Ukraine - Russie : Sanctions massives et diplomatie de la dernière heure pour éviter « une catastrophe»

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. (AFP).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Ukraine - Russie : Sanctions massives et diplomatie de la dernière heure pour éviter « une catastrophe»

  • L'Ukraine a rappelé mardi pour "consultations" son chargé d'affaires à Moscou
  • L'UE va adopter des sanctions "massives et robustes" a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. 


"Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de l'introduction immédiate de sanctions pour un nouvel acte d'agression contre l'Ukraine", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue estonien. "Ces sanctions doivent inclure l'arrêt total de Nord Stream 2".

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L'Ukraine rappelle son chargé d'affaires à Moscou pour consultations

L'Ukraine a rappelé mardi pour "consultations" son chargé d'affaires à Moscou, après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître les "républiques" séparatistes dans l'est de ce pays, a annoncé la diplomatie ukrainienne.

Le plus haut représentant diplomatique ukrainien en Russie, "le chargé d'affaires Vassyl Pokotylo a été rappelé en Ukraine pour mener des consultations", a indiqué la diplomatie ukrainienne dans un communiqué.

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L'Allemagne monte au créneau, suspend l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2

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Le chancelier allemand Olaf Scholz. (AFP).

Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé mardi suspendre l'autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes.

"Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service", a déclaré M. Scholz lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin, ajoutant que le dossier allait être "réexaminé" par le gouvernement allemand.

"D'autres sanctions" contre la Russie pourraient suivre a ajouté Scholz. 

Le chancelier allemand s'est ainsi dit "confiant" dans le fait que l'Union européenne allait adopter des sanctions "massives et robustes" contre la Russie après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

"Je suis confiant dans le fait (...) que nous allons réussir" à faire adopter au sein des Vingt-Sept des sanctions lourdes, a assuré Olaf Scholz lors d'une conférence de presse.

Scholz a également appelé à des efforts diplomatiques "pour éviter une catastrophe". "Il est important, en plus des premières sanctions, d'éviter une nouvelle escalade et donc une catastrophe", a assuré le dirigeant lors d'une conférence de presse. "C'est l'objectif de tous nos efforts diplomatiques", a-t-il ajouté soulignant que "80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une guerre menace l'Europe de l'Est".

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Il a aussi annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie, l'accusant de préparer la poursuite de son "agression militaire contre l'Ukraine", après la décision du président russe Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des "républiques" séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.


"J'ai reçu une requête du ministère des Affaires étrangères d'examiner la question de la rupture des relations diplomatiques entre l'Ukraine et la Russie", a indiqué M. Zelensky. "Je vais examiner cette question tout de suite, après notre conférence de presse", a-t-il ajouté.


En reconnaissant les territoires séparatistes et en annonçant un déploiement de ses troupes, "la Russie crée des (bases) légales pour la poursuite de son agression militaire contre l'Etat ukrainien", a poursuivi M. Zelensky sur fond d'une crainte d'invasion russe d'envergure. 


Dans la nuit de lundi à mardi, M. Poutine a donné pour instruction à son armée de se déployer dans les "républiques" séparatistes de Donetsk et Lougansk, quelques heures après avoir reconnu leur indépendance, au risque d'aggraver le conflit en Ukraine qui a fait plus de 14.000 morts depuis 2014.


Aucun calendrier ni l'ampleur de ce déploiement n'ont été annoncés, mais la Russie dispose de plus de 150.000 hommes aux frontières ukrainiennes, selon Washington.

            

Les députés russes approuvent l'accord de Poutine avec les séparatistes pro-russes d'Ukraine

Les députés russes ont approuvé mardi au pas de course l'accord signé par Vladimir Poutine prévoyant que la Russie défende les territoires séparatistes d'Ukraine, dont le président russe a reconnu l'indépendance la veille.

separatistes


"La reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk et la ratification des accords d'amitié, de coopération et d'entraide doivent mettre fin au conflit, à la mort de nos concitoyens vivant là-bas", a dit dans un communiqué le président de la Douma, Viatcheslav Volodine.


Les députés ont approuvé les deux textes à l'unanimité des votants, soit 400 "oui" dans un cas et 399 dans l'autre, un député n'ayant pas appuyé sur le bouton à temps. 


Les textes doivent passer encore ce mardi devant la chambre haute, le Conseil de la fédération. 


Ces accords d'entraide avec ces deux entités séparatistes qui, avec le soutien de la Russie, combattent les forces armées ukrainiennes depuis huit ans, sont valables une décennie.


Ils organisent la coopération dans les domaines de la défense, comme du secteur économique et financier avec Moscou.


Selon les textes publiés sur un site de la Douma, la chambre basse du parlement russe, ceux-ci prévoient que les parties vont assurer leur défense, partager des bases militaires et protéger leurs frontières en commun.


Les accords créent "le fondement juridique pour la présence" dans ces territoires "des unités militaires russes nécessaires au maintien de la paix dans la région et assurer une sécurité durable des parties", selon une note explicative accompagnant ces textes. 


Ces documents "fixent les obligations des parties pour assurer une assistance mutuelle si l'une des parties est la cible d'une attaque", et "prévoient la protection en commun" des frontières.

 

Erdogan: la reconnaissance des républiques séparatistes pro-russes est « inacceptable »

La reconnaissance par Moscou des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk est "inacceptable", a estimé mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont les propos ont été rapportés par l'agence officielle Anadolu.


"Nous considérons cette décision comme inacceptable. Nous appelons les parties concernées à faire preuve de bon sens et à se conformer au droit international", a déclaré le chef de l'Etat turc en marge de sa visite officielle au Sénégal.


M. Erdogan qui a offert sa médiation dans la crise entre la Russie et l'Ukraine pour éviter un conflit a proposé à plusieurs reprises d'accueillir des pourparlers entre les deux présidents.


Dans l'avion qui le conduisait à Dakar, il a fait valoir que son pays était, comme la Russie et l'Ukraine, riverain de la Mer Noire et qu'il avait à ce titre pris des "mesures de précautions", sans les détailler.


"Nous avons pris des mesures (...) nous ne pouvons ignorer les responsabilités qui sont les nôtres en tant que pays riverain de la Mer Noire. Nous allons continuer d'agir à ce titre", a-t-il insisté.


M. Erdogan s'était rendu dans la capitale ukrainienne début février pour rencontrer le président Volodomyr Zelensky et il a renouvelé plusieurs fois son invitation à son homologue russe à le rencontrer.


Il a assuré avoir reçu "une réponse positive de (Vladimir) Poutine" mais sans qu'une date n'ait été fixée.


La Turquie, membre de l'Otan, est considérée comme un allié de Kiev, auquel Ankara a vendu des drones militaires.


Mais elle entretient simultanément des relations commerciales intenses avec Moscou et en dépit des désaccords profonds, sur la Syrie notamment, elle a acquis la première phase d'un système de défense anti-missiles S-400 auprès des autorités russes, malgré l'opposition des Occidentaux.

 

Londres promet de «frapper la Russie très fort»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé mardi la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance de régions prorusses en Ukraine comme "une nouvelle invasion" servant de "prétexte à une offensive d'envergure".

"En niant la légitimité de l'Ukraine en tant qu'Etat et en présentant son existence même comme une menace à la Russie, Poutine établit un prétexte pour une offensive d'envergure", a déclaré Boris Johnson au Parlement, annonçant des sanctions contre la Russie.

L'ambassadeur de Russie au Royaume-Uni Andreï Kéline a été convoqué mardi au ministère britannique des Affaires étrangères après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, a annoncé Downing Street.

Le Royaume-Uni, centre financier essentiel aux milieux d'affaires russes, a promis de "frapper la Russie très fort" mardi avec "une première série" de sanctions économiques, après la reconnaissance de l'indépendance de régions séparatistes en Ukraine, qui seront suivies d'autres "en cas d'invasion".

Les sanctions que Boris Johnson entend présenter au Parlement britannique « s'attaqueront aussi aux "intérêts économiques russes qui soutiennent la machine de guerre russe », a-t-il déclaré.

"Elles vont frapper la Russie très fort et nous ferons bien plus en cas d'invasion", a-t-il ajouté sur les télévisions britanniques, jugeant Vladimir Poutine "déterminé" à une intervention militaire "à grande échelle".

"Il ne s'agit que d'une première série de sanctions économiques britanniques contre la Russie car je crains qu'il faille s'attendre à davantage d'attitude irrationnelle de la part de la Russie", a-t-il déclaré.

Dans la foulée de ces déclarations, le Royaume-Uni a annoncé mardi des sanctions visant trois oligarques réputés proches du Kremlin et cinq banques russes en réaction à la reconnaissance par Moscou de régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

Les milliardaires visés sont Guennadi Timtchenko, Boris Rotenberg et son neveau Igor Rotenberg, a précisé le Premier ministre Boris Johnson au Parlement, avertissant tenir "d'autres sanctions prêtes à être introduites avec les États-Unis et l'Union européenne si l'escalade se poursuit.

"Je ne peux pas dire ce qui va se passer dans les prochains jours, mais nous devons nous attendre à une longue crise", a affirmé le Premier ministre britannique devant le Parlement, après avoir annoncé des sanctions contres des banques et oligarques russes. 

 

 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.