Marrakech: la place Jemâa Lfna reprend des couleurs

La place Jmaa el-Fna à Marrakech, le 6 mai 2021 (Photo, AFP).
La place Jmaa el-Fna à Marrakech, le 6 mai 2021 (Photo, AFP).
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Marrakech: la place Jemâa Lfna reprend des couleurs

  • Après deux années de mise sous cloche, la mythique place Jemâa El Fna retrouve, peu à peu, sa vitalité et ses habitudes ancestrales
  • Pour les opérateurs, le maintien du test PCR et la fermeture des lieux d’animation qui découragent, la venue d’un touriste étranger sur deux

CASABLANCA:  Grâce à l’ouverture des frontières, à la reprise du trafic aérien et à la mise en place de mécanismes de soutien aux opérateurs touristiques, Marrakech peut à nouveau revivre au rythme du tourisme international.

Les rescapés de la Covid, parmi les établissements touristiques, constatent de jour en jour l’explosion du nombre de réservations pour les deux mois à venir.

Durant cette période, Marrakech attire, habituellement, de nombreux étrangers grâce au tourisme MICE (Meetings, Incentives, Conventions and Events) et à un grand nombre d'événements qui coïncident, cette année, avec les vacances de Pâques en France.

Mais l’optimisme de la volonté et de l’action de certains opérateurs sur place est tempéré par les restrictions sanitaires toujours en cours : les événements et rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits, les discothèques restent fermées.

La haute saison du printemps plafonnera à un taux d’occupation hôtelier de 40%

Alors que la ville attire de nouveau les touristes étrangers, les professionnels du secteur ne s’attendent toujours pas à retrouver le dynamisme qui faisait de Marrakech, avant la crise sanitaire, la deuxième ville la plus visitée d’Afrique.  Ces opérateurs mettent en cause le niveau des restrictions, le maintien du test PCR et la fermeture des lieux d’animation qui découragent, selon la fédération régionale du tourisme, la venue d’un touriste étranger sur deux.

Après la récente réouverture des frontières, les opérateurs de la locomotive touristique du Maroc attendaient avec impatience les mois de mars et d’avril, synonymes de haute saison, pour retrouver un taux d’occupation de 80% et plus, mais tout porte à croire qu’il sera au moins divisé par deux.

Après la récente réouverture des frontières, certains d’entre eux espéraient des taux d'occupation avoisinant les 80% ou plus, ce qui correspond aux attentes habituelles des opérateurs durant la haute saison printanière, or pour l’instant, d’après les premières estimations, tout porte à croire que les attentes seront au moins divisées par deux.

La place de Jemâa El Fna revit

Après deux années de mise sous cloche, la mythique place Jemâa El Fna retrouve, peu à peu, sa vitalité et ses habitudes ancestrales. Ainsi exerce-t-elle à nouveau son pouvoir d’attraction sur la foule d’étrangers et de marocains séduits par ses compteurs, ses jongleurs et ses vendeurs ambulants. Malgré l’optimisme modéré de ceux qui font vivre le tourisme à Marrakech. Les visiteurs de la ville ocre, retrouvent désormais les sourires à leur place, et la place à son rang. Les visages sinistrés, tout comme la ville, par la Covid, des acrobates, des charmeurs de serpents, et des restaurateurs traditionnels reprennent à nouveau des couleurs, en témoignent les vues d’en haut et les prises commentées massivement sur les réseaux sociaux, surlignant le contraste entre, l’avant crise sanitaire et l’après…


Le président de la République arabe syrienne effectue sa première visite à l'étranger en Arabie saoudite

Le président syrien Ahmed Al-Sharaa est accueilli par le prince Mohammed bin Abdul Rahman, émir adjoint de Riyad. (SPA)
Le président syrien Ahmed Al-Sharaa est accueilli par le prince Mohammed bin Abdul Rahman, émir adjoint de Riyad. (SPA)
Le président syrien Ahmed Al-Sharaa est accueilli par le prince Mohammed bin Abdul Rahman, émir adjoint de Riyad. (SPA)
Le président syrien Ahmed Al-Sharaa est accueilli par le prince Mohammed bin Abdul Rahman, émir adjoint de Riyad. (SPA)
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  • Le président est accompagné du ministre des Affaires étrangères, Asaad Hassan Al-Shibani.

DUBAÏ : Le président de la République arabe syrienne, Ahmed Al-Sharaa, est arrivé dimanche en Arabie saoudite pour son premier voyage à l'étranger depuis son accession au pouvoir, ont rapporté les médias locaux.

L'agence de presse syrienne Sana avait indiqué que le président était accompagné du ministre des Affaires étrangères, Asaad Hassan Al-Shibani. 

M. Al-Sharaa rencontrera le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad, a rapporté l'agence de presse syrienne Sana. 

M. Al-Sharaa a été nommé président de la République arabe syrienne, près de deux mois après la contribution de son groupe au renversement de Bachar Al-Assad.

Le mois dernier, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan, s'est rendu à Damas et a déclaré que le royaume était en pourparlers avec l'Europe et les États-Unis pour aider à lever les sanctions économiques imposées à la République arabe syrienne, qui ont décimé son économie.


Les ministres arabes des Affaires étrangères rejettent l'appel de Trump à déplacer les Palestiniens

Jordan's Foreign Minister Ayman Safadi (L) and Saudi Minister of Foreign Afairs Faisal bin Farhan (R) take part in a meeting with ministers from Egypt, Qatar and the UAE, to discuss US President Donald Trump's proposal for Egypt and Jordan to host Palestinians displaced from the Gaza Strip, in Cairo on February 1, 2025. (AFP)
Jordan's Foreign Minister Ayman Safadi (L) and Saudi Minister of Foreign Afairs Faisal bin Farhan (R) take part in a meeting with ministers from Egypt, Qatar and the UAE, to discuss US President Donald Trump's proposal for Egypt and Jordan to host Palestinians displaced from the Gaza Strip, in Cairo on February 1, 2025. (AFP)
Jordan's Foreign Minister Ayman Safadi (L) and Saudi Minister of Foreign Afairs Faisal bin Farhan (R) take part in a meeting with ministers from Egypt, Qatar and the UAE, to discuss US President Donald Trump's proposal for Egypt and Jordan to host Palestinians displaced from the Gaza Strip, in Cairo on February 1, 2025. (AFP)
Jordan's Foreign Minister Ayman Safadi (L) and Saudi Minister of Foreign Afairs Faisal bin Farhan (R) take part in a meeting with ministers from Egypt, Qatar and the UAE, to discuss US President Donald Trump's proposal for Egypt and Jordan to host Palestinians displaced from the Gaza Strip, in Cairo on February 1, 2025. (AFP)
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  • « Nous affirmons notre rejet des tentatives de compromettre les droits inaliénables des Palestiniens », peut-on lire dans la déclaration commune.
  • Nous voulons travailler avec l'administration Trump pour parvenir à une paix juste et globale fondée sur une solution à deux États.

Le Caire : les ministres arabes des Affaires étrangères ont rejeté, samedi, tout transfert de Palestiniens de leurs terres, quelles que soient les circonstances, en présentant une position unifiée contre l'appel du président américain Donald Trump à l'Égypte et à la Jordanie pour accueillir les habitants de la bande de Gaza.

Dans une déclaration commune publiée à l'issue d'une réunion au Caire, les ministres des Affaires étrangères et les représentants de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, de la Jordanie, du Qatar, des Émirats arabes unis, de l'Autorité palestinienne et de la Ligue arabe ont déclaré qu'un tel transfert menacerait la stabilité de la région, propagerait les conflits et compromettrait les perspectives de paix.

« Nous affirmons notre rejet de toute tentative de compromettre les droits inaliénables des Palestiniens, que ce soit par des activités de colonisation, des expulsions ou l'annexion de terres, ou par l'expulsion de terres de leurs propriétaires... sous quelque forme ou dans quelque circonstance ou justification que ce soit », peut-on lire dans la déclaration commune.

Ils se disent impatients de travailler avec l'administration Trump pour parvenir à une paix juste et globale au Moyen-Orient, basée sur une solution à deux États.

Les ministres arabes ont également salué le projet de l'Égypte d'organiser, avec les Nations unies, une conférence internationale sur la reconstruction de Gaza, ville ayant été en grande partie détruite au cours des 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas. Aucune date n'a encore été fixée pour cette conférence.

Lors de la réunion ministérielle des six parties, l'accord de cessez-le-feu à Gaza et l'échange d'otages et de détenus ont été salués, tout en soulignant la nécessité de maintenir la trêve et de veiller à ce que l'aide humanitaire atteigne toutes les parties de la bande de Gaza sans obstacles, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Au cours de la session, les ministres se sont mis d'accord sur des points essentiels, notamment le soutien à la mise en œuvre intégrale du cessez-le-feu, l'appel au retrait des forces israéliennes de Gaza, le rejet de toute tentative de diviser Gaza et l'insistance sur le rôle de l'Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Ils ont également défendu le rôle de l'UNRWA et condamné les restrictions imposées à ses opérations.

Ils ont également appelé à une coordination mondiale pour la reconstruction de Gaza afin de soutenir les Palestiniens déplacés et d'améliorer leurs conditions de vie, et ont condamné les colonies, les annexions de terres et les politiques de déplacement qui menacent la stabilité de la région.

Ils ont également approuvé le projet de l'Égypte, en coopération avec les Nations unies, d'organiser une conférence sur la reconstruction de Gaza.

Ils ont à nouveau exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre la solution des deux États, avec la création d'un État palestinien sur les frontières d'avant 1967, et ont apporté leur soutien à la conférence internationale qui se tiendra en juin 2025 sous l'égide de l'Arabie saoudite et de la France pour traiter la question palestinienne.

La réunion a eu lieu après que M. Trump a déclaré la semaine dernière que l'Égypte et la Jordanie devraient accueillir les Palestiniens de Gaza, qu'il a qualifiés de « site de démolition », à la suite des 15 mois de bombardements israéliens ayant fait de la plupart des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza des sans-abri. Ses détracteurs ont qualifié cette suggestion d'épuration ethnique.

Mercredi, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi a rejeté l'idée que l'Égypte faciliterait le déplacement des habitants de Gaza et a déclaré que les Égyptiens descendraient dans la rue pour exprimer leur désapprobation.

Cependant, jeudi, M. Trump a réitéré cette idée en déclarant : « Nous faisons beaucoup pour eux : « Nous faisons beaucoup pour eux, et ils vont le faire », en référence apparente à l'abondante aide américaine, y compris l'assistance militaire, à l'Égypte et à la Jordanie.

La Jordanie abrite déjà plusieurs millions de Palestiniens, tandis que des dizaines de milliers d'entre eux vivent en Égypte. Ces derniers jours, les ministères des Affaires étrangères égyptien et jordanien ont tous deux rejeté la suggestion de M. Trump.

* Avec Reuters

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


À Ramallah, des retrouvailles émues ont eu lieu entre Palestiniens libérés par Israël

Ali Nizal (à gauche), un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël, tient son fils dans ses bras pour la première fois après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Ali Nizal (à gauche), un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël, tient son fils dans ses bras pour la première fois après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • Pour cette quatrième vague de libérations depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, le 19 janvier, une foule enthousiaste s'est rassemblée pour accueillir les 25 Palestiniens ramenés en Cisjordanie occupée.
  • Au total, 183 prisonniers, dont un Égyptien, ont été libérés samedi. Sept d'entre eux, qui purgeaient des peines à perpétuité, ont été expulsés vers l'Égypte, dont l'Égyptien, et 150 ont été envoyés à Gaza, selon le Club des prisonniers palestiniens.

RAMALLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : À sa descente du bus qui le ramène à Ramallah, en Cisjordanie occupée, après avoir passé 23 ans dans les prisons israéliennes, Ata Abdelghani ne retrouve pas seulement sa liberté. Ses jumeaux, Zain et Zaid, l'attendent également pour leur première rencontre.

L'homme de 55 ans vient d'être libéré lors d'un nouvel échange entre plus de 180 Palestiniens et trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque du 7 octobre 2023, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Ses fils, aujourd'hui âgés de 10 ans, ont été conçus alors que leur père était incarcéré. Son sperme a été transféré clandestinement hors de prison.

Ata Abdelghani purgeait une peine à perpétuité, notamment pour meurtre, selon une liste publiée par le Club des prisonniers palestiniens à Ramallah.

« Ces enfants sont les ambassadeurs de la liberté, la génération future », lance-t-il en les serrant dans ses bras.

Pour cette quatrième vague de libérations depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, le 19 janvier, une foule enthousiaste s'est rassemblée pour accueillir les 25 Palestiniens ramenés en Cisjordanie occupée.

Vêtus de l'uniforme carcéral, à savoir un survêtement gris, le crâne rasé, ils sortent du bus l'air las et fatigué. Mais ils sont emportés par la foule, beaucoup juchés sur des épaules, et accueillis en héros.

- « Moment bouleversant » -

M. Abdelghani peine à décrire ses émotions : « C'est difficile à décrire avec des mots », dit-il. « J'ai besoin de beaucoup de sang-froid pour me contrôler, calmer mes nerfs, pour absorber ce moment bouleversant. »

Il ajoute que la situation en prison était « difficile, tragique ».

Au total, 183 prisonniers, dont un Égyptien, ont été libérés samedi. Sept d'entre eux, qui purgeaient des peines à perpétuité, ont été expulsés vers l'Égypte, dont l'Égyptien, et 150 ont été envoyés à Gaza, selon le Club des prisonniers palestiniens.

Riad Marshoud, un autre ex-détenu, pleure en serrant dans ses bras ses deux fils, qu'il a laissés enfants lorsqu'il a été emprisonné il y a 22 ans.

Il s'assoit sur une chaise pendant que ses proches passent des appels vidéo à ses cousins et à ses oncles qui n'ont pas pu venir l'accueillir.

L'un d'eux se trouve en Jordanie, l'autre aux Émirats arabes unis. Tous veulent assister à la scène tandis que Riad Marshoud est félicité de toutes parts, étourdi de fatigue mais ravi.

« Le moment où les portes du bus se sont ouvertes et où je suis sorti a été très difficile, c'est dur de décrire cela en quelques mots », confie-t-il.

La foule dense qui l'entoure se disperse à l'arrivée de son père, coiffé du traditionnel keffieh, qui embrasse son fils en pleurant.

M. Marshoud a été incarcéré pour appartenance à une organisation non autorisée, coups de feu et conspiration en vue de commettre un meurtre, selon les données du ministère israélien de la Justice.