Ukraine: nouvelles manifestations pour la paix dans plusieurs villes

Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation contre l'invasion militaire russe de l'Ukraine sur la place de la République à Paris le 5 mars 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation contre l'invasion militaire russe de l'Ukraine sur la place de la République à Paris le 5 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Ukraine: nouvelles manifestations pour la paix dans plusieurs villes

  • De Paris à New York, Rome ou Zürich les manifestants, qui portaient des pancartes "Stop War" et des drapeaux ukrainiens, ont exigé un cessez-le-feu immédiat
  • Au dixième jour de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes avançaient samedi dans le pays, avec de féroces combats autour de la capitale Kiev

PARIS : De Paris à New York, Rome ou Zürich, des milliers de manifestants sont de nouveau descendus samedi dans les rues de grandes villes occidentales pour dire "stop" à la guerre et protester contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes aux couleurs bleues et jaunes de l'Ukraine avaient déjà défilé en Europe, de Prague à Berlin, et aux Etats-Unis pour dénoncer l'attaque russe et dire leur crainte d'une extension du conflit.

Au dixième jour de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes avançaient samedi dans le pays, avec de féroces combats autour de la capitale Kiev.

A Zürich, la ville la plus peuplée de Suisse, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté sous le slogan "La paix maintenant", à l'appel notamment de syndicats et partis de gauche.

Ils étaient, selon les organisateurs, plus de 40.000 personnes. La police n'a pas donné de chiffres.

Les manifestants, qui portaient des pancartes "Stop War" ou "Peace" et des drapeaux ukrainiens, ont exigé un cessez-le-feu immédiat, des négociations diplomatiques et le retrait des troupes russes, selon la télévision suisse publique SRF.

A Rome, c'est un vaste "cortège de la paix" qui a réuni des milliers de personnes à l'appel de plusieurs syndicats et de nombreuses ONG.

"Aucune base, aucun soldat, l'Italie hors de l'Otan", ont scandé les pacifistes dans ce cortège précédé par un grand drapeau aux couleurs de l'arc-en-ciel. De nombreuses pancartes proclamaient aussi "Non à Poutine, non à l'Otan".

"C'est peut-être l'une des premières vraies manifestations pour la paix. Ici, personne ne croit qu'on fait la paix (...) en envoyant des armes à l'une des parties", a déclaré à l'AFP le célèbre caricaturiste, acteur et écrivain italien Vauro Senesi.

L'Italie a décidé d'envoyer des armes à l'Ukraine mais n'a pas dévoilé le détail de ces fournitures militaires.

"Il n'y a pas de guerres justes ni de bombes intelligentes", a lancé pour sa part le patron de la plus importante confédération syndicale italienne, la CGIL (gauche), Maurizio Landini.

« Nous sommes tous des Ukrainiens »

Plus de 41.000 personnes ont manifesté dans plusieurs villes françaises, selon le ministère de l'Intérieur, dont 16.000 à Paris.

"On sera là chaque week-end, à Paris ou ailleurs, jusqu'à ce que M. Poutine parte, retire ses chars", a indiqué à l'AFP Aline Le Bail-Kremer, membre de Stand With Ukraine, une des organisations à l'initiative du rassemblement dans la capitale française.

"C'est très important d'être ici", a estimé un manifestant, Bernard Arnaud, 47 ans, costume bleu et chemise jaune aux couleurs ukrainiennes. "M. Poutine est tellement imprévisible. Je reviendrai autant que possible", a-t-il ajouté au milieu des pancartes "Stop War", "Poutine assassin" ou "Sauvez l'Ukraine".

A New York, quelques milliers de personnes se sont retrouvées à Times Square avec des tournesols, emblèmes de l'Ukraine, et des pancartes appelant à "arrêter le terrorisme russe".

A la tribune, plusieurs voix ont réclamé, comme le président Volodymyr Zelensky, la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, ce que l'Otan refuse par peur de déclencher un conflit direct avec la Russie.

A Londres, une foule de plusieurs centaines de personnes s'est rassemblée à Trafalgar Square, en brandissant des pancartes avec des inscriptions comme "Poutine tue" et "Embargo total contre la Russie".

"Quand le dernier soldat ukrainien tombera, Poutine viendra pour vous, mesdames et messieurs", proclamait une banderole géante.

Le nonce apostolique en Grande-Bretagne, l'archevêque Claudio Gugerotti, a lu une prière, disant notamment: "Aujourd'hui, nous sommes tous des Ukrainiens."

Pour Paul, un concepteur de logiciels de 35 ans qui n'a pas voulu donner son nom de famille, il est "effrayant" de voir l'Histoire se répéter et il faut "faire plus" sur le plan humanitaire et contre "la propagande" de la Russie.

A Zagreb, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées pour soutenir l'Ukraine, brandissant des pancartes où l'on pouvait lire "Stop à la guerre, Sauvez l'Europe" et "Gloire à l'Ukraine". De nombreux manifestants s'étaient enroulés dans le drapeau ukrainien.


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.