Ukraine: l'Allemagne veut augmenter ses dépenses militaires

Le chancelier allemand Olaf Scholz après l'enregistrement d'un discours télévisé à la chancellerie de Berlin, en Allemagne, le 24 février 2022 (Photo, AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz après l'enregistrement d'un discours télévisé à la chancellerie de Berlin, en Allemagne, le 24 février 2022 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

Ukraine: l'Allemagne veut augmenter ses dépenses militaires

  • Pour le chancelier allemand Olaf Sholz, une baisse des dépenses en matière de défense, cela ne correspond plus aux besoins de l'époque actuelle
  • Le chef de l'armée de terre Alfons Mais a admis en des termes inhabituellement forts l'état d'impréparation de l'armée, dans un pays à la population profondément anti-militariste

BERLIN: Le gouvernement allemand a promis jeudi soir d'augmenter ses dépenses militaires face à l'invasion de l'Ukraine, qui a relancé les inquiétudes sur les faiblesses et l'état d'impréparation de l'armée nationale, la Bundeswehr.

"Je crains que nous ayons dans le passé tellement négligé la Bundeswehr qu'elle n'est plus en mesure de remplir sa mission, c'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'une césure", a déclaré le ministre des Finances Christian Lindner, à la chaîne de télévision publique ARD.

"Une baisse des dépenses en matière de défense, cela ne correspond plus aux besoins de l'époque actuelle", a-t-il ajouté, alors que depuis la fin de la Guerre Froide la première économie européenne a fortement réduit son budget militaire.

Cette tendance se traduit par un sous-investissement de la Bundeswehr régulièrement pointé du doigt dans les rapports officiels ou par les responsables militaires.

«Armée nue»

"Je n'aurais jamais cru, après 41 ans de service en période de paix, devoir faire l'expérience d'une guerre et que l'armée, que je dirige, soit plus ou moins nue", a ainsi déclaré jeudi, après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine, le chef de l'armée de terre Alfons Mais.

"Les options que nous pouvons offrir aux pouvoirs politiques sont extrêmement limitées", a-t-il reconnu dans un rare aveu d'impuissance, publié dans un post sur le réseau professionnel LinkedIn.

D'autres responsables ont reconnu en des termes inhabituellement forts l'état d'impréparation de l'armée, dans un pays à la population profondément anti-militariste qui se repose en grande partie sur les États-Unis pour assurer sa protection militaire. 

"Je suis furieuse après nous-mêmes parce que nous avons échoué face à l'histoire", a ainsi admis sur son compte Twitter l'ancienne ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, membre du dernier gouvernement d'Angela Merkel.

"Nous n'avons rien préparé" après la guerre de Géorgie en 2008, l'annexion de la Crimée en 2014 et les combats dans la région est-ukrainienne du Donbass, "qui aurait pu vraiment dissuader" le président russe Vladimir Poutine, a poursuivi cette proche d'Angela Merkel.

"La capacité opérationnelle de l'armée n'est pas telle qu'elle devrait l'être", a renchéri une experte des forces armées à la chambre des députés, Eva Högl.

«Pas acceptable»

Les déficiences en matière d'équipements de la Bundeswehr sont régulièrement pointées du doigt depuis des années, du fait d’investissements insuffisants.

Le général Alfons Mais a appelé à une réorganisation de l'armée, faute de quoi "nous ne serons pas en mesure d'assurer avec succès nos engagements" envers l'Alliance atlantique.

Il n'est "pas acceptable pour l'un des pays les plus riches du monde" que ses soldats manquent de protections contre le froid et l'humidité en Lituanie, s'est aussi offusquée Mme Högl. 

Environ 550 soldats allemands sont actuellement stationnés dans cet Etat balte dans le cadre d'une mission de l'Otan et le gouvernement a promis l'envoi d'un renfort de 350 soldats.

Les pays de l'Otan doivent discuter d'une réponse à l'invasion russe en Ukraine vendredi lors d'un sommet virtuel. 

L'Allemagne a été critiquée ces dernières semaines en raison de son refus de soutenir militairement Kiev, conformément à son principe de ne pas exporter d'armes dans les zones de conflits.

Au lieu de cela, le pays met en avant son soutien financier à l'Ukraine, avec un total de 2 milliards d'euros d'aides ces huit dernières années. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.