Schizophrénie: un programme pour aider les familles à gérer ce «tsunami»

Une photo prise le 31 janvier 2007 montrant une statue de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris. (AFP)
Une photo prise le 31 janvier 2007 montrant une statue de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris. (AFP)
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Schizophrénie: un programme pour aider les familles à gérer ce «tsunami»

  • Créé à la fin des années 80 au Québec puis importé dans les pays francophones, Profamille est un programme de «psychoéducation» des familles
  • En les aidant à mieux connaître la maladie, ses traitements, en leur permettant de mieux gérer leurs émotions, il entraine les familles à apporter une aide plus précise à leur proche

PARIS: Quand la schizophrénie s'invite dans une famille, elle est souvent vécue comme un tremblement de terre. Pour aider les proches à faire face, un programme de "psychoéducation" existe en France. Mais malgré une efficacité prouvée, il reste marginal.

Après un exercice de respiration, la séance commence un mardi soir dans des locaux de l'hôpital Sainte-Anne à Paris (XIVe), spécialisé en psychiatrie. 

Le sujet du jour: "Mieux gérer la communication" avec son proche atteint de schizophrénie. Dominique Willard, psychologue, animatrice de ce programme "Profamille", élaboré de concert avec les parents, incite les participants à ne pas être avare de compliments envers leurs proches malades.

"Evitez le +ça c’est bien, mais...+", conseille-t-elle. "Ce genre de formules est un effaceur de compliment". "Votre proche est en difficulté dans un grand nombre de situations, il faut le renforcer de façon positive".

Autour de la table, une dizaine de personnes, pour la plupart des parents d'un enfant atteint de schizophrénie, sont venus chercher des réponses à un bon nombre de questions. 

Comme Françoise, 59 ans. Son fils de 26 ans a d'abord été diagnostiqué bipolaire, puis schizophrène, après une "mégacrise en juin 2019", qui lui a valu trois mois d'hospitalisation à Sainte-Anne.

"Il avait commencé le cannabis à 19 ans, ça a favorisé l'apparition de la maladie", dit-elle. "Quand ce genre de chose vous arrive, c'est un tsunami".

«Répéter les choses»

Entre les séances, qui ont lieu deux fois par mois, les participants ont des exercices à faire chez eux. "Ca demande beaucoup d'implication mais c’est aussi pour nous qu’on le fait, pour arriver à mieux vivre ce qui nous arrive", analyse Françoise.

Créé à la fin des années 80 au Québec puis importé dans les pays francophones, Profamille est un programme de "psychoéducation" des familles.

S'étalant sur deux ans et demi, il leur permet notamment de comprendre comment agir avec un malade dont certains symptômes paraissent difficiles à gérer. 

En les aidant à mieux connaître la maladie, ses traitements, en leur permettant de mieux gérer leurs émotions, il entraine les familles à apporter une aide plus précise à leur proche.

"Quand les émotions sont trop fortes, le taux de rechute est plus élevé", souligne la psychologue Dominique Willard. "On sait que la maladie crée beaucoup de tensions et on va par exemple conseiller à un parent de dire à son proche +je suis en colère+ plutôt que de lui hurler dessus". Sinon cela génère "culpabilité" et "anxiété".

De même, les personnes schizophrènes ont souvent des problèmes de mémoire, donc "il faut répéter les choses", conseille-t-elle.

Les mots, les comportements au sein du foyer, jouent un rôle crucial, et peuvent démultiplier les effets d'un traitement médicamenteux.

Des progrès tangibles

"Les familles sont un élément clé de l'amélioration du malade, elles font partie de la solution", assure Mme Willard. 

Des études ont en effet montré l'impact favorable d'une intervention psycho-éducative ciblant la famille. Elle permettrait notamment de diviser par deux le taux de tentatives de suicide.

En amont de la semaine de la schizophrénie (du 19 au 26 mars), ses promoteurs mettent en avant un programme peu coûteux (environ 30.000 euros par groupe), facile à mettre en œuvre, pour un résultat avéré. 

Actuellement, seulement 800 familles en bénéficient, souvent grâce au bouche à oreille, alors qu'environ 600.000 personnes sont touchées en France par la maladie, soit 1% de la population. 

"C'est faible par rapport au nombre de cas; le programme, amélioré régulièrement en fonction de l'avancée des connaissances, n'est pas encore assez connu ni financé", regrette Yann Hodé, psychiatre et président de l'association Profamille (Profamille.site).

Pour les participants, les progrès sont pourtant tangibles. "Il y a un an, mon fils refusait de participer à toute tâche ménagère", raconte Françoise. Depuis, elle a appris à lui demander de l'aide: "Je lui suggère de le faire, je le remercie et je lui dis que ça m'a soulagée". 

"Il faut savoir être positif, cette maladie est très dure à vivre pour eux", atteste-t-elle. Maintenant, elle espère que "petit à petit", son fils "acceptera de reprendre une formation".


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.