Mobilisation générale pour loger les réfugiés ukrainiens

Mardi, quelque 26 000 Ukrainiens étaient arrivés en France fuyant la guerre dans leur pays (Photo, AFP).
Mardi, quelque 26 000 Ukrainiens étaient arrivés en France fuyant la guerre dans leur pays (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

Mobilisation générale pour loger les réfugiés ukrainiens

  • Les logements sont mis à disposition des familles à titre gratuit ou très peu cher, celles-ci pouvant bénéficier des aides au logement
  • C'est le système d'intermédiation locative qui est utilisé, c'est-à-dire que les logements sont gérés par l'intermédiaire d'une association

PARIS: "Au moins 100 000 places": devant l'objectif fixé par Jean Castex pour accueillir les réfugiés ukrainiens, les associations, bailleurs sociaux et services de l'Etat se lancent dans un effort considérable pour leur trouver des logements.

Mardi, quelque 26 000 Ukrainiens étaient arrivés en France fuyant la guerre dans leur pays, a annoncé le Premier ministre. Parmi eux, environ 10 500 ont obtenu une autorisation provisoire de séjour, qui leur ouvre des droits et permet la scolarisation des enfants. Les autres étaient plutôt en transit vers d'autres pays.

Reste qu'il faut les héberger, un travail lourd impliquant les préfectures et, sur le terrain, les associations.

L'Etat a mis sur pied un "schéma national d'accueil et d'hébergement, proposant au moins 100 000 places", a indiqué Jean Castex mardi, dont 25 000 devront avoir été identifiées par les préfets d'ici la fin mars.

Une fois le premier accueil passé, en hébergement d'urgence (hôtels, gymnases, centres...), il faut trouver des solutions plus pérennes pour ceux qui restent en France.

"Il faut qu'on arrive en même temps à répondre à un flux d'urgence qui est déjà là, (...) et qu'on travaille sur du moyen et long terme, parce que malheureusement, on se doute bien que ça risque de durer plus longtemps que quelques jours", témoigne Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité.

"Les Ukrainiens qu'on accueille, ce n'est pas pour leur dire +demain, vous partez+", dit aussi Jean-Paul Clément, chargé du dossier pour l'opérateur immobilier CDC Habitat.

En dix jours, cette filiale de la Caisse des dépôts a identifié quelque 700 logements dans son parc qui en compte 570 000, soit de quoi loger environ 3 000 Ukrainiens.

«Aucune concurrence»

L'écueil principal est d'éviter une "mise en concurrence" des Ukrainiens avec les personnes qui attendent déjà, parfois depuis longtemps, un hébergement ou un logement social.

"C'est un sujet auquel on est extrêmement vigilants. Notre objectif, c'est aucune concurrence entre les personnes qui sont déjà en France et les réfugiés qui arrivent", assure à l'AFP la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

Les collectivités ont mis à disposition des logements municipaux. Des entreprises (foncières, touristiques, hôtelières...) ont également été sollicitées. Et quelque 91 000 places ont été proposées par des particuliers dans l'élan de solidarité provoqué par l'invasion russe de l'Ukraine.

Mais le tri doit être fait dans ces propositions.

"Il faut demander aux personnes qui s'engagent de pouvoir s'engager longtemps, avec un minimum de trois mois", explique Emmanuelle Wargon.

Les logements sont mis à disposition des familles à titre gratuit ou très peu cher, celles-ci pouvant bénéficier des aides au logement.

C'est le système d'intermédiation locative qui est utilisé, c'est-à-dire que les logements sont gérés par l'intermédiaire d'une association, qui peut ainsi faire le lien avec les familles, assurer si nécessaire un suivi médical et les décharger de tâches administratives.

Logements sociaux

Pour les logements pérennes, les préfets cherchent partout. "Nous avons encore des places disponibles, et nous continuons à chercher des possibilités. On a une prospection active", témoigne auprès de l'AFP le préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier.

Mairies, centres communaux d'action sociale, syndicats agricoles, logements de saisonniers, gîtes... Le vivier est large.

Le parc de logements sociaux est également mis à contribution, notamment dans des zones "détendues" où la demande est faible.

"On pense qu'il faut être totalement solidaires", affirme à l'AFP Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui regroupe les bailleurs sociaux

Des logements qui devaient être démolis ou vendus peuvent aussi être récupérés, au moins pour un temps.

"Et puis enfin, il faut absolument que dans cette année 2022, on continue d'être soutenus pour produire plus de logement social", insiste Emmanuelle Cosse.

L'organisme Action Logement, premier bailleur social de France, a déjà identifié "à peu près 2 000 logements qu'on peut mettre à disposition", dans des zones "détendues", explique à l'AFP Patrice Tillet, directeur général d'Action Logement Immobilier.

Comme ces logements sont, souvent, vacants entre deux occupations, reste... à les meubler.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".