme la "campagne électorale", soit les deux semaines précédant le premier tour, le principe d'"égalité" du temps de parole et d'antenne accordé aux candidats et leurs soutiens - avec le même accès aux tranches horaires - devient la règle.
A compter du lundi suivant le premier tour jusqu'au vendredi inclus précédent le second tour, le principe d'égalité doit aussi être respecté entre les deux candidats restants, recommande l'Arcom.
Une période de réserve sera aussi observée la veille et le jour de l'élection, aucune parole de candidat ne sera possible à l'antenne.
Le cas complexe du président en campagne
En période électorale, si le président est candidat déclaré ou présumé, toutes ses interventions relevant du débat politique sont, sauf circonstances exceptionnelles, prises en compte.
Or, le tri n'est pas toujours facile à faire et particulièrement au premier semestre 2022, entre la présidence française de l'Union européenne et le conflit en Ukraine, ce qui propulse de facto Emmanuel Macron sur le devant de la scène.
Selon les recommandations de l'Arcom, les interventions du président qui relèvent de la présidence de l'UE ne sont pas prises en compte, "à l'exception de celles qui sont susceptibles, en fonction du contenu et du contexte, de relever du débat politique".
Des décomptes faits par les médias
Si l'Arcom est chargée au quotidien et en période électorale de "vérifier que la parole de chaque courant politique s’exprime dans les programmes de radio et de télévision", ce sont aux chaînes et stations d'assurer les décomptes des temps de parole sur leurs antennes et de les transmettre à l'Arcom.
Le régulateur, chargé de "veiller au respect du pluralisme politique", effectue ensuite des contrôles par échantillonnage.
En temps normal: un tiers à l'exécutif, deux tiers aux partis
Hors période électorale, la règle est de donner la parole un tiers du temps à l'exécutif, c'est-à-dire au président de la République, à ses collaborateurs et aux membres du gouvernement.
La parole d'Emmanuel Macron n'est ainsi décomptée que quand elle relève du "débat politique" et non pas lorsqu'elle a trait à ses fonctions de président.
Les deux tiers restants sont affectés aux partis politiques, y compris ceux issus de la majorité présidentielle, selon leur représentativité (à savoir les résultats aux dernières élections, sondages, etc).