TOKYO : Les organisateurs japonais des Jeux olympiques de Tokyo 2020, reportés à l'été 2021 en raison du coronavirus, ont annoncé mercredi viser 30 milliards de yens (241 millions d'euros) d'économies via diverses mesures pour « simplifier » l'évènement.
Ces économies seront réalisées en partie grâce à une réduction de coûts de personnel et de décoration, a déclaré le comité organisateur dans un communiqué.
« C'est un résultat significatif compte tenu des circonstances », a salué le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, après une commission exécutive de l'instance à Lausanne. Il a rappelé que « la majorité des dépenses avaient déjà été engagées », ne laissant à l'organisation que des marges de manoeuvre « très limitées ».
Mais le coût final de cette grand messe du sport, officiellement fixé avant la pandémie à plus de 11 milliards d’euros pour la partie japonaise, reste incertain car les coûts supplémentaires causés par le report n'ont pas encore été rendus publics.
Les organisateurs ont déclaré qu'ils présenteraient d'ici la fin de l'année un budget actualisé, prenant également en compte les « contre-mesures » liées au Covid-19 et qui restent à détailler.
Public limité ?
Le report de l'événement à l'été 2021 a provoqué un immense casse-tête pour les organisateurs, avec de nouvelles réservations de lieux, de transports, la prolongation des contrats du personnel du comité d'organisation et la renégociation des contrats avec les sponsors.
Le 25 septembre, des plans pour organiser des JO moins tape-à-l’œil et moins ambitieux avaient été dévoilés à Tokyo, avec notamment une réduction du nombre de billets gratuits, moins d'invités officiels, la suppression de certaines cérémonies et des économies sur la décoration, les mascottes et la pyrotechnie.
A Lausanne, Thomas Bach a de son côté réaffirmé attendre « des spectateurs internationaux » pour les Jeux, tablant donc sur une ouverture des frontières. Mais « nous ne savons pas si nous pourrons remplir les stades ou s'il faudra prendre d'autres mesures », a-t-il ajouté, laissant envisager une jauge limitée.
Par ailleurs, « il se pourrait » que la cérémonie d'ouverture traditionnellement grandiose soit simplifiée, sans pour autant altérer « l'expérience des athlètes », a annoncé le patron du CIO.
La pandémie persistante fait toujours planer un doute sur la faisabilité même des JO de Tokyo, censés réunir 11.000 sportifs du monde entier, auxquels il faudra au minimum ajouter les délégations, les bénévoles et les médias.
« Nous avons appris »
Mais les organisateurs nippons et le CIO se montrent plus confiants depuis quelques semaines, encouragés notamment par le retour de compétitions sportives de premier plan.
Citant les championnats du monde de cyclisme et de triathlon ou la tenue de Roland-Garros, Thomas Bach a estimé qu'on pouvait « organiser de grands événements sportifs même sans vaccin, et même sans avoir la pleine disposition des nouveaux tests rapides » du Covid-19.
Depuis le report des Jeux annoncé en mars, « les experts médicaux, les laboratoires, les gouvernements... nous avons tous appris. Nous avons fait de bons progrès dans la gestion des défis du virus », a martelé le patron du CIO.
Pour Thomas Bach, les nouvelles « très encourageantes et précises » reçues des organisateurs japonais laissent présager des Jeux « adaptés au monde post-coronavirus », ce qui concerne également les JO d'hiver de Pékin attendus six mois plus tard en 2022.
Avec la pandémie, « sommes-nous dans un monde où l'événement tape-à-l'œil que nous considérions comme normal auparavant est toujours approprié? Nous avons atteint un tournant à cet égard », s'est de son côté interrogé le directeur général du comité d'organisation de Tokyo 2020,Toshiro Muto.