Qui sont les "al-shabab" qui terrorisent le nord du Mozambique?

Patrouille de l’armée Mozambicaine dans le contexte d’une recrudescence des attaques islamistes en octobre 2017 (Adrien Barbier/AFP)
Patrouille de l’armée Mozambicaine dans le contexte d’une recrudescence des attaques islamistes en octobre 2017 (Adrien Barbier/AFP)
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Publié le Dimanche 11 octobre 2020

Qui sont les "al-shabab" qui terrorisent le nord du Mozambique?

  • Vers 2007, des jeunes gens se mettent à pratiquer un islam "différent", buvant de l'alcool et entrant à la mosquée en shorts et sans se déchausser
  • Certains jeunes ont été embrigadés via de fausses promesses de bourses pour étudier à l'étranger et ils se sont retrouvés dans des camps d'entraînement

JOHANNESBURG : Une insurrection jihadiste sème la terreur depuis trois ans dans le nord du Mozambique, une zone stratégique car riche en gaz, mais ces groupes armés surnommés localement "al-shabab" (les jeunes, en arabe) conservent jalousement leur mystère.

Le conflit, qui a déjà fait plus de 2.000 morts et au moins 310.000 déplacés dans la province de Cabo Delgado, frontalière avec la Tanzanie, entre dans sa quatrième année ce mois-ci.

L'an dernier, les jihadistes ont prêté allégeance à l'Etat islamique (EI) mais il reste difficile de cerner qui est à leur tête et leurs motivations n'ont été explicitées que récemment. 

Ce que l'on sait : 

Racines de la révolte

Vers 2007, les responsables religieux, dans cette région à majorité musulmane, commencent à remarquer un "drôle de mouvement" : Des jeunes gens se mettent à pratiquer un islam "différent", buvant de l'alcool et entrant à la mosquée en shorts et sans se déchausser.

Ces jeunes forment d'abord un groupe baptisé Ansaru-Sunna et construisent de nouvelles mosquées adoptant un islam rigoriste, selon Eric Morier-Genoud, professeur d'histoire africaine à Belfast.

Les autorités locales sous-estiment alors leur capacité de nuisance, soulignent des villageois. "On savait tous qu'ils étaient dangereux, mais on n'a jamais pensé qu'ils étaient capables de lancer une guerre", confie à l'AFP un imam de Mocimboa da Praia, devenue plus tard l'épicentre du conflit.

Ce mouvement se nourrit des déçus de l'exportation gazière, avant même qu'elle n'ait commencé. Beaucoup dans cette zone déshéritée comprennent vite qu'ils "vont toucher très peu ou pas du tout des bénéfices de l'exploitation" de vastes réserves sous-marines découvertes au début des années 2000, souligne un expert sécuritaire français.

Ce projet d'exploration offshore de plusieurs milliards de dollars, auquel participe le groupe français Total, a aussi "chassé des gens de leurs villages, de leurs terres cultivées ou des endroits où ils avaient l'habitude de pêcher", aggravant un sentiment d'amertume, note Enio Chingotuane, expert sécuritaire enseignant à Maputo.

Allégeance et identité

Depuis leurs premières attaques en octobre 2017, ils cachaient leur identité. Mais en mars-avril, ces groupes armés montrent leurs combattants dans des vidéos et déclarent ouvertement leur intention d'établir un califat.

Leurs dirigeants sont inconnus. Selon le Centro de Jornalism Investigativo mozambicain (CJI), il y a deux possibles leaders, dont un s'appelle Abdala Likonga: "Parti au Kenya et en RDC pour apprendre notamment la lutte armée, on soupçonne qu'il aurait été nommé à la tête du mouvement à son retour au Mozambique".

Mais en 2018, la police avait cité six hommes à la tête du mouvement, le nom de Likonga n'y figurait pas.

L'EI a revendiqué quelques dizaines d'attaques depuis juin 2019 dans la région. Soit moins de 10% d'entre elles, souligne l'expert français qui veut conserver son anonymat: "Ce sont des groupes armés, dont certains sont peut-être seulement des bandes criminelles. C'est difficile de connaître leur composition et leurs allégeances exactes."

Recrutement, entraînement

Certains jeunes ont été embrigadés via de fausses promesses de bourses pour étudier à l'étranger : Ils se sont retrouvés dans des camps d'entraînement au fin fond des forêts denses du Cabo Delgado.

Les groupes armés ont aussi "recruté avec des promesses d'argent ou d'emploi. Aujourd'hui ils pratiquent l'enlèvement, augmentant mécaniquement leur nombre", note Enio Chingotuane.

Et des combattants ont reçu un entraînement "de gens venant de la région des Grands Lacs et d'autres coins de l'Afrique", selon lui.

"Ils pourraient avoir reçu quelques renforts opérationnels venus d'autres pays" ces derniers mois, appuie l'expert français. "Ce qui est sûr, c'est que l'élévation du mode opératoire ne s'est pas faite par l'opération du Saint-Esprit".

Sur l'amélioration récente aussi de leur équipement, visible dans la multiplication d'attaques récentes, "il y a aussi l'hypothèse d'une convergence avec des réseaux criminels: les trafiquants fournissent de l'aide et les jihadistes les débarrassent d'un certain nombre de contrôles", avance-t-il.

Difficile d'estimer le nombre des combattants. Selon des sources de renseignement militaire sur le terrain, ils pourraient compter quelque 2.000 combattants. (AFP)

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.