Qui est Alexeï Navalny, l’opposant le plus célèbre de Russie?

Un ouvrier repeint un graffiti d'Alexei Navalny, critique du Kremlin, à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2021. (AFP)
Un ouvrier repeint un graffiti d'Alexei Navalny, critique du Kremlin, à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Qui est Alexeï Navalny, l’opposant le plus célèbre de Russie?

  • Bête noire du président russe Vladimir Poutine, Alexeï Navalny s'attaque sans relâche depuis 2007 au système autoritaire dirigé depuis le Kremlin
  • Le grand blond aux yeux bleus s’en prend aux plus intouchables : entre autres, il fait sur son blog, dans les années 2000, des révélations sur le patrimoine caché de proches du pouvoir

BEYROUTH: Fils d’un officier de l’Armée rouge et d’une mère comptable, Alexeï Navalny (1976 ) a 15 ans lors de l’effondrement de l’URSS.

Alexeï Navalny grandit dans le village militaire de Kalininets en banlieue moscovite, où son père est stationné, mais passe aussi une importante partie de ses vacances dans le village natal de son père en Ukraine jusqu'au moment de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl qui oblige sa famille à abandonner le village, la centrale nucléaire de Tchernobyl se trouvant à 600 m.

Formé en 1998 à l’université de l’Amitié des peuples à Moscou, il obtient un diplôme de droit avant d'étudier à Yale. 

En 2009, il étudie à l'université Yale grâce au « Yale World Fellow », après avoir été recommandé par le joueur d'échecs Garry Kasparov, par la rédactrice en chef du New Times Evguenia Albats ou encore l'économiste Sergueï Gouriev.

Depuis des années, souvent au péril de sa vie, l’opposant Alexeï Navalny se fait connaître en dénonçant la corruption qui mine la société russe. 

Il est connu pour être l’auteur du blog Navalny sur LiveJournal et du site Rospil, où il dénonce des faits de corruption en Russie. En octobre 2010, il accuse l’entreprise d’énergie Transneft de détournement de fonds à hauteur de 2,9 milliards d’euros lors de la construction d’un oléoduc en Sibérie. Il est surnommé par le magazine Time « l’Erin Brockovich russe » et est désigné personnalité de l’année 2009 par le quotidien économique russe Vedomosti.

Bête noire de Poutine

Bête noire du président russe Vladimir Poutine, Alexeï Navalny s'attaque sans relâche depuis 2007 au système autoritaire dirigé depuis le Kremlin. Le grand blond aux yeux bleus s’en prend aux plus intouchables : entre autres, il fait sur son blog, dans les années 2000, des révélations sur le patrimoine caché de proches du pouvoir et dénonce la corruption des élites russes.

Navalny était un ultranationaliste, avant de s’imposer aujourd’hui en tant que premier opposant à Vladimir Poutine.

En 2011 ce père de deux enfants prend la tête des manifestations contre le parti de Vladimir Poutine et devient un héros de l’opposition, demandant des élections libres.

A 37 ans, il est reconnu coupable de détournement de fonds et condamné à 5 ans d’internement en camp. Selon lui, l'objectif de cette affaire est de l'écarter de la scène politique. En effet, selon la législation russe, une personne condamnée à un crime grave ne peut plus se présenter à aucune élection. Malgré tout, il maintient sa candidature à la mairie de Moscou où il termine deuxième du scrutin avec 27% des suffrages derrière le maire sortant, un proche de Poutine.

En 2013, la peine de Navalny est finalement transformée en sursis. En 2014, il est condamné à trois ans et demi de prison avec sursis pour détournement de fonds.

A 40 ans, en 2016, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2018. En octobre 2017, il est déclaré inéligible jusqu'en 2028 par la commission électorale en raison de sa condamnation pour détournement de fonds.

En 2018, il multiplie les courts séjours en prison, pour infraction à la législation encadrant les manifestations contre Vladimir Poutine.

En août 2020, il est victime d’un empoisonnement par un puissant gaz innervant d’origine soviétique déjà utilisé dans une autre tentative retentissante d’empoisonnement, en 2018, au Royaume-Uni, contre l’ex-agent double Sergueï Skripal, et sa fille Ioulia, qu’il attribue au kremlin.

L’actualité en Ukraine a occulté le procès du dissident Alexei Navalny qui, après avoir échappé à une tentative d’empoisonnement, a eu le courage de rentrer en Russie en janvier 2021 où il a été tout de suite arrêté, emprisonné et condamné à une peine de  deux ans et demi de prison. Déjà condamné pour de fausses accusations, on lui reproche des faits de « détournement et corruption » (actes d’accusation souvent utilisés contre les dissidents du temps de l’URSS).

Ce matin, Alexeï Navalny a été condamné à neuf ans de prison pour «escroquerie» et «outrage à magistrat».

La juge Margarita Kotova a indiqué ajouter à cette peine un an et demi de liberté surveillée et 1,2 million de roubles d'amende, soit environ 10 000 euros au taux du jour, alors que le détracteur du Kremlin est déjà emprisonné depuis plus d'un an.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.