Ukraine : l'UE menace Moscou de nouvelles «sanctions massives»

Le président français Emmanuel Macron accompagné du président du Conseil européen Charles Michel (C,D) et du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell (C,G) et les chefs d'État de l'UE assistent au sommet des dirigeants de l'UE au Palais de Versailles, près de Paris, le 11 mars 2022.  (AFP)
Le président français Emmanuel Macron accompagné du président du Conseil européen Charles Michel (C,D) et du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell (C,G) et les chefs d'État de l'UE assistent au sommet des dirigeants de l'UE au Palais de Versailles, près de Paris, le 11 mars 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

Ukraine : l'UE menace Moscou de nouvelles «sanctions massives»

  • Les Vingt-Sept ont déjà adopté des sanctions financières et économiques d'une ampleur inédite qui ont entraîné un effondrement du rouble
  • Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs proposé vendredi aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE réunis au Château de Versailles, près de Paris, de doubler le financement européen destiné à armer l'Ukraine

VERSAILLES: Doublement des financements pour des armes à l'Ukraine, menaces de nouvelles sanctions "massives" contre Moscou, les Européens réunis en sommet à Versailles ont encore accru vendredi la pression sur la Russie pour qu'elle cesse son offensive militaire.

"Si (le président russe Vladimir) Poutine intensifie les bombardements, fait le siège de Kiev, s'il intensifie encore les scènes de guerre, nous savons que nous devrons prendre encore des sanctions massives", a déclaré le président français Emmanuel Macron à la presse à l'issue de deux jours de réunion avec les dirigeants européens.

Il n'a pas exclu que l'UE puisse s'en prendre aussi aux importations de gaz ou de pétrole, jusqu'ici épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes.

"Rien n'est interdit, rien n'est tabou", a-t-il lancé.

Les Vingt-Sept ont déjà adopté des sanctions financières et économiques d'une ampleur inédite qui ont entraîné un effondrement du rouble .

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs proposé vendredi aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE réunis au Château de Versailles, près de Paris, de doubler le financement européen destiné à armer l'Ukraine, malgré les mises en garde de Moscou.

M. Borrell a annoncé avoir "fait une proposition pour doubler la contribution (de l'UE) avec 500 millions d'euros en plus pour des armements en soutien à l'armée ukrainienne". Elle devra encore être adoptée par les Etats membres.

Les financements proviennent de la "Facilité européenne pour la paix", un fonds doté de 5 milliards d'euros.

Une première enveloppe de 500 millions d'euros, inédite dans l'histoire européenne pour du soutien militaire, avait déjà été débloquée fin février.

Cette somme est utilisée pour rembourser les fournitures d'armements prélevées par les Etats membres sur leurs stocks.

Le gouvernement ukrainien a formulé des demandes très précises de matériel que les combattants sont capables d'utiliser, notamment des systèmes de défense antiaérienne et des armes antichars, utilisés avec succès pour freiner la progression des troupes russes et les priver de la suprématie aérienne.

Ces armements sont acheminés en Ukraine via la Pologne.

- "Livraisons dangereuses" -

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti jeudi que ces livraisons étaient "dangereuses" et a menacé les Occidentaux. "Ceux qui gorgent d'armes l'Ukraine doivent bien sûr comprendre qu'ils porteront la responsabilité de leurs actes", a-t-il déclaré.

Les 27 Etats de l'UE se sont par ailleurs félicités d'avoir trouvé un compromis, à l'issue de discussions difficiles dans la nuit, sur le message politique à envoyer à l'ancienne république soviétique quant à son projet d'adhésion à l'Union.

Divisés sur cette question, qui constitue un chiffon rouge pour Moscou, ils ont souligné son appartenance à la "famille européenne", sans aller jusqu'à évoquer formellement une intégration, même lointaine, à l'UE.

Le Premier ministre slovène Janez Jansa n'a pas caché sa déception: "Une large majorité (de pays membres) plaidait pour un message politique fort garantissant une adhésion à l'UE", même si ce n'est "pas pour demain bien sûr".

"Il faut aller plus fort. Ce n'est pas ce que nous attendons", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'Ukraine et l'UE sont déjà liées par un accord d'association depuis 2014. Cet accord "peut être conforté, consolidé", a expliqué le président du Conseil européen Charles Michel.

L'intégration à l'UE est un processus, qui s'étale sur des années, pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen. Il nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre, comme la stabilité politique et une économie de marché viable. 

Il exige en outre l'accord unanime des 27 pays membres.

Les dirigeants européens ont également discuté le projet de la Commission européenne de réduire des deux tiers, dès cette année, la dépendance de l'UE au gaz russe, qui représente aujourd'hui 40% de sa consommation.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a indiqué qu'elle proposerait l'objectif d'une indépendance de l'UE envers les énergies fossiles russes d'ici à 2027.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.