Nucléaire iranien: les exigences russes font dérailler les discussions

Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères (Photo, AP).
Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères (Photo, AP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Nucléaire iranien: les exigences russes font dérailler les discussions

  • Coup d'arrêt aux négociations sur le nucléaire iranien désormais menacées par la Russie qui formule de nouvelles exigences à la dernière minute
  • L'accord s'est délité après le retrait en 2018 de Washington qui a rétabli ses mesures contre l'Iran

VIENNE: Coup d'arrêt brutal aux négociations sur le nucléaire iranien: sur le point d'aboutir il y a une semaine, elles sont désormais menacées par Moscou qui réclame des garanties supplémentaires.

"Nous devons faire une pause dans les pourparlers en raison de facteurs externes", a annoncé vendredi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) qui coordonne le processus.

"Un texte final est quasiment prêt et sur la table", a-t-il ajouté.

"Les nouvelles sanctions liées à la Russie sont absolument sans lien" avec l'accord et "ne devraient avoir aucun impact" sur ces discussions, a-t-il ajouté. "Nous n'avons aucune intention d'offrir à la Russie quoi que ce soit de nouveau ou de spécifique". 

L'ombre de l'Ukraine

"Le conflit en Ukraine a maintenant fait irruption de manière très concrète" dans ce dossier d'habitude préservé des tensions géopolitiques, a commenté pour l'AFP Eric Brewer, de l'institut de recherches américain Nuclear Threat Initiative.

Les exigences russes "ont enrayé le mécanisme à la dernière minute, menaçant de compromettre les discussions et d'empêcher le rétablissement du pacte" connu sous l'acronyme JCPOA, a-t-il averti.

Téhéran est engagé depuis onze mois dans des pourparlers à Vienne avec les grandes puissances pour tenter de sauver l'accord de 2015.

Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne de l'autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie.

Mais il s'est délité après le retrait en 2018 de Washington qui a rétabli ses mesures contre l'Iran. En réaction, l'Iran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

L'arme du pétrole

L'Iran, proche de la Russie, se retrouve dans une position difficile et avait accusé jeudi les Etats-Unis, qui auraient formulé de "nouvelles exigences".

Vendredi, le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh, s'est voulu rassurant.

"Aucun facteur externe ne va affecter notre vœu commun d'un accord collectif", a-t-il réagi. "La pause peut fournir l'élan pour résoudre les problèmes restants".

Reste désormais pour Téhéran et Pékin à "parler à Moscou afin de normaliser la situation", souligne une source européenne. "Aussi près de la ligne d'arrivée, c'est vraiment frustrant".

Des experts s'inquiètent d'une "instrumentalisation par Moscou de la question iranienne", selon Clément Therme, spécialiste du Moyen-Orient.

"Le jeu de la Russie peut être d'obtenir un délai pour la réactivation de l'accord afin d'éviter un afflux de pétrole iranien sur le marché", qui ferait baisser les cours, explique-t-il à l'AFP.

"En maintenant le baril à un prix élevé, le Kremlin peut utiliser l'arme énergétique contre l'Occident", souligne l'expert, chargé de cours à l'université Paul Valéry de Montpellier.

Quant à Téhéran, sa marge de manœuvre est étroite du fait de "l'asymétrie de sa relation" avec Moscou, note-t-il. 

Si Moscou demeure inflexible, "nous serions obligés de regarder si d'autres options sont possibles", avance un diplomate européen. Une chose est sûre: "On ne souhaite pas être dans une situation binaire consistant à laisser la Russie prendre le JCPOA en otage".


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com