Trois policiers restés passifs lors du meurtre de George Floyd déclarés coupables

L'avocat Earl Grey interroge Thomas Lane devant le juge de district américain Magnuson lors de son procès pour le meurtre de George Floyd devant le tribunal fédéral de St. Paul, Minnesota, le lundi 21 février 2022. (AP)
L'avocat Earl Grey interroge Thomas Lane devant le juge de district américain Magnuson lors de son procès pour le meurtre de George Floyd devant le tribunal fédéral de St. Paul, Minnesota, le lundi 21 février 2022. (AP)
Short Url
Publié le Vendredi 25 février 2022

Trois policiers restés passifs lors du meurtre de George Floyd déclarés coupables

  • Les trois policiers seront également jugés par la justice de l'Etat du Minnesota, pour «complicité de meurtre», à partir de début juin
  • La mort de George Floyd, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les Etats-Unis et au-delà, à l'été 2020

SAINT PAUL: Trois policiers présents lors de l'interpellation fatale de George Floyd en 2020 ont été reconnus coupables jeudi par un tribunal fédéral de ne pas être intervenus pour porter assistance à l'Afro-Américain, en train d'agoniser sous leurs yeux.

La mort de George Floyd, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les Etats-Unis et au-delà, à l'été 2020.

Tou Thao, 36 ans, Alexander Kueng, 28 ans, et Thomas Lane, 38 ans, étaient jugés à Saint Paul, ville jumelle de Minneapolis où avait eu lieu le drame, dans le nord des Etats-Unis. Le jury a rendu son verdict après deux jours de délibérations, au terme d'un procès ayant duré un mois. 

Le neveu de George Floyd, Brandon Williams, a qualifié la décision des jurés de "petite victoire". "Avec un peu d'espoir, c'est un pas dans la bonne direction", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Car "souvent, lorsque des agents tuent des hommes et des femmes noirs, ils s'en sortent sans conséquence", a-t-il ajouté, estimant que ce verdict envoyait ainsi "un message".

"Il s'agit d'une bonne journée pour nous", mais "je ne récupérerai jamais George", a dit, ému, son frère Philonise Floyd.

Un quatrième policier, Derek Chauvin, a déjà été reconnu coupable en juin de meurtre et condamné à 22 ans et demi de prison par la justice de l'Etat du Minnesota. C'est lui qui avait maintenu durant de longues minutes, le 25 mai 2020, son genou sur le cou de George Floyd, provoquant son asphyxie.

Alexander Kueng était sur le dos de George Floyd, et Thomas Lane lui tenait les jambes. Tou Thao, de son côté, gardait à distance les passants choqués. 

Jeudi, les trois agents ont été reconnus coupables de ne pas avoir apporté les secours médicaux nécessaires à l'Afro-Américain, qui montrait pourtant clairement des signes de détresse vitale.

Les agents Thao et Kueng, qui sont respectivement d'origine asiatique et noir, ont également été reconnus coupables de ne pas être intervenus pour dissuader Derek Chauvin d'"exercer une force déraisonnable". 

Thomas Lane, qui avait suggéré à deux reprises de mettre l'Afro-Américain sur son flanc, en position latérale de sécurité, n'était pas visé par ce chef d'inculpation.

Leur peine, qui sera prononcée ultérieurement, peut théoriquement aller jusqu'à la prison à vie, même si ce n'est a priori pas ce qui sera retenu.

Les trois policiers seront également jugés par la justice de l'Etat du Minnesota, pour "complicité de meurtre", à partir de début juin.

«Inaction»

"Ils avaient la possibilité, l'autorité, l'occasion et les moyens" d'intervenir, avait martelé mardi durant son réquisitoire final la procureure Manda Sertich. "Les passants ont en réalité davantage agi que les agents", avait-elle ajouté, en référence aux témoins de la scène ayant tenté, en vain, d'intervenir.

Alexander Kueng et Thomas Lane, deux nouvelles recrues de la police de Minneapolis, avaient été appelés par un commerçant qui soupçonnait George Floyd d'avoir utilisé un faux billet de 20 dollars pour payer un paquet de cigarettes. 

Alors qu'ils peinaient à faire entrer dans leur véhicule cet homme à la stature imposante, ils avaient été rejoints par deux agents expérimentés, Tou Thao et Derek Chauvin. 

Durant le procès, la défense avait insisté sur le manque d'expérience des agents Kueng et Lang, déployés sur le terrain depuis quelques jours seulement, et sur l'ascendant pris par Derek Chauvin face à la situation.

Ce dernier a plaidé coupable en décembre dans ce volet fédéral, admettant alors pour la première fois une part de responsabilité dans le drame.

"Le ministère de la Justice va continuer à réclamer des comptes aux agents de police dont les actions, ou l'inaction, violent leur devoir constitutionnel de protéger les droits civiques de nos concitoyens", a déclaré dans un communiqué le ministre américain de la Justice, Merrick Garland. "George Floyd devrait être en vie aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Les images de la mort de George Floyd, dans la rue face contre terre, et après qu'il eut maintes fois répété ne plus pouvoir respirer, avaient choqué dans le monde entier. 

Son nom était ainsi devenu, aux côtés d'autres, un emblème du mouvement Black Lives Matter (les vies noires comptent) lors des grandes manifestations antiracistes de 2020.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.