BEYROUTH: L'égalité des sexes est une préoccupation essentielle pour améliorer la situation des jeunes femmes sur le marché du travail dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Depuis plus de 15 ans, le Programme MENA-OCDE pour la Compétitivité s'est activement engagé dans la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation économique des femmes dans la région en tant que moyen de stimuler une croissance durable et inclusive et en tant que moteur clé de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale.
Encouraging #women to study #economics is crucial not only for #WomenEmpowerment but for society's progress as a whole.
— Women in Economics (@WomenInEcon) June 4, 2015
"Encourager les femmes à poursuivre leurs études dans le domaine de l'économie constitue un point crucial non seulement pour leur autonomisation, mais surtout pour assister à un progrès continu de la société dans son ensemble," lance la campagne "Women in Economics" sur son compte Twitter.
Les femmes des pays de la région MENA sont de plus en plus instruites et qualifiées, en témoigne leur plus forte participation à l'emploi, à l'entrepreneuriat et à la vie publique qui pourrait contribuer de manière substantielle à «reconstruire» les sociétés de manière plus juste, tout en offrant aux gouvernements la possibilité de remettre leurs économies sur les rails en se conformant aux points de l'Agenda 2030 pour le développement durable, lit-on dans un rapport rédigé par le Programme MENA-OCDE.
La région MENA affiche le taux de jeunes au chômage le plus élevé au monde.
Cette situation est particulièrement grave pour les jeunes femmes : en 2015, 27 % d'entre elles faisaient partie de la population active, contre 77 % des hommes, signale le Bureau international du travail (BIT), organisme rattaché à l'ONU, dans un rapport.
Les opportunités de carrière sont limitées pour les femmes dans les pays de la région. En moyenne, le taux de chômage des femmes titulaires de diplômes supérieurs dans la région est toujours supérieur à 50 %, estime le rapport.
Si ce n’est pas égal,
— ONU Femmes (@ONUFemmes) February 28, 2022
Ce n’est pas assez. pic.twitter.com/xlJPorFY3e
En effet, la région MENA se caractérise par un taux vraiment faible de femmes qui occupent des postes de direction dans le monde : même le territoire palestinien occupé et la Tunisie, n'ont enregistré que 15% des femmes occupant des postes de direction – moins de la moitié de la moyenne à l’échelle mondiale, souligne le BIT.
Dans cette perspective, l'ONU juge important de mettre en œuvre des politiques et des lois permettant aux femmes de faire preuve de leurs compétences professionnelles et administratives, notamment dans le domaine de la direction d'une entreprise. En Tunisie, par exemple, les femmes disposent de la meilleure situation du côté de l’égalité des sexes à la lumière des dispositions juridiques qui défendent leurs droits. En Égypte, tout comme en Tunisie, des manifestations dirigées par des femmes ont éclaté durant l’ère du printemps arabe, constituant une révolution «fraîche» des droits de la femme dans la région MENA. Dans les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, le lancement du programme de réformes Vision 2030 a constitué une initiative importante pour les femmes saoudiennes , qui leur permet d'accéder davantage aux opportunités d'emploi dans tous les domaines.
Sans les efforts de la société civile, dont les femmes sont les principales actrices, le #Liban n'aurait pas survécu face aux crises qu'il traverse@nadaanid pic.twitter.com/FOQqUbuokg
— La Francophonie (@OIFrancophonie) March 7, 2022
L’égalité des sexes, un «boost» économique
Discriminées dans l’accès au marché du travail et dans leur progression de carrière, les femmes sont également les premières victimes économiques de la COVID-19, confirme le rapport délivré par MENA-OCDE.
L’égalité des sexes contribue aujourd’hui à la lutte contre la pauvreté, et ce en raison de la contribution importante des femmes au développement du secteur des petites entreprises, en favorisant la création d'emplois et l’accélération de la croissance économique, lit-on. Les estimations réalisées par le BIT prouvent que si les femmes participent davantage au marché de travail, les revenus des ménages de la région pourraient augmenter à hauteur de 25 %. Par ailleurs, l'autonomisation des femmes conduit souvent à un meilleur bien-être non seulement de leurs familles, mais aussi de leurs communautés.
Au niveau global, l’égalité professionnelle pourrait entraîner une hausse du PIB mondial de 28 000 milliards de dollars, ce qui aurait également des retombées positives sur le niveau de vie des hommes. La productivité en serait accrue mécaniquement du fait de l’augmentation de la main-d'œuvre, mais aussi grâce aux bienfaits économiques liés à la diversité, conclut le rapport du BIT.