À quel point l'économie russe va-t-elle mal?

Port commercial à Vladivostok, Russie. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

À quel point l'économie russe va-t-elle mal?

  • La Banque de Russie ou la Banque centrale de la Fédération de Russie (BCR) a déclaré qu'elle limiterait les retraits en espèces des citoyens détenant des comptes en devises étrangères
  • Selon les analystes interrogés par la BCR, l'économie russe devrait se contracter de 8 % en 2022

RIYAD : Le 9 mars, la banque centrale de Russie a ordonné de nouveaux contrôles des capitaux, limitant les retraits en devises étrangères

La Banque de Russie ou la Banque centrale de la Fédération de Russie (BCR) a déclaré qu'elle limiterait les retraits en espèces des citoyens détenant des comptes en devises étrangères à 10 000 dollars jusqu'au 9 septembre.

Cette décision est intervenue dans le contexte d'un avertissement de Fitch Ratings concernant un défaut imminent du gouvernement russe sur sa dette extérieure. Fin février, la banque centrale russe avait déjà introduit certains contrôles de capitaux et doublé son taux directeur à 20 % par an. Cette mesure visait à empêcher la chute libre du rouble depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février, et les sanctions imposées par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Japon.

Mais cette guerre est-elle viable à long terme? 

« Il existe deux grands ensembles de réserves dont beaucoup pensaient qu'elles permettraient à la Russie de financer sa guerre et de résister aux sanctions. Le premier est constitué par les réserves étrangères détenues par la BCR, d'une valeur d'environ 640 milliards de dollars. Les sanctions contre la BCR signifient qu'elle ne peut pas accéder à ces réserves détenues à l'étranger, et qu'elle ne peut pas non plus échanger facilement ses réserves nationales sur les marchés internationaux », a déclaré Robert Person, professeur de relations internationales à l'Académie militaire américaine (West Point), s'exprimant à titre personnel pour Arab News

Cette situation limite essentiellement la capacité de la Russie à soutenir le rouble, à utiliser ses fonds pour rembourser une partie de sa dette ou à payer ses importations. Beaucoup ont fait allusion à la hausse des réserves de la Russie à partir de 2015 comme preuve de l'augmentation du trésor de guerre de la Russie. Mais cet argent n'est bon que si la Russie y a accès, or à l'heure actuelle, elle ne peut avoir accès à une grande partie de ces fonds, a expliqué Person.

Fonds de richesse nationale

Le deuxième ensemble de réserves est le Fonds de richesse nationale de la Russie. « C'est là que sont déposés les excédents de recettes provenant des ventes d'énergie lorsque les prix du pétrole sont élevés. Là encore, de nombreuses personnes ont mentionné ce fonds comme preuve de la capacité de Poutine à financer une guerre à long terme ou à résister indéfiniment aux sanctions », a souligné Person. 

Toutefois, selon le spécialiste, cette hypothèse présente deux problèmes majeurs. Lors des crises financières de 2009 et 2014 en Russie, Moscou a dû puiser massivement dans ce fonds pour soutenir l'économie. « Ce n'est pas une tirelire sans fond », a-t-il ajouté.

Évalué à 189 milliards de dollars en juin 2021, le Fonds de richesse nationale de la Russie est nettement inférieur au Fonds d'investissement public de l'Arabie saoudite, évalué à environ 430 milliards de dollars, a remarqué Person. 

La valeur du FRN se situait à 174,9 milliards de dollars au 1er février 2022, selon les données les plus récentes du ministère russe des Finances.   

Sanctions bancaires

Un autre problème auquel le gouvernement russe est confronté est celui des sanctions bancaires, qui bloquent la capacité des Russes à convertir leurs fonds en devises étrangères, limitant ainsi leur utilisation, selon Person. « La récession que la Russie risque de connaître à partir de 2022 sera bien plus grave que celle qu'elle a connue en 2009, 2014 ou 2020. Quels que soient les sommes que la Russie pourra dépenser en puisant du Fonds de richesse nationale, il est peu probable qu'elles permettent d'assurer une stabilité macroéconomique à long terme », a déclaré Person.

Selon les analystes interrogés par la BCR, l'économie russe devrait se contracter de 8 % en 2022. Toutefois, cette enquête a été réalisée avant l'annonce de la hausse des taux d'intérêt de 20 % par la BCR. 

En outre, Bloomberg Economics prévoit que l'inflation atteindra un pic annuel de 19 % vers juillet, contre 9,2 % le mois dernier, et terminera l'année à environ 16 %.

Le Fonds de richesse nationale de la Russie a été gravement réduit par les crises de 2008 et 2010. Un conflit de faible intensité en Ukraine entre les séparatistes russes et le gouvernement ukrainien en 2014 a amoindri davantage les fonds de la Russie. « La Russie a dû dépenser massivement en puisant du FRN pour couvrir les déficits du budget fédéral et financer des mesures de relance hors budget », a déclaré le professeur.

Les données historiques montrent que la valeur du Fonds de richesse nationale est tombée à quelque 60 milliards de dollars fin juin 2019, contre 88,6 milliards fin 2013, pour ensuite bondir à 125,6 milliards fin 2019 et continuer à augmenter pour atteindre 197,8 milliards fin octobre 2021.   

Dépenses militaires

Aujourd'hui, la question la plus intrigante est de savoir combien la Russie dépense pour ses efforts de guerre depuis le début des tensions en 2014. Selon Person, il est difficile de l'estimer, d'autant que la Russie a nié toute implication dans le conflit du Donbas depuis 2014 jusqu'à son invasion actuelle.

« Cependant, les dépenses militaires russes dans leur ensemble ont augmenté régulièrement tout au long du règne du président russe Vladimir Poutine, atteignant un pic d'un peu plus de 200 milliards de dollars en 2016 », a-t-il ajouté. 

D'autres défis auxquels la Russie est confrontée découlent de l'annonce faite le 9 mars par le président américain Joe Biden d'imposer une interdiction immédiate des importations de pétrole et d'autres produits énergétiques russes en représailles à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Royaume-Uni a déclaré qu'il éliminerait progressivement ses importations de pétrole russe d'ici à fin 2022. Si d'autres pays suivent le mouvement, cela pourrait s'avérer désastreux pour Moscou. La Russie compte sur les prix élevés du pétrole pour accroître ses revenus.

« D'un autre côté, on peut s'attendre à ce que la Russie utilise tous les fonds qu'elle peut dépenser pour éviter l'effondrement de l'économie russe. Je m'attendrais à ce que la valeur du Fonds de richesse nationale chute brutalement alors que Moscou tente de faire face à une grave récession », a déclaré Person. L'un des avantages dont elle bénéficie encore est que l'économie russe n'est pas lourdement endettée. 

« Avant la COVID-19, la croissance annuelle de 2016 à 2019 était en moyenne de 1,7 %. Elle a affiché une baisse de 2,95 % du PIB en 2020, tandis qu'elle a enregistré une reprise de 4,3 % en 2021. Mais de nombreuses caractéristiques structurelles profondes du système économique russe ont fortement limité son potentiel de croissance à long terme, même avant le début des sanctions », a expliqué Person. 

Force économique

La force économique de la Russie réside dans le fait qu'elle est l'un des pays les moins endettés au monde, sa dette nationale représentant 17,88 % de son PIB, selon Person.

Les déficits budgétaires sont souvent en territoire positif. En 2019, le déficit budgétaire russe était un excédent de 1,8 %, suivi d'un déficit de 3,8 % en 2020 et d'un excédent de 0,4 % en 2021.

Pourtant, le ministère russe des Finances a déclaré qu'il se préparait à servir une partie de sa dette en devises étrangères en roubles si les sanctions empêchaient les banques de payer leurs dettes dans la monnaie dans laquelle elles ont été émises, selon Reuters.

Person a ajouté qu'il était encore trop tôt pour estimer l'impact des sanctions sur les principaux indicateurs macroéconomiques tels que le PIB, l'inflation et le chômage. « Mais nous en constatons déjà les effets avec la ruée bancaire et l'effondrement de la valeur du rouble », a-t-il ajouté.

La monnaie russe s'échangeait à 121,85 à la mi-journée le 14 mars, en baisse par rapport à la clôture précédente de 132,9, ce qui représente une chute extraordinaire par rapport aux 75 roubles au dollar, avant la crise. 

 « La Banque de Russie n'étant pas en mesure d'utiliser ses réserves pour défendre le rouble, les troubles intérieurs risquent de s'amplifier en Russie à mesure que le pouvoir d'achat des citoyens s'évapore », a-t-il estimé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Flynas : la compagnie aérienne à la plus forte croissance au Moyen-Orient entre 2019 et 2024

Flynas vise à exploiter plus de 160 avions d'ici 2030. (Shutterstock)
Flynas vise à exploiter plus de 160 avions d'ici 2030. (Shutterstock)
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  • La capacité de la compagnie aérienne saoudienne à bas prix flynas a augmenté de 63% entre 2019 et 2024
  • Dans son dernier rapport, le fournisseur de données mondiales sur les voyages basé au Royaume-Uni, OAG, a déclaré que flynas était suivie de près par flydubai des Émirats arabes unis

RIYAD : La capacité de la compagnie aérienne saoudienne à bas prix flynas a augmenté de 63% entre 2019 et 2024, ce qui en fait la compagnie aérienne à la croissance la plus rapide de la région du Moyen-Orient, selon une analyse.

Dans son dernier rapport, le fournisseur de données mondiales sur les voyages basé au Royaume-Uni, OAG, a déclaré que flynas était suivie de près par flydubai des Émirats arabes unis, qui a connu une augmentation de capacité de 55% de 2019 à 2024.

L'analyse a révélé que les deux transporteurs ont exploité près de 14,4 millions de sièges au départ chacun au cours de la période, flynas devançant de 25 000 voyageurs.

La forte croissance de la capacité de flynas s'aligne sur l'objectif national de l'Arabie saoudite de s'établir comme une destination touristique et commerciale mondiale. Le Royaume vise à attirer plus de 150 millions de visiteurs d'ici à la fin de la décennie.

"La position stratégique de la région du Moyen-Orient en tant que plaque tournante mondiale, associée à l'expansion dynamique des transporteurs à bas prix et des transporteurs de réseau, ouvre des perspectives sans précédent. Ce marché dynamique ouvre la voie à de futures avancées en matière de technologie aéronautique et d'expérience des passagers", a déclaré Filip Filipov, directeur de l'exploitation de l'OAG.

Bien que les réseaux de flydubai et de flynas soient similaires, cette dernière bénéficie d'un vaste marché intérieur en Arabie saoudite, ce qui lui permet d'exploiter un réseau d'itinéraires plus diversifié, a ajouté l'OAG.

En février, flynas a annoncé qu'elle prévoyait de recevoir plus de 100 avions Airbus au cours des cinq prochaines années, dans le cadre d'un accord plus large portant sur 280 avions Airbus.

La compagnie aérienne a pour objectif d'exploiter plus de 160 appareils d'ici à 2030. Sa commande de 280 avions d'une valeur de plus de 161 milliards de riyals saoudiens (43 milliards de dollars) fait d'elle le plus grand détenteur de commandes d'achat d'avions monocouloirs au Moyen-Orient.

Commentant la croissance de flynas ces dernières années, Paolo Carlomagno, associé chez Arthur D. Little, a déclaré que des prix compétitifs et une qualité irréprochable ont joué un rôle crucial dans la popularité croissante des compagnies aériennes auprès des voyageurs.

"Au cours des cinq dernières années, flynas a connu une croissance exceptionnelle grâce à plusieurs facteurs - endogènes et exogènes. Une stratégie de réseau bien planifiée et exécutée et une augmentation efficace du nombre de sièges, principalement due à l'expansion de la flotte avec l'Airbus A320Neo, qui offre des coûts d'exploitation plus faibles", a déclaré M. Carlomagno.

"Flynas a également géré de manière experte le difficile compromis entre la tarification et la qualité du service et a réalisé de solides performances opérationnelles au cours des cinq dernières années", a-t-il ajouté. 

Le responsable d'Arthur D. Little a ajouté que la croissance de flynas en tant que transporteur aérien leader au niveau mondial pourrait aider l'Arabie saoudite à atteindre ses objectifs nationaux en matière de tourisme, tels qu'ils sont définis dans l'initiative Vision 2030.

Il a également souligné que flynas a une opportunité significative de se développer, car l’introduction du marché des transporteurs à bas prix dans le Royaume est comparativement faible par rapport à d'autres marchés de premier plan.

"L’introduction du marché des transporteurs à bas prix en Arabie saoudite est encore nettement inférieure à celle d'autres grands marchés de l'aviation, comme l'Asie du Sud-Est, et il existe donc encore un énorme potentiel de croissance pour ces transporteurs. La tendance à la "démocratisation" du transport aérien et la connectivité avec les itinéraires "secondaires" continueront à stimuler la demande dans le Royaume", a déclaré M. Carlomagno.

Perspectives du marché de l'aviation au Moyen-Orient

Dans son dernier rapport, l'OAG indique que le marché de l'aviation du Moyen-Orient a augmenté de 5% depuis 2019, ce qui en fait la deuxième région du monde en termes de croissance, après l'Asie du Sud, qui a connu une augmentation de 12% au cours de la même période.

L'analyse indique en outre que cette augmentation a été alimentée par une combinaison robuste de la croissance des transporteurs à bas prix et de la capacité des transporteurs traditionnels.

"Ces dernières années, le Moyen-Orient a acquis une position de leader en développant de nouveaux marchés et en connectant la région au reste du monde avec des services sans escale vers tous les continents et toutes les villes clés", a déclaré l'OAG.

"La région bénéficie d'un environnement très compétitif, avec des compagnies aériennes de premier ordre opérant dans tous les segments, ainsi que des plans ambitieux pour de nouveaux avions et de nouvelles routes. Cela fait du Moyen-Orient un véritable point chaud dans l'industrie de l'aviation", ajoute le rapport. 

Le rapport souligne également que le Moyen-Orient est la sixième région du monde en termes de capacité disponible, avec 270 millions de sièges aller simple en 2024, ce qui place la région devant l'Europe de l'Est et derrière l'Asie du Sud.

Selon l'OAG, les compagnies aériennes opérant dans la région du Moyen-Orient ont vu leur capacité de transport international augmenter de 8,9% d'ici à la fin de 2024 par rapport à 2019, ce qui représente la deuxième plus forte reprise après la pandémie, juste après l'Asie du Sud, dont la capacité a augmenté de 11% au cours de la même période.

Affirmant la croissance du secteur de l'aviation dans la région, un récent rapport de l'Association internationale du transport aérien a révélé que les compagnies aériennes opérant au Moyen-Orient ont enregistré une augmentation de 3,3% de la demande de passagers en février par rapport au même mois en 2024.

L'IATA a ajouté que la capacité totale des vols au Moyen-Orient a également augmenté de 1,3% en février par rapport à l'année précédente.

En mars, un autre rapport d'Oliver Wyman a également mis en évidence la croissance du secteur de l'aviation dans la région. Il souligne que la flotte des compagnies aériennes commerciales du Moyen-Orient devrait croître à un taux de croissance annuel composé de 5,1% entre 2025 et 2035 pour atteindre 2 557 appareils.

Le cabinet de consultants a ajouté que cette croissance significative dans la région représente presque le double du taux de croissance annuel mondial, qui devrait être de 2,8% au cours de la même période.

Selon le dernier rapport de l'OAG, les transporteurs à bas prix représenteront 29% de la capacité dans la région du Moyen-Orient en 2024, ayant plus que doublé au cours de la dernière décennie, alors qu'ils ne représentaient que 13% de la capacité en 2014.

Au niveau mondial, les transporteurs à bas coûts ont exploité 34% de la capacité l'année dernière.

La concurrence s'intensifie sur le marché du Moyen-Orient

Selon l'OAG, deux transporteurs du Moyen-Orient se sont imposés dans le monde entier. Emirates et Qatar Airways sont les seules compagnies aériennes régionales à figurer dans le Top 20 des compagnies aériennes mondiales en termes de capacité et dans le Top 10 des compagnies aériennes mondiales en termes de sièges-kilomètres disponibles - une mesure de la capacité de transport de passagers d'une compagnie aérienne.

Le rapport révèle qu'Emirates est désormais le 14e transporteur mondial en termes de capacité et le 4e en termes de sièges-kilomètres disponibles.

D'autre part, Qatar Airways a connu une croissance spectaculaire au cours de la dernière décennie, en faisant de Doha un point de connexion mondial et en passant du 36e rang mondial il y a dix ans au 19e rang en 2024.

En ce qui concerne les sièges-kilomètres disponibles, Qatar Airways est également passée du 17e rang en 2019 au 6e rang mondial en 2024.

La capacité de Qatar Airways a augmenté de 18% entre 2019 et 2024.

La capacité d'Emirates a baissé de 7% en 2024 par rapport à 2019, tandis que celle de Saudia a diminué de 11% au cours de la même période.

"La concurrence entre les principales compagnies aériennes de la région s'intensifie, avec autant d'investissements dans les produits que dans l'expansion des réseaux", selon l'OAG.

L'étude indique en outre que le marché du Moyen-Orient est susceptible de connaître d'importantes perturbations à l'avenir, étant donné que des capacités aériennes supplémentaires sont ajoutées par le biais de divers modèles commerciaux de compagnies aériennes et de la création de nouvelles compagnies aériennes dans la région.

"Le lancement de Riyadh Air sera probablement l'une des perturbations les plus intéressantes sur le marché du Moyen-Orient dans les années à venir, parallèlement à la croissance prévue de la compagnie aérienne saoudienne rivale Saudia et à son déménagement vers une nouvelle base à Djeddah", ajoute l’OAG.

"Bien qu'aucune de ces compagnies ne soit susceptible de remettre en cause le trafic d'Emirates à court terme, elles créeront un nouveau paysage concurrentiel, les transporteurs saoudiens se disputant à la fois le trafic de transfert et le tourisme entrant", selon l’analyse. 

Selon l'OAG, la principale caractéristique du secteur de l'aviation au Moyen-Orient, et en particulier des grands marchés des Émirats arabes unis, du Qatar et de l'Arabie saoudite, est l'étendue du réseau qu'ils offrent aux voyageurs.

Le rapport ajoute que les vols sans escale au départ des principaux aéroports pivots de la région desservent tous les continents, seule une poignée de marchés internationaux n'étant pas desservis directement.

Les marchés d'Amérique du Sud, notamment Lima et Santiago, se situent juste en dehors de la portée opérationnelle de la région du Moyen-Orient.

L'OAG a ajouté que la liaison Doha-Auckland est actuellement la plus longue liaison sans escale exploitée par Qatar Airways au départ du Moyen-Orient, suivie par la liaison Dubaï-Auckland d'Emirates.

"À terme, avec l'augmentation constante de la gamme d'appareils, il est probable que ces destinations offriront de nouveaux marchés aux transporteurs de réseau afin d'accroître leurs revenus", ajoute le rapport.

"Pour le voyageur, un choix apparemment toujours plus grand de destinations à atteindre, ainsi qu'une concurrence accrue, devraient permettre aux tarifs aériens de rester compétitifs dans l'ensemble de la région", conclut le rapport. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIB réel de l'Arabie saoudite a augmenté de 2,7% au 1er trimestre, selon GASTAT

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  • L'économie de l'Arabie saoudite a connu une croissance annuelle de 2,7% au cours du premier trimestre 2025, grâce à une forte dynamique des activités non pétrolières
  • Selon les estimations rapides publiées par l'Autorité générale des statistiques, les activités non pétrolières ont augmenté de 4,2% au cours des trois premiers mois de l'année, prolongeant leur série de croissance à 17 trimestres consécutifs

RIYAD : L'économie de l'Arabie saoudite a connu une croissance annuelle de 2,7% au cours du premier trimestre 2025, grâce à une forte dynamique des activités non pétrolières, le Royaume poursuivant ses efforts de diversification hors hydrocarbures.

Selon les estimations rapides publiées par l'Autorité générale des statistiques, les activités non pétrolières ont augmenté de 4,2% au cours des trois premiers mois de l'année, prolongeant leur série de croissance à 17 trimestres consécutifs. Les services gouvernementaux ont augmenté de 3,2%, tandis que les activités liées au pétrole se sont contractées de 1,4%.

La croissance du secteur non pétrolier de l'Arabie saoudite s'aligne sur les objectifs du programme Vision 2030, qui vise à diversifier l'économie du pays en réduisant sa dépendance à l'égard des revenus du pétrole.

Cela intervient alors que le Fonds monétaire international, dans ses dernières perspectives économiques, a noté que la croissance à court terme au Moyen-Orient sera tirée par l'expansion du secteur non pétrolier, prévoyant que l'économie de la région croîtra de 2,6% en 2025 et de 3,4% en 2026.

Dans un communiqué, GASTAT a déclaré avoir procédé à "une révision complète des estimations du PIB dans le cadre de ses efforts pour atteindre des niveaux élevés d'alignement avec les normes internationales et la qualité des données".

"Les séries chronologiques du PIB nominal et réel (annuel et trimestriel) ont été révisées en conséquence", ajoute le rapport. 

Commentant la révision complète des estimations du PIB, le ministre saoudien de l'Economie et de la Planification et président de GASTAT Faisal al-Ibrahim a déclaré qu'il s'agissait d'une étape stratégique qui reflétait l'engagement du Royaume à améliorer la qualité de ses données économiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que la révision permettra également d'améliorer la transparence dans la mesure des performances de l'économie nationale.

"Cette mise à jour s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à développer des méthodologies statistiques conformes aux meilleures pratiques internationales, soulignant que l'impact positif de cette mise à jour contribuera à améliorer la précision de l’estimation de l'économie saoudienne et de ses composantes", a déclaré Al-Ibrahim.

Le ministre a ajouté que la révision vise à refléter la contribution d'activités économiques supplémentaires au sein du Royaume, notamment la fintech, l'économie créative, la logistique, les sports et les divertissements.

M. al-Ibrahim a également déclaré que la contribution des activités non pétrolières au PIB du Royaume a atteint 53,2%, soit une augmentation de 5,7% par rapport aux estimations précédentes.

Sur une base trimestrielle, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,9%, les activités gouvernementales ayant fait un bond de 4,9% et la production non pétrolière ayant augmenté de 1,0%. Le PIB du secteur pétrolier a chuté de 1,2% en raison des réductions de production en cours dans le cadre de l'accord de l'OPEP+.

La croissance du PIB de l'Arabie saoudite s'aligne également sur la tendance générale du Moyen-Orient, où d'autres pays diversifient régulièrement leurs économies.

Le PIB annuel du Qatar pour 2024 a augmenté de 1,7%, grâce à une hausse de 1,9% des activités hors hydrocarbures. La banque centrale des Émirats arabes unis prévoit une croissance du PIB de 4% en 2024, tandis que Bahreïn a fait état d'une expansion de 2,1% en glissement annuel au troisième trimestre.

L'Arabie saoudite redouble d'efforts pour améliorer son infrastructure de données, favoriser la transformation numérique et exploiter l'intelligence artificielle et les technologies de pointe pour renforcer l'efficacité et la précision de ses opérations statistiques.

S'exprimant lors du premier Forum saoudien des statistiques qui s'est tenu en début de semaine, Fahad al-Dossari, président de GASTAT, a réitéré l'engagement de l'autorité à soutenir les décideurs en développant continuellement le système statistique pour répondre aux normes nationales et internationales.

"Les statistiques ne sont plus de simples outils de soutien ; aujourd'hui, elles sont au cœur du travail de développement et constituent un catalyseur essentiel du développement durable, garantissant des dépenses efficaces, améliorant la qualité des services et soutenant la croissance économique et sociale", a conclu M. Al-Dossari lors de l'événement à Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Foire internationale du livre d'Abu Dhabi: Nathalie Goulet publie un ouvrage sur le financement du terrorisme

Nathalie Goulet avec le PDG de Trends Mohammed Abdallah Al-Ali. (Photo fournie)
Nathalie Goulet avec le PDG de Trends Mohammed Abdallah Al-Ali. (Photo fournie)
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  • Parmi les points forts du livre, un chapitre est dédié au financement des Frères musulmans, récemment inscrits sur la liste des organisations terroristes par la Jordanie
  • L’ouvrage aborde également des thématiques moins souvent traitées dans ce contexte, comme l’extrémisme de droite et la suprématie blanche

DUBAI: Un fait rare s’est produit ce 1er mai à la Foire internationale du livre d’Abu Dhabi : la sénatrice française de l’Orne, Nathalie Goulet, y a présenté la traduction en arabe et en anglais de son ouvrage consacré à l'argent du terrorisme. Une démarche inédite pour une élue française, qui entend ainsi toucher un public international, notamment au Moyen-Orient. Ont notamment pris part à l'événement le PDG de Trends Mohammed Abdallah Al-Ali ainsi que l'ambassadeur de France aux Emirats arabes unis, Nicolas Niemtchinow. 

L’objectif est clair : sensibiliser et informer sur les mécanismes de financement du terrorisme, afin de mieux les combattre. La version arabe du livre est perçue comme une opportunité majeure pour diffuser des connaissances essentielles dans une région particulièrement concernée par ces enjeux sécuritaires.

Parmi les points forts du livre, un chapitre est dédié au financement des Frères musulmans, récemment inscrits sur la liste des organisations terroristes par la Jordanie. L’ouvrage aborde également des thématiques moins souvent traitées dans ce contexte, comme l’extrémisme de droite et la suprématie blanche, soulignant que le terrorisme prend aujourd’hui des formes multiples, de plus en plus transnationales.

Par ce projet éditorial, Nathalie Goulet s’inscrit dans une dynamique de coopération et de dialogue, tout en affirmant la nécessité d’un combat global contre toutes les formes d’extrémisme. Une initiative saluée par les professionnels du livre et les spécialistes de la sécurité présents à l’événement.