RENNES : Un cinquième corps a été retrouvé dimanche à Loches, à l'intérieur de la carcasse du petit avion de tourisme qui s'est écrasé la veille après un télescopage avec un ULM, a indiqué le procureur de la République de Tours, Grégoire Dulin.
« Le cinquième corps, que l'on ne voyait pas de l'extérieur, a été retrouvé dans la carcasse de l'avion. Il s'agit d'une zone difficile d'accès, puisque l'avion a atterri dans un roncier sur un arbre. Les enquêteurs ont progressé doucement », a déclaré M. Dulin.
Les deux appareils, qui effectuaient un vol d'agrément au-dessus des châteaux de la Loire, sont entrés en collision samedi aux alentours de 16H30. Le petit ULM, un Alpi Pioneer 300, s'est écrasé sur la clôture d'une maison inoccupée au moment du drame, dans une rue située à moins de deux kilomètres du centre-ville de Loches, au bord d'une route fréquentée. L'avion de tourisme s'est écrasé en périphérie de la commune.
L'ULM avait décollé de Châtellerault (Vienne) à 15h15 avec deux personnes à bord, et l'avion Robin DR 400 de Poitiers à 15h00, avec trois personnes.
Le pilote du petit avion avait 75 ans, ses deux passagères 28 et 30 ans. Le pilote de l'ULM avait lui 66 ans et sa passagère 50 ans. Aucun n'avait de liens de parenté.
Le pilote de l'avion était le président de l'ASPTT aéroclub de Poitiers, a confirmé le club. « C'était un vol découverte permettant d'embarquer des personnes extérieures au club. Il devait survoler quatre châteaux de la Loire et revenir à Poitiers. Le pilote était très chevronné », a indiqué un représentant du club.
« C'étaient deux pilotes expérimentés, l'un avait le diplôme d'instructeur d'ULM et travaillait dans le secteur aéronautique, l'autre sa licence lui permettant de transporter des passagers », a confirmé le procureur.
Les deux corps retrouvés dans l'ULM ont été brûlés dans l'incendie de l'appareil. Les dépouilles des victimes doivent être autopsiées lundi et mardi à l'Institut médico-légal de Tours.
« Les différents témoignages recueillis et les premières investigations techniques effectuées par les enquêteurs permettent de penser que les deux aéronefs sont bien entrés en collision pour une raison qui reste à déterminer », a déclaré Grégoire Dulin dans l'après-midi.
Le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) est sur place. La zone où se trouve l'avion est toujours bouclée par la gendarmerie tandis que la rue dans laquelle s'est écrasé l'ULM a été rendue à la circulation, a précisé le procureur.
« Sur ce type d'appareil, il n'y a pas de plan de vol ni de boîte noire. Les avions naviguent à vue. Plusieurs techniques vont toutefois nous permettre de dessiner les trajectoires et il sera possible de savoir ce qui s'est passé », a-t-il poursuivi en indiquant que les expertises seront toutefois « longues pour y parvenir ».
Une cellule médico-psychologique a été activée et la maison des associations de Loches a été ouverte pour accueillir les familles des victimes, qui ont été reçues par le procureur.