Au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile hébergés dans des hôtels craignent de perdre leur place au profit de touristes

Des demandeurs d’asile à l’hôtel Crowne Plaza, près de l’aéroport d’Heathrow. (Images Getty)
Des demandeurs d’asile à l’hôtel Crowne Plaza, près de l’aéroport d’Heathrow. (Images Getty)
Short Url
Publié le Mardi 22 février 2022

Au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile hébergés dans des hôtels craignent de perdre leur place au profit de touristes

  • «Personne ne devrait avoir peur de se retrouver dans la rue par ce froid hivernal», déclare Minnie Rahman, directrice des campagnes du Conseil conjoint pour le bien-être des migrants
  • Les hôtels de Londres signalent une augmentation des réservations à mesure que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 s’assouplissent

LONDRES: Des milliers de demandeurs d’asile hébergés dans des hôtels que le gouvernement britannique a mis à leur disposition craignent de perdre leur place alors que les établissements qui les accueillent s’apprêtent à proposer leurs chambres aux touristes et autres voyageurs.

Une lettre – relayée par The Guardian – a été envoyée à un groupe de demandeurs d’asile hébergés par le ministère de l’Intérieur dans un hôtel proche du centre de Londres. On peut lire les mots suivants: «Chers invités, nous souhaitons vous informer que votre hébergement chez nous prendra fin le 31 janvier [2022]. Nous vous conseillons de vous rapprocher de votre mairie pour un logement alternatif.»

Cependant, une note ultérieure de Clearsprings, la société engagée par le ministère de l’Intérieur pour gérer les logements, dément le contenu de cette lettre.

Cette note indique: «Conformément à la loi, [les propriétaires d’hôtels] ne peuvent vous contraindre à quitter les lieux. Veuillez noter que si, pour une raison quelconque, votre carte d’entrée est annulée et que vous ne pouvez plus accéder à votre appartement, il vous faudra appeler immédiatement la police, puisque cette mesure sera considérée comme une expulsion illégale.»

Le Conseil conjoint pour le bien-être des migrants se tient aux côtés des demandeurs d’asile qui ont reçu la lettre et affirme qu’ils sont vulnérables. On compte parmi eux une mère avec un nouveau-né et une victime de violences domestiques.

Minnie Rahman, directrice des campagnes du Conseil conjoint pour le bien-être des migrants, déclare à The Guardian: «Personne ne devrait avoir peur de se retrouver dans la rue par ce froid hivernal.»

Elle ajoute que le nombre de menaces d’expulsion reçues par les demandeurs d’asile ne cesse d’augmenter.

«Nos avocats ont contacté de jeunes mamans et des familles terrifiées à l’idée de se retrouver sans logement et, malheureusement, nous savons que ce type de menaces est assez répandu», déclare-t-elle.

«Le ministère de l’Intérieur doit garantir aux personnes qui cherchent la sécurité ici un logement décent et stable afin qu’elles puissent reconstruire leur vie.»

Si le ministère de l’Intérieur reconnaît le droit des demandeurs d’asile à un hébergement durable, il affirme qu’il ne dispose toujours pas de logements suffisants pour les milliers d’entre eux qui vivent actuellement dans les hôtels.

Visit Britain prévoit une augmentation considérable du nombre de touristes cette année. Les hôtels de Londres signalent une augmentation des réservations à mesure que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 s’assouplissent.

Entre-temps, le ministère de l’Intérieur déclare qu’il dépense 6,4 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par jour pour que soient logés dans un hôtel 12 000 Afghans réinstallés au Royaume-Uni ainsi que 25 000 demandeurs d’asile, pour un coût total de plus de 2,3 milliards de dollars par an.

Un porte-parole du ministère de l’Intérieur indique: «Ces lettres ont été envoyées à un petit nombre de personnes par erreur et sans l’approbation du ministère. Nous sommes en contact avec Clearsprings pour veiller à ce que cela ne se reproduise plus.»

«L’utilisation des hôtels n’est qu’une solution à court terme et nous travaillons avec les autorités locales pour trouver un logement à long terme approprié au sein du Royaume-Uni.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.