Des troubles cardiaques longtemps après la Covid ? Une menace incertaine

Deux membres du personnel marchent le long d'une route au village des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 à Beijing le 1er février 2022, avant les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022. (AFP)
Deux membres du personnel marchent le long d'une route au village des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 à Beijing le 1er février 2022, avant les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 05 mars 2022

Des troubles cardiaques longtemps après la Covid ? Une menace incertaine

  • «Au-delà des 30 jours qui suivent l'infection, les individus atteints de Covid-19 ont un risque plus élevé de troubles cardiovasculaires», conclut l'étude, citant des infarctus, des inflammations cardiaques ou des AVC
  • La Covid et les maladies cardiovasculaires entretiennent des «liaisons dangereuses», estime l'Académie de médecine

PARIS: Infarctus, inflammations cardiaques... Risque-t-on des complications cardiovasculaires des mois après avoir attrapé la Covid ? Certains médecins s'en inquiètent, même s'il est trop tôt pour être certain d'un lien de cause à effet.


"Une surveillance cardiovasculaire clinique s'impose chez tous les sujets ayant une infection Covid-19, même bénigne", affirmait en début de semaine l'Académie de médecine, l'instance censée porter le consensus de la discipline en France.


La Covid et les maladies cardiovasculaires entretiennent des "liaisons dangereuses", estime-t-elle, se basant sur plusieurs études récentes.


On savait déjà que les malades cardiovasculaires présentent des risques plus élevés de développer une forme plus grave de Covid. C'est notamment parce que le virus, le Sars-Cov-2, se fixe sur un "récepteur" --l'enzyme ACE2-- particulièrement présent dans les cellules des vaisseaux sanguins.


Mais qu'en est-il des effets cardiovasculaires chez l'ensemble de la population ? Et, s'ils sont avérés, peuvent-ils intervenir longtemps après l'infection ? La question rejoint les incertitudes plus larges autour de la Covid long, un ensemble durable de symptômes encore mal compris et mal définis.


"Jusqu'à présent, les séquelles cardiovasculaires (durables) étaient rapportées uniquement chez des patients hospitalisés, dans de petites séries et avec une durée de suivi brève", note l'Académie.


Mais une vaste étude, menée aux Etats-Unis et publiée en février dans la revue Nature, change, selon elle, la donne. Ses résultats "font présager une augmentation significative des maladies cardiovasculaires dans le monde" à la suite de la pandémie de Covid.

150 000 vétérans 
Menée auprès de plus de 150 000 vétérans de l'armée américaine, tous atteints de Covid, cette étude mesure la fréquence de troubles cardiovasculaires dans l'année suivant l'infection. Elle la compare à des groupes de vétérans qui n'ont pas été contaminés.


Résultat: "Au-delà des 30 jours qui suivent l'infection, les individus atteints de Covid-19 ont un risque plus élevé de troubles cardiovasculaires", conclut l'étude, citant des infarctus, des inflammations cardiaques ou des AVC.


Ce risque "existe même chez les individus qui n'ont pas été hospitalisés" à cause du Covid, note-t-elle, même s'il reste nettement moins important chez ces patients-là.


Ce travail a été salué par de multiples chercheurs, notamment parce qu'il a été réalisé auprès d'un très grand nombre de patients et pendant une longue période. Toutefois, des experts se montrent plus sceptiques.


Il est "très difficile de tirer des conclusions pertinentes" de cette étude, estime auprès de l'AFP le statisticien britannique James Doidge, y trouvant trop de biais méthodologiques.


L'un d'eux est évident: les vétérans américains, aussi nombreux soient-ils, sont une population très homogène, car largement composée d'hommes plutôt âgés. Elle n'est donc pas forcément représentative, même si les auteurs de l'étude ont cherché à corriger ces biais statistiques.


Cette correction reste insuffisante pour M. Doidge qui pointe un autre problème: l'étude ne distingue pas bien à quel point les troubles interviennent longtemps après l'infection.

Comme la grippe? 
Or, selon qu'ils frappent le patient à peine plus d'un mois après celle-ci, ou près d'un an plus tard, le contexte sera différent. Selon James Doidge, l'étude ne permet pas assez de différencier "les complications à long terme de celles associées à la phase aigüe de la maladie".


Pour autant, ce travail "a le mérite d'exister", tempère auprès de l'AFP le cardiologue français Florian Zores.


Lui aussi note plusieurs imperfections, mais il estime que l'étude permet d'appuyer des hypothèses déjà jugées probables par nombre de cardiologues au regard du profil du Sars-Cov-2 qui, comme d'autres virus, peut provoquer une inflammation durable.


Or, "on sait depuis longtemps que l'inflammation est un facteur de risque cardiovasculaire", note M. Zores. "En fait, on retrouve exactement la même chose avec la grippe."


Il rappelle ainsi que dans les années 1920, les pathologies cardiovasculaires ont bondi dans le sillage de la pandémie de grippe espagnole. 


Y a-t-il une spécificité qui rendrait le coronavirus encore plus dangereux sur ce plan? Les études actuelles ne permettent pas de le dire, et Florian Zores dit douter "qu'il y ait une grande différence" avec la grippe. 


Mais la question ne change pas forcément grand chose en matière de santé publique. A partir du moment où ce risque existe, le cardiologue estime de toute façon dangereux de laisser librement circuler le coronavirus, étant donnée sa forte contagiosité.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.