A Chambéry, Zemmour tente de défendre sa position sur la Russie

Le chef du parti d'extrême droite français et candidat à l'élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Chambéry, dans l'est de la France, le 25 février 2022.(AFP)
Le chef du parti d'extrême droite français et candidat à l'élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Chambéry, dans l'est de la France, le 25 février 2022.(AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

A Chambéry, Zemmour tente de défendre sa position sur la Russie

  • Quelque 300 manifestants antiracistes et « antifas » ont contesté sa venue non loin du meeting, selon la presse locale
  • En décembre, le candidat d'extrême droite faisait « le pari » que la Russie n'envahirait pas l'Ukraine, après avoir salué le « patriotisme » de Vladimir Poutine

CHAMBÉRY : En pleine invasion de l'Ukraine, Eric Zemmour a tenté de défendre ses positions controversées sur la Russie de Vladimir Poutine en meeting à Chambéry (Savoie) vendredi soir, après avoir esquivé le sujet toute la journée dans la campagne de Haute-Savoie.

Dans la ferveur du Phare, une salle de 3.500 places quasi pleine, après une entrée en scène sur une musique électro, le candidat d'extrême droite a rendu hommage aux "blessés" et aux "morts". "La Russie est venue porter la guerre en Europe", a-t-il souligné en préambule.

Puis il a repris sa critique sur "l'expansion ininterrompue de l'OTAN à l'Est", "un motif d'inquiétude pour les Russes" et plaidé pour un traité de paix afin "d'inscrire dans le marbre la fin de l'extension de l'OTAN à l'est de l'Europe" avec "comme corolaire immédiat, le cessez-le feu" et "le retrait des troupes russes".

Selon lui, face à la Russie "les sanctions (économiques) en elles-mêmes seront inefficaces" et "toucheront" les "intérêts" français. "Alors que nous sortons à peine de la crise sanitaire, le prix du gaz va exploser, le prix du baril d'essence va augmenter, le prix des céréales va s'envoler", a-t-il insisté.

"L'intérêt national, c'est de ne pas créer une deuxième guerre froide !", martèle l'ancien éditorialiste du Figaro et de CNews.

Quelque 300 manifestants antiracistes et "antifas" ont contesté sa venue non loin du meeting, selon la presse locale. Le maire et ancien ministre PS Thierry Repentin avait dit qu'Eric Zemmour n'était "pas le bienvenu" à Chambéry.

Esquive

Probablement embarrassé par ses déclarations passées, Eric Zemmour a esquivé les questions sur l'invasion russe tout au long de la journée, en sillonnant des vallées de carte postale de Haute-Savoie.

En décembre, le candidat d'extrême droite faisait "le pari" que la Russie n'envahirait pas l'Ukraine, après avoir salué le "patriotisme" de Vladimir Poutine. Et il n'a jamais cessé de mentionner les "revendications russes" face à "l'extension de l'OTAN".

"Vladimir Poutine, on n'en fait pas un modèle", répond l'eurodéputé et transfuge du RN Jérôme Rivière, tout en soulignant que la diplomatie "n'a pas à être moraliste"

Pas question de parler Russie vendredi matin à Saint-Jeoire, un ancien chef lieu de canton de 3.500 habitants où Eric Zemmour était venu récupérer un parrainage, "qui ne vaut pas soutien", affirmait le maire LR Antoine Valentin, avant d'introduire le meeting de Chambéry pour faire applaudir "la Reconquête!".

Le sésame accordé à Eric Zemmour a valu à l'édile trentenaire un conseil municipal particulièrement houleux la veille. Devant la mairie, une poignée d'opposants ont sifflé Eric Zemmour, "contraire à nos valeurs" juge l'élu d'opposition Stéphane Chambon, dans un département où on "vit bien avec les étrangers, notamment la communauté turque".

Mais la vingtaine de supporteurs applaudissaient plus fort, comme Véronique Vallon, 55 ans, qui aime la "sincérité" du candidat, même si elle n'est "pas d'accord" avec lui sur l'Ukraine, "c'est un pays très loin de nous", avec "un conflit, des soldats qui risquent de ne pas revenir".

Elle considère toutefois qu'il ne faut "pas accueillir les réfugiés" ukrainiens, "on n'a pas les moyens, on ne pourra pas s'occuper d'eux. Sinon, ça aurait été avec plaisir".

« La mondialisation heureuse »

Le candidat Reconquête! s'est ensuite rendu devant l'usine de colorants plastique Avient, promise à une délocalisation en Pologne par ses propriétaires américains, selon le maire, soit 40 emplois directs menacés de suppression. Eric Zemmour a pointé du doigt Emmanuel Macron et la "mondialisation heureuse d'Alain Minc et Jacques Attali".

L'équipe d'Eric Zemmour a renoncé au programme prévu samedi matin. Une déambulation était envisagée dans un marché, mais "il y a des moments adaptés à la légèreté et d'autres moins", compte tenu de la situation internationale, glisse l'eurodéputé Jérôme Rivière.

Mais la campagne continue. "Évidemment l'événement est grave. Il y a la guerre en Europe. Mais il n'y a pas la guerre en France" et "nous devons respecter les Français" et "la démocratie", a souligné Eric Zemmour, devant une ferme à Marcellaz, avec vue sur toute la vallée.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.