LYON: Interpol a annoncé jeudi un renforcement des procédures de contrôle appliquées dans la transmission des messages de la Russie aux autres pays membres, mais est restée sourde aux appels de plusieurs pays occidentaux lui ayant demandé de suspendre Moscou.
"Pour éviter tout abus potentiel des réseaux d'Interpol en rapport avec la recherche d'individus dans le cadre ou en marge du conflit en Ukraine, des mesures renforcées de supervision et de contrôle concernant la Russie ont été mises en oeuvre par le Secrétariat général", a indiqué l'organisation internationale de coopération policière dans un communiqué.
Ainsi, "le bureau central national (NCB) d'Interpol à Moscou ne peut plus envoyer directement ses messages aux autres pays membres", explique Interpol. "Ils doivent désormais être adressés au Secrétariat général" de l'organisation "pour vérifier s'ils respectent les règles d'Interpol". Ce n'est qu'à cette seule condition que le Secrétariat général "les adressera alors aux pays membres".
Ces mesures, applicables "immédiatement", interviennent alors que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont demandé à Interpol de suspendre la Russie de ses rangs, a indiqué lundi la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel.
Ils réclament "la suspension immédiate de l'accès de la Russie à tous les systèmes" de l'organisation qui regroupe 194 pays membres, a tweeté Mme Patel, jugeant que "les actes de la Russie constituent une menace directe pour la sécurité des individus et la coopération internationale en matière d'application de la loi".
Dans son communiqué jeudi, Interpol, sans citer ces pays, rappelle que des demandes ont été faites "au niveau politique" pour suspendre ou exclure la Russie.
Mais "parallèlement", "de hautes autorités policières à travers le monde ont aussi réclamé la poursuite de la coopération de la Russie via Interpol, soulignant les risques sur la sécurité et la sûreté que provoquerait un éventuel arrêt des échanges d'informations".
"La neutralité est fondamentale pour le travail et l'existence d'Interpol, d'autant plus lorsque des pays membres sont engagés dans un conflit", affirme encore l'organisation.