2022: Fabien Roussel défend une «France souveraine» où «on produit français»

Le candidat du PCF Fabien Roussel lors d'un meeting de campagne au Cirque d'Hiver à Paris le 10 mars 2022 (Photo, AFP).
Le candidat du PCF Fabien Roussel lors d'un meeting de campagne au Cirque d'Hiver à Paris le 10 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

2022: Fabien Roussel défend une «France souveraine» où «on produit français»

  • Devant quelques milliers de personnes dans la salle du Cirque d'hiver le candidat du parti communiste a promis de protéger le pouvoir d'achat des Français
  • Alors que Jean-Luc Mélenchon est en hausse dans les sondages, ce dernier continue d'appeler M. Roussel à le rejoindre

PARIS: Multipliant bons mots et punchlines, le candidat communiste Fabien Roussel a défendu jeudi à Paris, à un mois du premier tour de la présidentielle, "une France souveraine" où "on produit français", au moment où la guerre est aussi "dans les porte-feuilles". 

Devant quelques milliers de personnes dans la salle circulaire du Cirque d'hiver et devant un écran géant placé dehors, le candidat, veste bleue et chemise blanche, a promis de "protéger le pouvoir d'achat des Français".

Il a appelé ses partisans à se "démultiplier", pour "faire connaître notre programme", dans une campagne sous morphine", en raison de la guerre et d'un candidat, le président Macron, "qui ne veut pas débattre".

L'objectif, au-delà de la victoire, a-t-il insisté, c'est surtout de devenir "la première force à gauche" pour les législatives à venir. A ce stade, Fabien Roussel, crédité de 3 à 5% dans les sondages, est troisième à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot mais devant Anne Hidalgo.

"On ne combat jamais rien en broyant du noir", a-t-il insisté dans son discours de plus d'une heure, défendant son programme des Jours heureux, dont le nom est inspiré du programme rédigé par le Conseil national de la Résistance. Il a d'ailleurs annoncé "la constitution d’un CNR du 21ème siècle, un Conseil national pour la république, dès la semaine prochaine", qui "rassemblera les forces qui s’engagent dans cette campagne".

"Il montrera l'espoir d'une gauche au travail, d'une gauche pour la paix, d'une gauche pour la liberté", a-t-il expliqué, en évoquant longuement la guerre en Ukraine et appelant notamment à ce que les réfugiés ukrainiens "soient logés dans les superbes villas des oligarques russes" en Europe. 

Il a appelé une nouvelle fois à "oser la paix", invitant les militants à crier "stop à la guerre", qu'il est venu lui-même hurler devant ceux restés à l'extérieur. "On n'a pas le droit de faire des hologrammes ici, c'est en chair et en os", a-t-il ironisé en revenant dans la salle, en référence aux meetings de son concurrent insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Des jerricans LVMH

"Les Français sont inquiets, ils voient la guerre à la télévision, et ils la voient aussi dans leur porte-feuille", a-t-il dit. "L'essence est devenu un produit de luxe, on va bientôt avoir des jerricans LVMH !"  

"Je demande que les 27 pays de l'UE, réunis à Versailles, garantissent l'approvisionnement de nos pays en électricité, en gaz, en blé", a-t-il dit, appelant à ce "que pas un centime d'euros ne soient versé aux actionnaires en 2022".

"Comme on dit aux enfants, on ne joue pas avec les aliments", a-t-il insisté.

"Certains candidats parlent déjà de la retraite à 65 ans, certains vous prédisent un litre d'essence à 3 euros, certains vous demandent de baisser votre chauffage de 2 degrés (l'écologiste Sandrine Rousseau, ndlr), comme s'ils ne savaient pas qu'on avaient déjà dû baisser notre chauffage, à cause des factures", a-t-il aussi dénoncé.

Fabien Roussel peut se vanter du récent soutien de plusieurs petites formations de gauche: La Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et la Nouvelle gauche socialiste, dont les représentants ont été chaleureusement applaudis.

"Au-delà la présidentielle, cette candidature, dessine les contours d'une gauche de combat qui sait où elle va", a déclaré Emmanuel Maurel (GRS), ex-PS et ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon.

Alors que ce dernier, en hausse dans les sondages, continue d'appeler M. Roussel à le rejoindre, les militants communistes ne sont pas d'accord. 

Pour Bernard, un sympathisant parisien de 69 ans, qui a assisté au discours à l'extérieur, "avec Fabien Roussel, le parti est autonome. Il doit continuer jusqu'au bout, sinon il y aurait trop de déçus", assure-t-il, avouant "ne plus saquer" le candidat insoumis.

"Pourquoi ce ne serait pas l'inverse? nous on l'a fait deux fois le ralliement, ça suffit", abonde Catherine, militante depuis 1978, rappelant que le PCF s'était rallié à M. Mélenchon en 2012 et 2017. "Fabien Roussel a réveillé le PCF, c'est bien", estime-t-elle.


La famille de Cécile Kohler en appelle à Macron, au 1.000e jour de sa détention en Iran

S'adressant aux présidents français et iranien, Mme Kohler a déclaré: "Messieurs Macron et Pezeshkian, veuillez je vous en prie trouver un accord et libérez nos enfants Cécile, Jacques et Olivier", trois Français actuellement détenus par Téhéran. (AFP)
S'adressant aux présidents français et iranien, Mme Kohler a déclaré: "Messieurs Macron et Pezeshkian, veuillez je vous en prie trouver un accord et libérez nos enfants Cécile, Jacques et Olivier", trois Français actuellement détenus par Téhéran. (AFP)
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  • Cécile Kohler, 40 ans, a été arrêtée le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, où les autorités l'accusent d'espionnage
  • Jacques Paris, le compagnon de Cécile Kohler, a été arrêté en même temps qu'elle, tandis qu'Olivier Grondeau, détenu depuis plus de deux ans, est sorti de l'anonymat début janvier

SOULTZ-HAUT-RHIN: La famille de Cécile Kohler, enseignante détenue en Iran depuis 1.000 jours, a demandé vendredi à Emmanuel Macron d'intervenir pour obtenir sa libération, lors d'un rassemblement dans sa ville de Soultz, dans le sud de l'Alsace.

"Voilà 1.000 jours que tu as été prise en otage. Pourquoi ?", a lancé la mère de Cécile Kohler, Mireille Kohler, en s'adressant à quelque 300 personnes rassemblées devant l'hôtel de ville de Soultz, commune de 7.000 habitants proche de Mulhouse.

Cécile Kohler, 40 ans, a été arrêtée le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, où les autorités l'accusent d'espionnage.

S'adressant aux présidents français et iranien, Mme Kohler a déclaré: "Messieurs Macron et Pezeshkian, veuillez je vous en prie trouver un accord et libérez nos enfants Cécile, Jacques et Olivier", trois Français actuellement détenus par Téhéran.

Jacques Paris, le compagnon de Cécile Kohler, a été arrêté en même temps qu'elle, tandis qu'Olivier Grondeau, détenu depuis plus de deux ans, est sorti de l'anonymat début janvier.

"On aimerait bien être reçus par Emmanuel Macron. On se demande pourquoi il ne nous a pas encore reçus, parce que nous avons été reçus par plusieurs ministres déjà, sans problème, et lui, ça se fait un peu attendre", a déclaré Mme Kohler à l'AFP. "Je pense que c'est lui qui a un peu la clé, qui détient la clé."

Emmanuel Macron sera justement non loin de Soultz dimanche puisqu'il sera à Colmar pour les commémorations du 80e anniversaire de la libération de la préfecture haut-rhinoise, le 2 février 1945. Mais aucune rencontre avec la famille de Cécile Kohler n'a pour l'heure été annoncée.

Mireille Kohler a confié avoir pu parler à sa fille dimanche pendant 13 minutes.

"On sait qu'elle va mal, elle essaye de ne pas le montrer, mais on sait qu'elle va très mal", a-t-elle déclaré, précisant que Cécile Kohler "est plus ou moins au courant" de la mobilisation en sa faveur.

"Mais c'est extrêmement dur comme épreuve (...) Comme nous a dit un jour Cécile: +Je sais que c'est dur pour vous, mais vous, vous n'êtes pas enfermés+".


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".