Présidentielle: marche pour le climat, déambulations et jet d'oeuf

Des manifestants tiennent une banderole lors d'une marche "Look up", pour appeler les candidats à la présidentielle française à prendre en compte l'urgence climatique. (AFP).
Des manifestants tiennent une banderole lors d'une marche "Look up", pour appeler les candidats à la présidentielle française à prendre en compte l'urgence climatique. (AFP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Présidentielle: marche pour le climat, déambulations et jet d'oeuf

  • Plusieurs candidats à la présidence ont fait campagne sur le terrain, dans un contact direct avec les électeurs qui n'est pas toujours sans risque
  • D'après un «baromètre climat» mis en place par des ONG, «les questions climatiques ont occupé 1,5% du temps de parole dans les médias»

PARIS: Sur fond de guerre en Ukraine et de tensions en Corse, plusieurs candidats à l'élection présidentielle ont choisi de faire campagne sur le terrain samedi, qui à la marche pour le climat, qui au contact direct des électeurs, pas toujours sans risques.

Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour en a fait les frais lors d'un déplacement dans le Sud-Ouest. 

Alors qu'il sortait de voiture sous la pluie à Moissac (Tarn-et-Garonne), il a été la cible d'un oeuf frais, qu'un homme lui a claqué fermement sur la tête.

"On voit de quel côté est la violence", a réagi le candidat Reconquête!, qui a en contrepartie de cet incident pu engranger un nouveau soutien venu du Rassemblement national, celui du maire de Moissac Romain Lopez, un proche de Marion Maréchal qui accompagnait M. Zemmour sur ce déplacement.

Selon les déclarations du candidat, qui a dit à France 3 qu'il ne porterait pas plainte, son agresseur n'aurait pas supporté ses propos polémiques sur l'inclusion des enfants handicapés.

La gauche va pour sa part tenter de remettre sur le devant de la scène l'urgence climatique, grande absente de la campagne.

D'après un "baromètre climat" mis en place par des ONG, "les questions climatiques ont occupé 1,5% du temps de parole dans les médias" sur la dernière semaine étudiée (28 février au 6 mars).

Pas moins de trois candidats, l'écologiste Yannick Jadot en tête, mais aussi la socialiste Anne Hidalgo ou encore l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, participeront à Paris à une marche pour le climat.

Selon les organisateurs, près de 150 de ces marches, baptisées "Look up" en référence au film "Don't look up", métaphore de la crise climatique qui a cartonné sur Netflix, doivent se dérouler à travers la France, soutenues par plus de 450 ONG, associations ou autres collectifs.

A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la Nation en direction de celle de la République. Yannick Jadot tiendra un point presse au départ de la manifestation, l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon également.

Dans l'après-midi l'Union populaire doit aussi présenter le chiffrage de son programme.

Deux ministres en meeting

A moins d'un mois du premier tour, la guerre aux portes de l'Europe continue d'écraser la campagne. 

Avec des Français inquiets de son évolution, mais aussi des conséquences sur leur porte-monnaie, et un président candidat, Emmanuel Macron, fortement mobilisé sur la scène diplomatique.

Il avait samedi matin un nouvel entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz.

La candidate de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, s'est risquée à affirmer sa différence sur ce conflit, pointant la responsabilité "monstrueuse" du président russe, mais aussi celle de "l'impérialisme américain derrière l'Otan", qui a selon elle "une responsabilité écrasante".

La situation "explosive" en Corse est un autre sujet de préoccupation pour l'exécutif. Après neuf jours de tensions à la suite de la violente agression d'Yvan Colonna en prison, Gilles Simeoni, le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, maintient la pression sur le gouvernement, réclamant "une solution politique globale".

En charge d'une médiation avec les élus corses, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sera au côté du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal en fin d'après-midi à Marseille pour une réunion publique de soutien à Emmanuel Macron.

A l'extrémité Nord de la France, la candidate RN Marine Le Pen poursuit à Dunkerque un épisode de campagne de proximité, avec en particulier au programme une déambulation sur le marché.

Celle qui conforte sa deuxième position avec 17-18% dans les sondages mais encore loin derrière Emmanuel Macron (autour de 30%), a promis vendredi, déjà en déplacement dans les Hauts-de-France, que si elle était élue, le litre du gazole baisserait de 44 centimes et celui de l'essence de 34 centimes. 

Quant à Valérie Pécresse, en déplacement vendredi à Brive-la-Gaillarde, en terre chiraquienne, elle est apparue requinquée après son face-à-face musclé jeudi soir avec Éric Zemmour. 

La candidate LR sera dimanche l'invitée de l'émission d'Europe1/Cnews/Les Echos.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.