La Russie intensifie son offensive sur Kiev, Kharkiv bombardée, Marioupol menacée

La place à l'extérieur de l'hôtel de ville local endommagé de Kharkiv, le 1er mars 2022, détruit à la suite des bombardements des troupes russes. (Photo, AFP)
La place à l'extérieur de l'hôtel de ville local endommagé de Kharkiv, le 1er mars 2022, détruit à la suite des bombardements des troupes russes. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

La Russie intensifie son offensive sur Kiev, Kharkiv bombardée, Marioupol menacée

  • L'armée ukrainienne fait face mardi à une nouvelle offensive des forces russes sur Kiev, Kharkiv et plusieurs villes du pays
  • L'Europe et les Etats-Unis en tête ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l'Ukraine

KIEV : L'armée ukrainienne fait face mardi à une nouvelle offensive des forces russes sur Kiev, Kharkiv et plusieurs villes du pays, au lendemain de premiers pourparlers infructueux sur fond de sanctions occidentales croissantes contre la Russie.

Au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine, la place centrale de Kharkiv, deuxième ville du pays avec 1,4 million d'habitants, proche de la frontière russe, a été bombardée et la préfecture régionale touchée, a indiqué le gouverneur régional Oleg Sinegubov, dans une vidéo sur Telegram montrant l'explosion.

Des combats ont également eu lieu lundi à Okhtyrka, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kharkiv, qui auraient tué "environ 70 combattants ukrainiens" mais aussi de nombreux Russes, selon les autorités locales. Interrogée, l'armée ukrainienne n'a pas confirmé ce bilan. 

Les forces russes "se sont regroupées, accumulant véhicules blindées, missiles et artillerie pour encercler et capturer Kiev, Kharkiv, Odessa, Kherson et Marioupol", a affirmé la présidence ukrainienne dans un communiqué.

L'électricité était coupée mardi matin dans le grand port de Marioupol (sud-est) après une offensive russe, a indiqué le gouverneur de la région de Donetsk dont elle fait partie. Le chef des séparatistes prorusses de la région de Donetsk, Denis Pouchiline a dit que l’objectif était d'encercler dans la journée cette ville stratégique de la mer d'Azov.

Sa prise par l'armée russe doit permettre la jonction des forces russes qui avancent le long de la côte de la mer d'Azov depuis la Crimée annexée par Moscou, des troupes dans le territoire séparatiste prorusse de Donetsk et la frontière avec la Russie.

Des photos satellites diffusées dans la nuit par la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montrent en outre un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale ukrainienne depuis le nord-ouest.

La partie avancée du convoi était près de l'aéroport Antonov, à environ 25 km de Kiev, cible stratégique et au coeur de violents affrontements depuis le début de l'invasion russe jeudi.

Les défenseurs de Kiev, en partie désertée après la fuite d'habitants par milliers, ont érigé des barricades de fortune et reprogrammé des panneaux électroniques sur les grandes avenues pour prévenir les Russes qu'ils seraient accueillis "par des balles".

L'état-major ukrainien a aussi cité un assaut selon lui repoussé près de Chernihiv, au nord-est de Kiev, autre direction depuis laquelle les Russes approcheraient vers la capitale.

L'armée russe a aussi érigé des barrages routiers à tous les points d'entrée de la ville côtière de Kherson (Sud, 290 000 habitants), plus à l'ouest, selon son maire, Igor Kolikhaïev.

Ce dernier a appelé les habitants à rester "calmes et prudents" et à ne pas "provoquer" l'adversaire. "Ce n'est pas une bataille, c'est une guerre. Et la guerre se gagne par des actes raisonnables et avec sang-froid", a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Marioupol ans électricité

Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, était sans électricité mardi après une offensive russe, a déclaré Pavlo Kirilenko, gouverneur de la région de Donetsk, les forces ayant envahi l'Ukraine voulant encercler cette ville stratégique.

"Marioupol et Volnovakha sont à nous! Les deux villes subissent la pression de l'ennemi mais elles tiennent. A Marioupol, la ligne d'électricité a été coupée, la ville est sans électricité", a-t-il indiqué sur sa page Facebook.

Selon lui, Volnovakha, cité plus au nord qui compte environ 20 000 habitants, est largement "détruite".

Marioupol, ville portuaire et stratégique d'un demi-million d'habitants, "sera entièrement encerclée" dès mardi, a averti Edouard Bassourine, commandant des forces séparatistes du territoire prorusse de Donetsk à la chaîne d'Etat Rossiya-24.

Il a assuré que ses troupes vont permettre aux civils d'évacuer Marioupol via "deux couloirs humanitaires", précisant que quitter la ville sera permis jusqu'à mercredi.

La prise de Marioupol et Volnovakha par les forces prorusses permettrait de faciliter la jonction des territoires sous contrôle des troupes russes --qui avancent le long de la côte de la mer d'Azov depuis la Crimée annexée par Moscou-- avec les forces du territoire séparatiste prorusse de Donetsk et la frontière avec la Russie.

Dernière grande cité du sud-est de l'Ukraine à être restée sous le contrôle de Kiev, Marioupol a été brièvement occupée par les séparatistes prorusses au début du conflit en 2014, avant d'être reprise par les troupes régulières ukrainiennes.

«Détruire économiquement» la Russie

Face à la menace, le président Volodymyr Zelensky a appelé mardi matin la communauté internationale à envisager "une fermeture totale à la Russie de "tous les ports" et "aéroports du monde", et appelé à "détruire économiquement" la Russie.

Les Occidentaux semblent prêts à adopter cet objectif. Ils ont annoncé lundi soir, après un nouvel échange entre le président américain Joe Biden et ses alliés français, américain, britannique, canadien, allemand, italien, japonais, polonais et roumain, qu'ils entendaient durcir plus encore les sanctions d'une ampleur déjà historique adoptées contre la Russie depuis le début de l'offensive.

Des sanctions auxquelles se sont ralliées des centres bancaires très prisés des grandes fortunes russes, comme la Suisse, pourtant attachée à sa neutralité, ou Monaco.

"Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe", a affirmé mardi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, dont le pays assume jusqu'en juin la présidence de l'Union européenne.

Le géant du transport maritime Maersk va lui arrêter de desservir les ports russes.

Paris: «Provoquer l'effondrement de l'économie russe»

"Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe" à travers les sanctions économiques occidentales imposées en réponse à l'invasion russe en Ukraine, a affirmé mardi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Fermeture des espaces aériens, gel d'avoirs de personnalités ou d'entreprises, remise en question de liens financiers ou commerciaux... L'Europe et les Etats-Unis en tête ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l'Ukraine.

"Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne qui est en train de découvrir sa puissance économique", a souligné M. Le Maire sur la radio France Info.

Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la Banque centrale russe détenues à l'étranger, a provoqué un plongeon du rouble lundi, et de nombreux Russes se sont précipités dans leur banque pour retirer du liquide.

En urgence, la Russie a interdit à ses résidents de transférer des devises à l'étranger et obligé les exportateurs russes à convertir une grande partie de leurs revenus en roubles.

La totalité des avoirs russes que les alliés vont geler représente "presque 1 000 milliards de dollars" a précisé M. Le Maire.

"Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie", a-t-il ajouté, affirmant que les Occidentaux sont prêts si nécessaire à "un nouveau renforcement des sanctions".

"L'urgence est de relever le coût de la guerre pour le président (Vladimir) Poutine", avait indiqué lundi la présidence française, en estimant que les sanctions déjà prises "font plus mal que le président Poutine ne l’avait anticipé".

Bruno Le Maire a reconnu que le peuple russe allait subir les effets des sanctions "en raison de son dirigeant".

Interrogé sur les activités des géants français TotalEnergies et Engie en Russie, il a souligné qu'il y avait désormais un "problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe".

Concernant TotalEnergies, M. Le Maire a assuré que "des décisions" seraient prises "dans les jours qui viennent" avec le groupe, alors que d'autres majors pétrolières, comme les britanniques Shell et BP, ont annoncé se retirer de leurs projets en Russie et vendre les parts de sociétés russes qu'elles détenaient.

Le président du groupe français Patrick Pouyanné "a une conscience aiguë de la gravité de la situation", a-t-il noté.

Concernant Engie, partenaire du gazoduc NordStream 2 dont la mise en service a été suspendue par l'Allemagne, il a estimé que le sujet "est un peu différent", car le groupe français a converti sa participation dans le projet en un "prêt".

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, la pression monte sur les grands groupes pétroliers et gaziers occidentaux présents en Russie, alors que le pays tire la majorité de ses revenus de l'exploitation de ses ressources énergétiques.

La communauté internationale multiplie les mesures de représailles envers la Russie, essayant d'étrangler ses moyens de financement et bloquant les avoirs de Vladimir Poutine et de tous ses proches. La Russie a aussi déjà été  exclue d'une multitude d'évènements sportifs et culturels.

Alors que les Etats-Unis et plusieurs pays occidentaux ont invité leurs ressortissants à quitter la Russie, les Etats-Unis ont aussi annoncé l'expulsion pour "espionnage" de 12 diplomates de la mission russe à l'ONU à New York. Une "démarche hostile" selon Moscou. 

Mais malgré une pression occidentale de plus en plus forte, et des manifestations contre la guerre dans de nombreux pays, Vladimir Poutine maintient ses exigences.

YouTube bloque RT et Sputnik en Europe

Les chaînes YouTube des médias russes RT et Sputnik ont été bloquées dans toute l'Europe par la plateforme de vidéos "compte tenu de la guerre en cours en Ukraine", a annoncé YouTube mardi dans un courriel transmis à l'AFP.

"Nous bloquons les chaînes YouTube de RT et Sputnik dans toute l'Europe, avec effet immédiat. Nos systèmes nécessitent un peu de temps avant d'être complètement opérationnels. Nos équipes continuent de surveiller la situation 24 heures sur 24 pour agir le plus rapidement possible", a indiqué YouTube, filiale du géant américain de l'internet Google.

Lundi, Facebook (groupe Meta) avait déjà décidé de bloquer, dans les pays de l'Union européenne, les contenus publiés par la chaîne RT (ex-Russia Today) et le site Sputnik, tous deux considérés comme des émanations du pouvoir russe.

"Nous avons reçu des demandes de plusieurs gouvernements et de l'Union européenne de prendre des mesures supplémentaires concernant des médias contrôlés par l'Etat russe", avait écrit Nick Clegg, vice-président de Meta, sur son compte Twitter. Il avait justifié la suspension par "la nature exceptionnelle de la situation".

Toutes ces annonces font suite à celle de l'interdiction des deux médias, dimanche par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Selon elle, ces médias sont coupables de colporter des "mensonges pour justifier la guerre de (Vladimir) Poutine".

Cette annonce porte à la fois sur la présence de RT et Sputnik sur internet et sur leur diffusion télévisée.

Lors d'un échange lundi avec Emmanuel Macron, il a posé comme conditions la reconnaissance de la Crimée en tant que territoire russe, et la démilitarisation et "dénazification" de l'Ukraine, au moment où se tenaient de premiers pourparlers russo-ukrainiens.

Les délégations russe et ukrainienne se sont séparées quelques heures après pour des "consultations dans leurs capitales" respectives, sans faire de déclarations sinon qu'elles pourraient se retrouver bientôt.

M. Zelensky a souligné mardi que "la synchronisation des tirs avec le processus de négociations était évidente".

Le conflit a jeté sur les routes des flots d'Ukrainiens, dont plus de 500 000 ont fui vers les pays voisins, a déclaré lundi le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés. L'UE s'attend à plus de sept millions de personnes déplacées.

Le bilan humain reste incertain. L'ONU a parlé lundi de 102 civils tués et de 304 blessés mais les chiffres réels sont "considérablement" plus élevés.

L'Ukraine a fait état lundi de 352 civils tués et 2 040 blessés depuis jeudi et affirmé que des milliers de soldats russes avaient péri.

Les forces russes n'ont jusqu'ici fourni aucun bilan de ce qu'ils qualifient d'opération militaire spéciale", mais ont reconnu des pertes en nombre non précisé. 

 

Maersk va arrêter de desservir les ports russes

Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires, du fait des sanctions internationales prises après l'invasion russe de l'Ukraine.

Le groupe, qui se dispute la première place mondiale du transport de conteneurs avec l'italien MSC, va toutefois honorer les commandes passées jusqu'ici, tout en respectant les sanctions visant Moscou, indique-t-il dans un communiqué.

"La stabilité et la sécurité de nos opérations étant déjà directement et indirectement affectées par les sanctions, les nouvelles réservations de Maersk dans le secteur maritime et terrestre à destination et en provenance de la Russie seront temporairement suspendues, à l'exception des denrées alimentaires, médicales et humanitaires", écrit le groupe.

La suspension s'applique à tous les ports russes et concerne également le transport routier, précise Maersk.

"Notre priorité est de gérer au mieux et de livrer toutes les commandes placées jusqu'à cette annonce, dans le respect des sanctions imposées", souligne le groupe danois.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi à interdire la Russie de "tous les ports" et "aéroports du monde".

Maersk avait déjà arrêté tout transport en Ukraine à cause de la situation sécuritaire.

Londres sanctionne Sberbank première banque russe

Le gouvernement britannique a placé mardi la plus grande banque russe, le géant public Sberbank, sur la liste des entités soumises à des sanctions du Royaume-Uni, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par l'armée de Vladimir Poutine.

Après avoir visé plusieurs institutions financières la semaine dernière puis lundi la banque centrale et le ministère des Finances russes, le Royaume-Uni avait annoncé lundi de nouvelles mesures visant les banques russes ainsi que la fermeture de ses ports aux navires russes.

Ces nouvelles annonces visent à "affamer la machine de guerre (du président russe) Poutine et mettre aussi la pression sur de nombreux oligarques qui ont besoin d'accéder au système (financier) international", a assuré mardi le vice-Premier ministre britannique, Dominic Raab, à la BBC.

Même si les sanctions ne sont "absolument pas" destinées à cibler le peuple russe, "cela montre aussi au peuple russe dans son ensemble (...) le coût financier de s'enliser dans cette guerre injustifiée et injustifiable", a ajouté le ministre.

Londres avait indiqué lundi son intention de geler "dans les jours à venir" les avoirs sur son territoire de toutes les banques russes, dans le cadre d'une nouvelle législation qui permettra d'empêcher des banques de commercer en livres sterling et de bloquer l'accès aux marchés financiers, longtemps prisés des milieux d'affaires russes, à trois millions d'entreprises russes.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.