LONDRES : Le livre d'une journaliste britannique sur Vladimir Poutine, qui lui a valu une série de poursuites de la part d'oligarques russes dont Roman Abramovitch, s'est hissé en tête des ventes au Royaume-Uni, a annoncé mercredi son éditrice.
"Putin's People" de Catherine Belton, publié pour la première fois en 2020, "est le livre de poche de non-fiction le plus vendu au Royaume-Uni", a tweeté Arabella Pike, directrice de la publication de William Collins Books.
Il se trouvait à la septième place du classement des meilleures ventes du Sunday Times la semaine dernière.
Ce livre acclamé par la critique a été écrit par une ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, qui a été visée par une série de poursuites judiciaires venant d'oligarques russes, dont Roman Abramovitch, le propriétaire du club de football Chelsea.
Trois de ces oligarques sont la cible de sanctions du gouvernement britannique en raisons de leurs liens avec le Kremlin, en représailles à l'invasion russe de l'Ukraine.
Lors de sa première publication, le livre était devenu un bestseller du Sunday Times. Les ventes ont de nouveau grimpé en flèche avec l'invasion de l'Ukraine, qui a renforcé l'intérêt du public pour le président russe.
Catherine Belton a remercié, dans un tweet, la maison d'édition Harper Collins "d'avoir veillé à ce qu'il reste dans les rayons malgré un déluge de poursuites sans précédent l'an dernier".
Harper Collins a finalement réglé à l'amiable en décembre 2021 le litige qui l'opposait à Roman Abramovitch, et a accepté de modifier certains passages dans les futures éditions du livre à son sujet, notamment sur le rôle du Kremlin dans son acquisition de Chelsea en 2003.
Catherine Belton a été entendue mardi par la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes sur les poursuites judiciaires lancées par des oligarques contre les journalistes.
Ces affaires sont "tout simplement trop chères à défendre", a-t-elle déclaré, estimant que le système "favorise ceux qui ont des gros moyens", et soulignant qu'elle était poursuivie par "certains des hommes les plus riches du monde, tous en même temps".
Roman Abramovitch a été frappé par des sanctions britanniques le 10 mars, notamment un gel des avoirs, une interdiction de voyager et une interdiction de transactions avec des particuliers et des entreprises britanniques.
Ces sanctions signifient qu'il ne serait plus en mesure de lancer une telle action en justice devant la Haute Cour avec l'aide d'un cabinet d'avocats britannique.