PARIS: Choses vues, entendues, petites phrases et rebondissements: les échos de la campagne présidentielle dimanche, à 42 jours du premier tour.
LIGNE VALIDEE
Si la guerre en Ukraine vient bouleverser la campagne, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré dimanche sur France Inter que le débat démocratique ne sera pas "escamoté ou enjambé". Et même que "cette crise (...) vient valider la ligne" portée par la majorité depuis 2017, ligne qu'il faut "continuer à défendre".
Avec cette guerre "on parle de souveraineté de la France et de l'Europe, en matière énergétique - ce qui a un impact sur le pouvoir d'achat qui préoccupe les Français-, en matière agricole, alimentaire - ce qui a un impact aussi sur le pouvoir d'achat des Français. On parle souveraineté, solidarité en Europe sur les questions migratoires - ce qui a évidemment un lien avec la crise que nous connaissons et qui a un impact avec les attentes des Français", a-t-il fait valoir.
CASTEX INVITE LES CANDIDATS
Ukraine toujours pour les candidats à la présidentielle. Ceux-ci sont conviés lundi à 15H00 à Matignon par le Premier ministre Jean Castex à une "réunion d'information" sur la situation dans le pays envahi par la Russie.
Les candidats d'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour, la socialiste Anne Hidalgo et le communiste Fabien Roussel ont d'ores et déjà répondu présents. Le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon souhaite, lui, déléguer un représentant, probablement Bastien Lachaud, député LFI et membre de la commission de la Défense.
Vendredi, M. Castex avait reçu les présidents de groupes de l'Assemblée et du Sénat, ainsi que les présidents des commissions de la Défense et des Affaires étrangères, et plusieurs membres du gouvernement, dans le cadre d'un "comité de liaison parlementaire". Tout ceci avant un débat au parlement - sans vote - mardi.
PARRAINAGE ET RALLIEMENT
Le candidat écologiste Yannick Jadot, qui a rassemblé les 500 signatures d'élus requises pour pouvoir se présenter, a - généreusement - indiqué dimanche qu'il n'excluait pas de donner son parrainage à la candidate animaliste Hélène Thouy ou à l'ex-Garde des Sceaux Christiane Taubira, toutes deux en difficultés pour les rassembler avant la date butoir du 4 mars.
Une proposition faite non sans tendre de nouveau la main à Mme Taubira.
"Christiane Taubira n'a pas d'ambiguïté sur la Russie, elle a mené des combats", a-t-il fait valoir sur France 3. "Nous serions évidemment très heureux d'avoir Christiane Taubira à nos côtés", a ajouté le candidat écologiste, qui plafonne autour de 5% des intentions de vote dans les sondages quand la candidate ne dépasse pas les 3%, et alors qu'il avait fermement refusé l'appel à l'union de Mme Taubira lors de son entrée en campagne en janvier.
EMISSAIRES
Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour demande à Emmanuel Macron de désigner deux "émissaires de la France pour la paix" : l'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012) et l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine (1997-2002).
"Tous deux sont respectés des belligérants (...). Tous deux ont l'expérience de la diplomatie et des médiations", plaide-t-il.
La candidate LR, Valérie Pécresse, a ensuite demandé que M. Sarkozy soit nommé "médiateur européen pour l'Ukraine" par la France et par l'UE.
«FIDELE A SES VALEURS»
Le maire de Toulon Hubert Falco, qui avait quitté LR peu avant les élections régionales de 2021 en plein psychodrame autour d'un rapprochement entre les listes LR et LREM en Provence-Alpes-Côtes d'Azur, a salué dimanche le ralliement du président de région Renaud Muselier, ex-LR lui aussi, à Emmanuel Macron.
"Par ce choix, Renaud Muselier, chiraquien historique, reste ainsi encore et toujours fidèle à ses valeurs humanistes", a souligné M. Falco dans un communiqué, mettant en regard "la récente et troublante prise de position" de l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy qui votera pour le candidat d'extrême droite Éric Zemmour si celui-ci accède au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron.