MOSCOU: Plus de 200 parents d'élèves du Lycée français de Moscou ont interpellé les autorités françaises, jugeant que le rappel de tous les enseignants, conséquence du conflit en Ukraine, mettait "en péril" l'existence de l'école et l'éducation de leurs enfants.
"Nous comprenons que la situation politique (...) est particulièrement critique. Cependant, étant donné qu'il n'y pas de danger de sécurité pour les personnes résidant à Moscou, nous vous prions de revenir sur votre décision d'interrompre le processus d'enseignement", écrivent les 261 signataires.
Des courriers ont été adressés au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Brigitte Macron, l'épouse du président français et ancienne enseignante, l'ambassadeur de France et à la députée des français de l'étranger Anne Genetet.
M. Le Drian a répondu que les autorités françaises avaient décidé d'un report de la rentrée de 15 jours jusqu'à début avril, où est prévue une "réévaluation" des mesures prises selon la situation.
"Le Lycée français de Moscou ne ferme pas et l'objectif est de pouvoir reprendre les cours, en présentiel, à compter du 1er avril", a indiqué le ministre dans une lettre consultée par l'AFP.
Le proviseur du Lycée français, Nicolas Ruellan, avait annoncé le 8 mars dans un très bref courriel que tous les personnels français quittaient la Russie et la mise en place d'une "continuité pédagogique à distance dès le 15 mars".
Précédemment, le ministère des Affaires étrangères avait "recommandé aux ressortissants français, dont la présence et celle de leur famille n'est pas essentielle en Russie, de quitter le pays tant que cela est encore possible", arguant de la raréfaction des liaisons aériennes du fait des sanctions occidentales.
Si de nombreux expatriés français ont quitté le pays depuis le début du conflit en Ukraine, des centaines d'autres sont encore là, et beaucoup ne sont pas français : le Lycée français de Moscou accueille en temps normal 1.200 élèves de 41 nationalités, selon son site.
Les parents d'élèves avaient relevé qu'il "reste des enseignants à Moscou et que certains sont prêts à revenir pour reprendre les cours".
"Nous vous prions instamment de permettre à nos huit cents enfants de terminer l'année scolaire et de passer leurs diplômes en présentiel", demandaient-ils.