Ukraine: Moscou accusé de commettre des crimes de guerre, les victimes civiles s'accumulent

Bombardement près de Kiev, en Ukraine, le 17 mars 2022 (Photo, Reuters).
Bombardement près de Kiev, en Ukraine, le 17 mars 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Ukraine: Moscou accusé de commettre des crimes de guerre, les victimes civiles s'accumulent

  • Zelensky a imploré les Occidentaux d'aider à arrêter cette guerre au moment où une frappe russe faisait au moins 27 morts
  • Plus de trois millions d'Ukrainiens ont pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne

KIEV: Les accusations contre Moscou de commettre des crimes de guerre en Ukraine se sont multipliées jeudi, à mesure que les victimes civiles augmentaient dans des attaques sanglantes menées par l'armée russe.

Et Moscou semble de plus en plus isolée. La Russie a renoncé à tenir vendredi un vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution liée à la guerre en Ukraine, faute de soutien de ses plus proches alliés, ont indiqué jeudi à l'AFP des diplomates.

"Ils ont fait appel au co-parrainage" pour leur texte portant selon eux sur l'humanitaire "et il n'y a pas eu de retour", a indiqué un ambassadeur sous couvert d'anonymat, laissant entendre que ni la Chine ni l'Inde ne soutenaient l'initiative controversée russe et n'auraient voté en sa faveur.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a imploré jeudi les Occidentaux d'aider à "arrêter cette guerre", au moment où une frappe russe faisait au moins 27 morts dans l'est du pays, après trois semaines d'une offensive de Moscou qui ne donne aucun signe de répit malgré la poursuite de pourparlers.

Les auteurs de crimes de guerre en Ukraine devront "rendre des comptes" devant la justice internationale, ont de leur côté averti les ministres des Affaires étrangères du G7 dans une déclaration commune, soulignant que la "collecte de preuves" était en cours.

Une accusation reprise par le chef de la diplomatie américaine: "Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destructions ces trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose que cela", a déclaré jeudi Antony Blinken.

La France va débloquer 300 millions d'euros pour l'Ukraine

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a confirmé, lors d'un entretien avec son homologue Dmytro Kouleba, "le déblocage dans les prochains jours d'une enveloppe d'assistance financière de 300 millions d'euros, conformément à l'engagement pris" par le président Emmanuel Macron auprès de son homologue Volodymyr Zelensky.

La France livre également des équipements de défense et un soutien en carburant aux forces ukrainiennes.

Jean-Yves Le Drian s'est engagé par ailleurs à "poursuivre les efforts (de la France) au niveau européen pour renforcer le coût pour la Russie de la poursuite de ses opérations militaires", a ajouté le ministère.

«Voyou»

Le président Joe Biden, qui avait qualifié mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", l'a traité le lendemain de "voyou" et de "dictateur sanguinaire".

Evoquant les pourparlers en cours entre Kiev et Moscou, M. Blinken a estimé que la Russie n'avait pas démontré jusqu'ici "d'effort significatif".

"D'un côté, nous saluons l'Ukraine qui reste à la table des négociations alors qu'elle est sous les bombes, et de l'autre côté, je n'ai pas vu d'effort significatif de la part de la Russie pour mettre fin par la diplomatie à la guerre qu'elle mène", a-t-il dit.

M. Blinken a par ailleurs assuré que le président Joe Biden allait menacer son homologue chinois Xi Jinping, avec lequel il doit s'entretenir vendredi, de représailles si la Chine devait "soutenir l'agression russe", notamment par l'envoi d'aide militaire à Moscou. 

Le président ukrainien a pour sa part lancé: "Un peuple est en train d'être détruit en Europe", en s'adressant par visioconférence au Bundestag allemand. "Aidez-nous à arrêter cette guerre!" a-t-il ajouté, ovationné par les députés.

L'Ukraine vit depuis trois semaines au rythme des annonces de frappes russes meurtrières sur ses villes, qu'elle accuse le Kremlin de viser à dessein. Dernière en date, une frappe d'artillerie a fait au moins 27 morts jeudi matin à Merefa, près de la ville assiégée de Kharkiv (est).

La Russie, faute d'alliés, renonce au vote à l'ONU d'une résolution sur l'Ukraine

La Russie a renoncé à tenir vendredi un vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution liée à la guerre en Ukraine, faute de soutien de ses plus proches alliés, ont indiqué jeudi à l'AFP des diplomates.

"Ils ont fait appel au co-parrainage" pour leur texte portant selon eux sur l'humanitaire, "et il n'y a pas eu de retour", a indiqué un ambassadeur sous couvert d'anonymat, laissant entendre que ni la Chine ni l'Inde ne soutenaient l'initiative controversée russe et n'auraient voté en sa faveur.

Théâtre «sciemment» visé

"Une école et un centre culturel ont été détruits. 21 personnes ont été tuées et 25 blessées dont 10 sont dans un état grave", a annoncé le parquet régional.

Les regards étaient également tournés jeudi vers Marioupol, ville portuaire du sud-est assiégée et où Volodymyr Zelensky a accusé mercredi l'aviation russe d'avoir "sciemment" bombardé un théâtre où étaient réfugiés des centaines d'habitants.

"Le monde doit finalement admettre que la Russie est devenue un Etat terroriste", avait-il ajouté.

La mairie de ce port stratégique sur la mer d'Azov, selon laquelle "plus d'un millier" de personnes se trouvaient dans un abri antiaérien sous le théâtre, a indiqué jeudi après-midi ne pas connaître encore le bilan de cette frappe qui a détruit en grande partie le bâtiment.

Le déblayage des décombres se poursuit malgré les bombardements incessants, mais "les informations sur les victimes sont toujours en cours de clarification", a indiqué la municipalité sur Telegram. 

La Russie a affirmé ne pas avoir bombardé la ville, et avancé que l'immeuble avait été détruit par le bataillon nationaliste ukrainien Azov.

Selon le ministre italien de la Culture, Rome est "disposée à reconstruire le théâtre". "Le gouvernement a approuvé ma proposition d'offrir à l'Ukraine les ressources et les moyens pour le reconstruire dès que possible", a-t-il tweeté. "Les théâtres de tous les pays appartiennent à l'humanité tout entière".

Situation «critique» à Marioupol

Selon la mairie de Marioupol, la situation est "critique" avec des bombardements russes "ininterrompus" et des destructions "colossales". 

Selon les premières estimations, environ 80% du parc de logement de la ville a été détruit". 

Des personnes ayant réussi à fuir ont raconté avoir fait fondre de la neige pour boire et cuire le peu de nourriture disponible sur des braseros.

"Ils tirent tellement de roquettes, il y a beaucoup de corps de civils morts dans les rues", a raconté à l'AFP Tamara Kavounenko, 58 ans, qui vivait en centre ville.

Selon Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne, 8 couloirs humanitaires sur 9 ont fonctionné jeudi et 3.810 civils ont été évacués des zones de combats.

Depuis le début de l'offensive le 24 février, les forces russes n'ont encore revendiqué la prise d'aucune grande ville ukrainienne, même si elles ont nettement progressé dans le sud et semblent avancer dans l'est du pays.

Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), les forces russes ont notamment utilisé des bombes à sous-munitions les 7, 11 et 13 mars, sur la ville de Mykolaïv, proche d'Odessa. Neuf personnes sont mortes le 13 mars, qui faisaient la queue à un distributeur, selon l'organisation.

Les bombardements se poursuivent aussi sur Kharkiv, deuxième ville du pays, où au moins 500 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre.

Ukraine: Bruxelles va proposer de cultiver les jachères pour doper la production de l'UE

Bruxelles prépare des dérogations sur le taux minimal de terres en jachères imposé aux agriculteurs, pour les mettre en culture et doper la production alimentaire de l'UE face à l'impact de la guerre en Ukraine, a annoncé jeudi le commissaire à l'Agriculture.

La guerre opposant Ukraine et Russie, deux gros producteurs de céréales, a propulsé les cours des huiles, blé, soja, colza, tournesol et maïs à des niveaux records et Moscou menace de suspendre ses exportations d'engrais dont les Européens sont dépendants.

Sifflement

A Kiev, une frappe sur un immeuble a tué une personne jeudi à l'aube.

"J'ai entendu un sifflement et mon mari m'a appelée en criant. On habite au rez-de-chaussée, les fenêtres se brisaient. Le principal, c'est qu'on soit vivants", a dit à l'AFP Iryna Voïnovska, 55 ans, en sanglots. "Malheureusement, une femme est morte au 16e étage, écrasée par une gazinière".

La capitale a repris lentement vie jeudi après la levée d'un couvre-feu imposé depuis mardi soir.

Mais les rues, ponctuées de points de contrôle et de sacs de sable, restaient quasiment désertes. La ville s'est vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions habitants.

Aucun bilan global n'a jamais été fourni, même si le président Zelensky a mentionné le 12 mars la mort d'"environ 1.300" militaires ukrainiens, tandis que Moscou n'a que rapporté près de 500 morts dans ses rangs le 2 mars.

Cent-huit enfants ont été tués et 120 blessés dans le pays depuis l'invasion russe, a indiqué jeudi le Parquet général ukrainien.

Plus de trois millions d'Ukrainiens ont pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne. Des milliers d'entre eux poursuivent leur voyage vers d'autres pays, comme la Suède: Stockholm estime qu'ils arrivent au rythme de près de 4.000 personnes par jour, et n'exclut pas d'en recevoir jusqu'à 200.000.

Vladimir Poutine a martelé mercredi dans un discours que l'offensive était "un succès". Son porte-parole Dmitri Peskov a affirmé que la "majorité écrasante" des Russes soutenait la ligne décidée par le président russe.

Les autres sont des "traîtres" et le conflit les révèle, permettant une "purification" de la société, a-t-il ajouté, alors que nombre de Russes opposés au Kremlin ont quitté le pays depuis le début de l'offensive.

«Accord de sécurité collective»

Malgré la détermination qu'affichent les deux camps, des pourparlers se poursuivent en parallèle par visioconférence au niveau de délégations.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, en visite à Lviv (ouest de l'Ukraine), a indiqué que Kiev avait "fait une offre sur l'accord de sécurité collective: P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, NDLR), plus Turquie et Allemagne".

"Lors de mes contacts à Moscou hier, j'ai vu que la Fédération de Russie (...) pouvait accepter une telle offre", a précisé le ministre.

La veille, l'Ukraine avait rejeté la proposition russe d'un simple statut de pays neutre, exigeant des "garanties de sécurité absolues".

Frappée par de lourdes sanctions, la Russie a cependant apparemment échappé pour l'instant au défaut de paiement sur sa dette: selon une source proche du dossier, la banque JPMorgan a bien reçu le paiement d'une tranche d'intérêts de 117,2 millions de dollars qui arrivait à échéance.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.