Le pétrole vénézuélien, difficile remplaçant du pétrole russe

La flamme d'une cheminée d'une usine de raffinage de pétrole est vue le long de l'autoroute entre Puerto La Cruz et Maturin au Venezuela, le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
La flamme d'une cheminée d'une usine de raffinage de pétrole est vue le long de l'autoroute entre Puerto La Cruz et Maturin au Venezuela, le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Le pétrole vénézuélien, difficile remplaçant du pétrole russe

  • Les Etats-Unis ont annoncé un embargo sur les importations de brut et de gaz russes dans le cadre de la crise ukrainienne
  • La guerre en Ukraine a rebattu les cartes et Washington cherche des alternatives au pétrole russe

CARACAS : Remplacer le pétrole russe par du pétrole vénézuélien est une des hypothèses de travail après l'embargo américain sur les hydrocarbures russes dû à l'invasion de l'Ukraine. Mais la plupart des experts estiment que c'est irréalisable à court terme, en raison du délabrement de l'industrie vénézuélienne.

Les Etats-Unis, qui importaient 700.000 barils/jour de pétrole russe, ont en effet annoncé cette semaine un embargo sur les importations de brut et de gaz russes dans le cadre de la crise ukrainienne, espérant priver Moscou de revenus.  

En 2019, Washington avait imposé des mesures similaires au Venezuela, dont la quasi totalité de la production allait vers le marché américain, pour tenter d'évincer du pouvoir le président vénézuélien Nicolas Maduro, par ailleurs fidèle allié de Vladimir Poutine.

La guerre en Ukraine a rebattu les cartes et Washington cherche des alternatives au pétrole russe, quitte à revoir sa politique. Ainsi, une délégation de haut niveau américaine s'est rendue à Caracas pour discuter notamment de la "sécurité énergétique" des Etats-Unis, a reconnu la Maison Blanche. Et, peut-être tenter d'éloigner Caracas de Moscou...

« Augmenter la production »

Si le Venezuela dispose de réserves de pétrole parmi les plus grandes au monde, l'expert pétrolier Rafael Quiroz estime que le Venezuela "n'est pas une option".

"Pour que le Venezuela soit une option, il faudrait que le pays ait la capacité d'augmenter sa production", a-t-il déclaré à l'AFP, soulignant que la production actuelle a été orientée, après l'embargo américain, vers les alliés politiques comme la Chine et des clients comme l'Inde. 

Jadis surnommé le "Venezuela Saoudite", le pays, qui a longtemps été un gros producteur florissant, n'a extrait que 755.000 barils/jour en janvier, selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). La production avait même chuté il y a quelques mois à 400.000, son plus bas niveau depuis les années 1940.

Les autorités attribuent la faible production aux sanctions, assurant remonter la pente, mais la plupart des experts s'accordent à dire que la chute est antérieure aux sanctions et est la conséquence d'années de mauvaise gestion et de corruption au sein du géant pétrolier d'Etat Petroleos de Venezuela (PDVSA).

"Cette année, nous allons produire deux millions de barils/jour qu'il pleuve ou qu'il vente", a promis Maduro mercredi. Mais Carlos Mendoza Potella, économiste pétrolier, estime qu'il faudrait "quatre ou cinq ans" pour atteindre cet objectif.

Certains sites d'exploitation sont vétustes, voire abandonnés, comme l'a constaté l'AFP sur le lac de Maracaibo (Ouest), pourtant berceau de l'industrie pétrolière du pays. La production repose désormais sur l'est du pays où l’appareil est en mauvais état, miné par nombreuses fuites.

Pétroles concurrents 

Il faudrait des millions de dollars d'investissements étrangers pour remettre les infrastructures en état. De l'avis des experts, ceux-ci ne viendront qu'avec une réforme de la loi sur les hydrocarbures, la garantie d'une sécurité juridique aux entreprises privées échaudées par des expropriations dans le passé, ainsi que la levée des sanctions américaines pour pouvoir exporter.  

Luis Vicente Leon, économiste et analyste politique, estime qu'il est possible de procéder sinon à une levée totale des sanctions du moins à une "flexibilisation". 

"Nous allons assister à des négociations pour l'octroi de licences de production de pétrole dans le cadre des sanctions", prévoit-il.

L'intérêt des Etats-Unis, poursuit M. Leon, est que le Venezuela augmente sa production et contribue à stabiliser le prix du brut sur le marché international. La hausse du baril ces derniers jours tire vers le haut le prix de l'essence sur le marché intérieur, et cela Washington veut l'éviter à tout prix. 

Selon M. Leon, les Etats-Unis envisageraient que le Venezuela reprenne ses exportations vers les pays du golfe du Mexique, qui se sont tournés vers le brut russe avec les sanctions contre Caracas.

Washington aimerait aussi que Caracas renonce à ses ventes à la Chine mais surtout sur le marché noir où il opère avec le soutien de Moscou.

Le Venezuela "peut compenser, à moyen terme, une partie de l'absence russe sur le marché", dit M. Leon, qui souligne qu'avec les sanctions, les pétroles russe et vénézuélien vont être concurrents puisque devant se vendre sur le même marché hors circuit occidental. 

Leon estime aussi que l'offre américaine est fragile. L'envoi de la délégation américaine qui a conduit à la reprise des pourparlers avec l'opposition et à la libération de deux Américains emprisonnés (au Venezuela), a été critiqué par une partie du monde politique américain et pas seulement par les Républicains. 

"L'effort de l'administration Biden pour unifier le monde entier contre un tyran meurtrier à Moscou est louable, mais il ne devrait pas être sapé en soutenant un dictateur faisant l'objet d'une enquête pour crimes contre l'humanité à Caracas", a déclaré l'influent sénateur démocrate Bob Menendez.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.