Ukraine: une base militaire frappée tout près de la Pologne, Kiev «en état de siège»

Une femme porte un drapeau ukrainien alors que les gens se rassemblent devant la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 mars 2022 (Photo, AFP).
Une femme porte un drapeau ukrainien alors que les gens se rassemblent devant la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Ukraine: une base militaire frappée tout près de la Pologne, Kiev «en état de siège»

LVIV: L'armée russe a bombardé dimanche une base militaire ukrainienne toute proche de la Pologne, tandis qu'un haut responsable ukrainien a déclaré que la capitale Kiev était désormais "une ville en état de siège".

Un journaliste américain a été tué près de Kiev, tandis qu'à Marioupol (sud), port stratégique pilonné par les Russes où la population manque de tout, le bilan dépasse les 2.000 tués, selon les autorités.

Sur le front diplomatique, les deux parties ont annoncé pour lundi une nouvelle session de négociations par visioconférence. 

 

Ukraine: «au moins 12 morts» lors d'attaque contre les soins de santé, selon l'Unicef

En Ukraine, depuis le début de la guerre, "31 attaques contre les soins de santé ont été documentées", faisant "au moins 12 morts et 34 blessés", selon un décompte communiqué dimanche par l'Unicef, qui met en garde contre un risque d'"effondrement" du système de soins.

A la frontière de l'Otan

Alors que l'ouest de l'Ukraine était largement épargné jusque-là, les forces russes ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche la base militaire de Yavoriv, à seulement une vingtaine de kilomètres de la Pologne, pays membre de l'Otan et de l'UE, et à une quarantaine de kilomètres de la grande ville ukrainienne de Lviv, où vivent de nombreux déplacés.

Dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois réclamé une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays - refusée plusieurs fois par les Occidentaux -, sinon, a-t-il mis en garde, "les roquettes russes vont tomber" sur le territoire de l'Otan.

Les frappes aériennes russes, menées depuis les mers Noire et d'Azov, ont fait 35 morts et 134 blessés, selon le gouverneur de la région Maxim Kozitsky.

"La Russie a attaqué le Centre international pour le maintien de la paix et de la sécurité. Des instructeurs étrangers travaillent là-bas", a indiqué le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, sans préciser s'ils étaient présents au moment des frappes.

Ukraine: Zelensky réclame une zone d'exclusion aérienne Sinon «les roquettes russes vont tomber» sur l'Otan

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à nouveau exhorté lundi l'Otan d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, prévenant qu'à défaut l'organisation risquait de voir des "roquettes russes" tomber sur ses Etats membres.

"Si vous ne verrouillez pas notre ciel, ce n'est qu'une question de temps, les roquettes russes vont tomber sur votre territoire, sur le territoire de l'Otan, sur les maisons des citoyens de l'Otan", a déclaré M. Zelensky dans une allocution vidéo diffusé peu après minuit.

Le ministère russe de la Défense a assuré de son côté que "jusqu'à 180 mercenaires étrangers et une importante quantité d'armes étrangères ont été éliminés". Un responsable ukrainien local a affirmé que seuls des Ukrainiens avaient été tués.

Un journaliste de l'AFP a vu des blessés boitillant, en fauteuils roulants ou sur des brancards, évacués par des dizaines d'ambulances et de camions militaires qui les ont amenés dans des hôpitaux proches, où les habitants se sont rués pour offrir de l'aide. "Je suis venue ici pour donner mon sang, mais on m'a mise sur liste d'attente", a confié Mariya Antonyshyn, une psychologue scolaire.

Le général polonais Waldemar Skrzypczak, ex-commandant de l'armée de l'air, a confirmé que cette base sert à la formation d'unités de la légion étrangère, avec des volontaires qui arrivent en Ukraine pour combattre les Russes. C'est là également qu'arrive une partie de l'aide militaire livrée par les pays occidentaux à l'Ukraine depuis son invasion par la Russie le 24 février.

"C'est maintenant la troisième installation militaire ou aérodrome que les Russes frappent en Ukraine occidentale ces deux derniers jours", a réagi sur ABC le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Ils élargissent leurs cibles".

Dans cette région, des frappes avaient déjà visé samedi un aéroport militaire à Lutsk, tuant quatre soldats ukrainiens. Et dimanche, le maire d'Ivano-Frankivsk, à une centaine de kilomètres au sud de Lviv, a affirmé qu'une "frappe" avait visé l'aéroport.

Le président russe "Vladimir Poutine est frustré par le fait que ses forces ne progressent pas comme il pensait dans les grandes villes, y compris Kiev", et "il se déchaîne et (...) essaie de causer des dommages dans chaque partie du pays", a commenté sur CNN le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan.

Kiev, dont seules les routes vers le sud restent dégagées, est de plus en plus cernée par les Russes, qui ont détruit samedi l'aéroport avoisinant de Vassylkiv, selon les Ukrainiens.

"Kiev. Une ville en état de siège", a écrit sur Twitter un conseiller du président ukrainien, tandis que les habitants faisaient des provisions de vivres et de médicaments et que les autorités installaient des barricades.

Dans ses faubourgs, à Irpin, un journaliste américain, Brent Renaud, a été tué dimanche par balles, et un autre blessé. Ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, également blessé, a précisé Danylo Shapovalov, médecin qui a pris en charge les victimes. 

Brent Renaud, photographe et réalisateur indépendant de 50 ans, est le premier journaliste étranger tué depuis le début de la guerre. 

Les autorités ukrainiennes ont rapidement accusé leurs ennemis russes d'avoir tiré sur les journalistes américains, mais l'origine des tirs restait difficile à établir.

L'armée ukrainienne résiste toujours à l'est et à l'ouest de la capitale, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Des soldats ukrainiens ont estimé que les envahisseurs étaient à la peine. "Ils doivent camper dans des villages par -10°C la nuit. Ils manquent de provisions et doivent piller les maisons", s'est réjoui un soldat de 27 ans, Ilya Berezenko.

Marioupol compte ses morts

L'armée russe a continué de pilonner le sud du pays, où la ville assiégée de Marioupol espérait l'arrivée dimanche d'un convoi d'aide humanitaire.

Mais un conseiller du maire, Petro Andryushchenko, a indiqué à l'AFP dans la soirée que les véhicules avaient dû faire demi-tour à cause de tirs russes incessants. Une nouvelle tentative était prévue pour lundi. 

Marioupol, ville stratégique située entre la Crimée et le Donbass, manque de vivres et est privée d'eau, de gaz, d'électricité et de communications. Selon la municipalité, 2.187 habitants y ont été tués depuis le début de l'offensive russe. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde contre "un scénario du pire".

Des tentatives d'évacuer des centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises.

Le pape a qualifié dimanche Marioupol de "ville martyre dans la guerre atroce qui est en train de dévaster l'Ukraine".

Le président Zelensky a accusé Moscou d'à la fois bloquer et attaquer les convois humanitaires.

«Progrès» dans les discussions 

Dans ce contexte, un négociateur russe a pourtant fait état de "progrès significatifs" dans les pourparlers avec l'Ukraine, qui reprendront lundi.

"Mon attente personnelle est que ces progrès aboutissent très prochainement à une position commune entre les deux délégations et à des documents à signer", a ajouté Léonid Sloutski, cité par les agences de presse russes.

Coté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, l'un des conseillers du président Volodymyr Zelensky, a indiqué sur Twitter que Moscou avait cessé de lancer "des ultimatums" à Kiev et commencé à "écouter attentivement nos propositions".

De leur côté, de hauts responsables américains et chinois doivent se rencontrer lundi à Rome, a annoncé la Maison Blanche, qui s'inquiète d'une possible assistance de Pékin à Moscou, visée par les sanctions occidentales.

En Russie, plus de 800 personnes manifestant dimanche contre l'invasion russe de l'Ukraine ont été interpellées dans 37 villes, selon l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations.

En tout, depuis le 24 février, au moins 14.700 personnes ont été interpellées en Russie lors de manifestations contre le conflit, selon OVD-Info.


Condamné, Trump lève plus de 50 millions de dollars en 24 heures

L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
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  • «C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué
  • «Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump ) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne

WASHINGTON : L'équipe de campagne de Donald Trump a annoncé vendredi avoir récolté plus de 50 millions de dollars de donations en ligne en 24 heures, depuis sa condamnation au pénal, soulignant que le verdict avait galvanisé son soutien «comme jamais auparavant».

«C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué.

«Quelques minutes après l'annonce du verdict, notre système de levée de fonds numérique était dépassé par le soutien, et, malgré des retards temporaires liés à la fréquentation en ligne, le président Trump a levé 34,8 millions de dollars via des petites sommes», avait déclaré Chris LaCivita et Susie Wiles, conseillers de campagne, dans un communiqué vendredi matin.

Vendredi soir, le chiffre a grimpé à 52,8 millions de dollars, une somme faramineuse.

Rien que le chiffre du matin représente presque le double de la meilleure journée de collecte de fonds pour la campagne sur WinRed, plateforme officielle de dons du parti républicain.

Et 30% de ces dons ont été effectués par de nouveaux donateurs.

«Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump, NDLR) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne.

Donald Trump a été reconnu coupable jeudi à New York de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans un procès pénal, le premier d'un ex-président américain, pour avoir falsifié des documents afin de cacher des paiements destinés à acheter le silence d'une ancienne star de films X.

Le juge Juan Merchan a fixé le prononcé de la peine au 11 juillet.

Donald Trump a l'habitude de tourner les scandales à son avantage. Quelques instants après l'annonce de sa culpabilité, le site internet de sa campagne avait commencé à rediriger les visiteurs vers une page de collecte de fonds déclarant qu'il était un «prisonnier politique».

La page est restée bloquée pendant près d'une heure en raison d'une importante fréquentation.

Vendredi, Donald Trump a fustigé un procès «très injuste» et truqué, et annoncé qu'il ferait «appel de cette arnaque».

Le candidat républicain qualifie régulièrement ses déboires judiciaires de bataille contre les forces du mal que sont l'«Etat profond» -- une entité nébuleuse qui selon les adeptes de théories du complot agit dans les coulisses du gouvernement -- et l'administration Biden.

Le républicain aime se dépeindre en martyr de la cause, prêt à sacrifier sa liberté pour le bien de ses partisans.

En avril, il avait fait le lien entre sa situation et celle de Nelson Mandela, le militant sud-africain anti-apartheid qui resta emprisonné 27 ans.


Dernier jour des élections générales en Inde, qui étouffe de chaleur

Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
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  • Selon les prévisions, les températures à Varanasi, l'une des dernières villes où l'on vote, devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours
  • Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort

VARANASI, Inde : L'Inde achève samedi un long processus de six semaines d'élections générales, avec le vote, en pleine canicule, dans la capitale spirituelle de l'hindouisme, place forte du Premier ministre indien Narendra Modi pour sa campagne nationaliste.

Une victoire du Premier ministre pour un troisième mandat est l'issue la plus probable alors que les résultats sont attendus mardi, en grande partie grâce à son image de farouche défenseur de la religion majoritaire en Inde.

L'opposition a elle accusé M. Modi de tenir des propos stigmatisant les musulmans et alimentant, en plein processus électoral, les tensions sectaires.

Varanasi (ou Bénarès), la circonscription  du Premier ministre de 73 ans dans le nord du pays, est la capitale spirituelle de l'hindouisme, et le lieu où des fidèles de toute l'Inde viennent incinérer leurs proches décédés au bord du Gange.

C'est l'une des dernières villes où l'on vote, à l'issue d'un processus électoral par étapes, souvent dans une chaleur éprouvante.

Selon les prévisions, les températures à Varanasi devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours.

Au point qu'un tribunal indien du Rajasthan, dans le nord-ouest, a exhorté le gouvernement à décréter l'urgence nationale face à cette vague de chaleur qui a, selon lui, fait des»centaines» de morts.

-« Sentiment de fierté» -

Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort.

«Modi est manifestement en train de gagner», dit à l'AFP Vijayendra Kumar Singh, qui travaille dans l'un des nombreux hôtels de ce lieu de pèlerinage très prisé.

«Il y a un sentiment de fierté pour tout ce qu'il fait, et c'est pour cela que les gens votent pour lui».

Narendra Modi a déjà offert à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son appel à l'électorat hindou.

Cette année, il a inauguré avec faste un grand temple dédié à la divinité Rama, à Ayodhya sur le site occupé précédemment par une mosquée vieille de plusieurs siècles qui a été rasée par des fanatiques hindous en 1992.

La construction du temple, longtemps réclamé par les promoteurs de l'hindouisme, a été célébrée dans tout le pays, avec des retransmissions en direct et des fêtes de rue.

Cette inauguration, ainsi que de nombreux autres signaux en faveur de la religion majoritaire de l'Inde cette dernière décennie, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, forte de plus de 200 millions de personnes, pour son avenir.

Narendra Modi lui-même a tenu des propos controversés envers les musulmans au cours de sa campagne, les qualifiant d'«infiltrés». Il a également accusé la coalition de l'opposition, formée par deux dizaines de partis de divers bords de vouloir redistribuer les richesses de l'Inde aux musulmans.

Les analystes tablent depuis longtemps sur une victoire de M. Modi face à une alliance d'opposition, qui n'a pas désigné de candidat au poste de premier ministre.

Plusieurs enquêtes de justice ouvertes contre ses opposants et une enquête fiscale qui a gelé cette année les comptes bancaires du Congrès, le plus grand parti d'opposition de l'Inde, ont encore renforcé son ascendant.

Les démocraties occidentales ont largement fermé les yeux sur les menaces contre les droits et les libertés dans le pays, afin de préserver un allié précieux face à l'affirmation croissante de la Chine.

L'image de Narendra Modi a été confortée dans son pays par l'influence diplomatique et économique croissante de l'Inde, qui a dépassé la Grande-Bretagne en tant que cinquième économie mondiale en 2022.

«En tant qu'Indienne, j'ai le sentiment qu'il a apporté beaucoup de respect et de prestige à l'Inde pendant son mandat», a déclaré à l'AFP Shikha Aggarwal, 40 ans, à la sortie d'un bureau de vote samedi.

Les électeurs indiens ont voté en sept phases sur six semaines pour faciliter l'immense opération logistique que représente l'organisation d'une élection dans le pays le plus peuplé du monde.

Le dépouillement et les résultats sont attendus mardi, mais les sondages de sortie des urnes publiés après la fermeture des bureaux de vote samedi devraient donner quelques indications sur le vainqueur.

 


Les Etats-Unis «ne peuvent être en sécurité que si l'Asie l'est», affirme Austin

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'exprime lors du 21e sommet du Dialogue Shangri-La à Singapour, le 1er juin 2024. (Photo par Nhac Nguyen AFP)
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'exprime lors du 21e sommet du Dialogue Shangri-La à Singapour, le 1er juin 2024. (Photo par Nhac Nguyen AFP)
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  • Llyod Austin s'exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de «positives» par un porte-parole de Pékin
  • Les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l'influence militaires croissantes de la Chine

SINGAPOUR : Les Etats-Unis ne peuvent «être en sécurité que si l'Asie l'est», a affirmé samedi le ministre américain de la Défense Lloyd Austin à Singapour, assurant que la région Asie-Pacifique restait «une priorité» pour Washington.

Llyod Austin s'exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de «positives» par un porte-parole de Pékin.

«Les Etats-Unis ne peuvent être en sécurité que si l'Asie l'est et c'est pourquoi les États-Unis ont longtemps maintenu leur présence dans cette région», a déclaré M. Austin lors du Dialogue Shangri-La, forum annuel sur la défense qui se tient jusqu'à dimanche et devenu ces dernières années un baromètre des relations sino-américaines.

Malgré les conflits en Europe et au Moyen-Orient, l'Asie-Pacifique «reste notre théâtre d'opérations prioritaire» pour les Etats-Unis, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l'influence militaires croissantes de la Chine.

Washington multiplie également les exercices militaires conjoints et déploie régulièrement des navires de guerre et des avions de chasse dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, ce qui exaspère les dirigeants chinois.

Ce forum auquel participent de nombreux responsables de la défense du monde entier intervient une semaine après d'importantes manœuvres militaires conduites par la Chine, lors desquelles des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan, dont Pékin revendique la souveraineté.

- Reprise du dialogue -

L'entretien entre MM. Dong et Austin, vendredi, était le premier substantiel entre les chefs de la défense des deux pays depuis 18 mois, laissant espérer la poursuite d'un dialogue militaire qui pourrait contribuer à éviter que les conflits ne deviennent incontrôlables.

Les Etats-Unis et la Chine reprendront les communications entre militaires «dans les mois à venir», a déclaré M. Austin. De son côté, Pékin a salué la «stabilisation» des relations de sécurité entre les deux pays.

Mais dans son discours de samedi, le ministre américain a semblé s'en prendre à la Chine, affirmant que s'ouvrait une «nouvelle ère de sécurité dans la région indo-pacifique» et qu'il ne s'agissait pas «d'imposer la volonté d'un pays», ni «d'intimidation ou de coercition».

«Cette nouvelle convergence consiste à s'unir et non à se diviser», a déclaré M. Austin. «Il s'agit du libre choix d'États souverains».

Les Philippines, liées aux Etats-Unis par un traité de défense mutuelle, sont au coeur des efforts de Washington dans la région.

Le soutien des Philippines, pays riverain de la mer de Chine méridionale et proche de Taïwan, serait crucial pour les États-Unis en cas de conflit.

M. Austin a insisté samedi sur le fait que l'engagement des Etats-Unis à défendre les Philippines en vertu de leur traité de défense mutuelle restait «inébranlable», au moment où les accrochages entre navires chinois et philippins en mer de Chine méridionale sont de plus en plus fréquents et ravivent les craintes d'un conflit plus large.