Contre la crise provoquée par le coronavirus, une marque de mode saoudienne se mobilise

La styliste Shahd Al-Shehail, 34 ans, originaire d'Al-Mubarraz, dans la région d'Al-Ahsa en Arabie saoudite, espère faire une différence à travers sa marque de luxe éthique. (Photo fournie)
La styliste Shahd Al-Shehail, 34 ans, originaire d'Al-Mubarraz, dans la région d'Al-Ahsa en Arabie saoudite, espère faire une différence à travers sa marque de luxe éthique. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 10 octobre 2020

Contre la crise provoquée par le coronavirus, une marque de mode saoudienne se mobilise

  • La COVID-19 a bousculé le monde de la mode, balayant les catwalks et vidant les ateliers et les boutiques
  • Pour surmonter la crise, la maison de mode Abadia cherche à apporter une valeur ajoutée à ses clients

DUBAI : L'entrepreneuse saoudienne Shahd Al-Shehail l’a bien dit : Dans le nouveau mode de vie, les entreprises qui survivront - et prospéreront - seront celles qui offrent une valeur ajoutée. Tandis que les consommateurs cherchent des justifications plus solides pour se séparer de leur argent au cours de la récession alimentée par le coronavirus, sa marque de mode patrimoniale, Abadia, pourrait bien leur procurer cet avantage.

« Je crois que si nous n'ajoutons pas quelque chose de nouveau ou d'original au travail que nous faisons, il est inutile de le faire. Le monde n'a pas vraiment besoin de plus de vêtements », affirme-t-elle.

Si les nouvelles tendances telles que la vente au détail en ligne et la livraison directe ont permis à un plus grand nombre de créateurs de lancer leurs propres marques de mode, réussir dans ce secteur est paradoxalement devenu plus difficile que jamais.

 « Même avant la pandémie, il était assez difficile de lancer avec succès une marque de mode. Le marché était en fait assez saturé », explique M. Al-Shehail.

La styliste de 34 ans, originaire d'Al-Mubarraz, dans la région d'Al-Ahsa en Arabie saoudite, espère pouvoir faire une différence grâce à une marque de luxe éthique qui marie l'artisanat traditionnel aux silhouettes contemporaines destinées aux nomades urbains d'aujourd'hui.

Mettre en valeur l'artisanat du Moyen-Orient

Le sadu, tissage géométrique caractéristique des communautés bédouines du Moyen-Orient, est un élément essentiel de la ligne depuis son lancement en 2016. Une collection récente a revisité le naqda: une technique classique où de fins brins de métal sont brodés sur des tissus légers tels que la soie et le tulle.

Parallèlement, le farwa, un long manteau d'hiver, traditionnellement porté par les hommes, est devenu la signature de la marque. À la fois flottant et structuré, le farwa d'Abadia semble rappeler le rôle que se taillent les femmes actuellement au Moyen-Orient.

Les robes figurent en tête de listes des ventes dans la région, depuis qu’une photo a montré la reine Rania de Jordanie portant une robe, lors de la remise des diplômes de sa fille à l'académie militaire britannique de Sandhurst.

Pourtant, une histoire tout aussi belle se cache derrière chaque pièce. Les pièces Abadia sont brodées à la main dans la région d'Al-Qassim, en Arabie saoudite. Selon Mme Al-Shehail, son entreprise a contribué à améliorer les sources de revenus d'environ 45 artisans, leur permettant d'augmenter leurs revenus de 40 %.

 « Ce sont pour la plupart des femmes âgées qui n'ont pas transmis leur métier à la génération actuelle parce qu'elles ne voyaient pas l'intérêt économique de ces métiers », explique-t-elle.

En outre, les consommateurs de la région sont souvent motivés par la compassion. Ainsi, le revenu des artisans est très fluctuant. La demande atteint son niveau le plus élevé pendant le Ramadan, mais elle diminue pour tomber à un niveau insignifiant le reste de l'année.

 « Nous tenons à mettre en valeur l'artisanat du Moyen-Orient autant que le font les traditions françaises ou italiennes, tout en sauvegardant notre patrimoine et les histoires qu’il cache », explique Mme Al-Shehail.

« Pour commencer, je crois que nous ne pouvons pas demander aux artistes de préserver un artisanat - ou notre patrimoine- sans leur donner d’incitations financières pour qu'ils persistent ».

Comme tous ceux qui travaillent dans l'industrie de la mode, Al-Shehail fait face à des problèmes économiques depuis l'apparition de la Covid-19. Comme partout dans le monde  elle a déblayé les catwalks et vidé les ateliers et les boutiques.

« En comparaison avec d’autres entreprises du secteur, nous n'avons pas constaté une baisse aussi importante des commandes. Nous n'avons pas non plus observé de croissance. En revanche, nous avons reçu de nouvelles commandes provenant de nouvelles régions géographiques, en particulier des Etats-Unis », affirme-t-elle. Le coronavirus a permis à son équipe de prendre du recul et d’envisager des aspects de leur activité auxquels ils accordent rarement du temps : élargir leur portée commerciale et développer des relations plus étroites avec leurs clients.

Ainsi, Mme Al-Shehail réussira à garder son personnel à plein temps et ses employés free-lance grâce à la stratégie financière à long terme et à la prise de risque calculée, qui avaient permis auparavant à Abadia d'atteindre le seuil de rentabilité au cours de sa première année d'activité.

« Au début de la pandémie, nous nous sommes réunis et avons fait des prévisions jusqu'à la fin de l'année, afin de pouvoir garder tout le monde à bord. Nous avons toujours cherché à faire progresser l'entreprise de la manière la plus saine, en veillant à ne jamais compromettre la sécurité de nos artisans et de nos employés », a-t-elle déclaré.

« Bien sûr, chaque entreprise a une stratégie différente. Mais pour nous, l'objectif est de construire une durabilité à long terme. Je ne viens pas d'un milieu à forte liquidité et je n'investis pas l'argent de mon père. Il était donc important pour moi de déterminer les objectifs pour trois, cinq et dix ans.

« L'industrie de la mode est une industrie très dure et très saturée. Il est important de créer des entreprises qui se développent de manière durable et financièrement saine », a-t-elle déclaré.

Cet article est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed ben Rashid Al Maktoum. Son but est de refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et Gouverneur de Dubaï afin d'explorer la possibilité de changer la situation de la région arabe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.