LONDRES: Le Premier ministre britannique Boris Johnson a défendu sa stratégie sanitaire consistant à abandonner l'obligation légale pour les malades du Covid de s'isoler, en dépit des critiques et avertissements, expliquant qu'il est temps que les Britanniques "reprennent confiance".
Le Royaume-Uni, dont le gouvernement appelle depuis plusieurs semaines à vivre avec le Covid comme avec la grippe, a été parmi les premiers en Europe à essayer de revenir à la vie d'avant la pandémie, s'appuyant sur une forte couverture vaccinale, comme le Danemark ou la Suède.
Le 19 janvier, Boris Johnson avait engagé l'Angleterre dans la levée de la plupart des restrictions, durcies face à la vague Omicron, comme le télétravail ou le port du masque obligatoire, avant d'annoncer début février qu'il voulait revenir devant le Parlement le 21 février, pour présenter sa stratégie.
Mais la prespective de mettre fin à l'obligation légale de s'isoler en cas de test positif et la fin des tests gratuits a été vertement critiquée, y compris par de hauts responsables du NHS, le service public de santé britannique et de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
"Je ne dis pas que nous devrions jeter la prudence au vent, mais il est temps que tout le monde reprenne confiance", a déclaré Boris Johnson dans une interview diffusée dimanche par la BBC.
Grâce notamment à la couverture vaccinale, le Royaume-Uni a "atteint un stade" qui permet de passer de "l'obligation" de certains comportements à "l'encouragement". Il a notamment indiqué que le pays pouvait se passer de dépenser "deux millions de livres sterling par mois" pour les tests.
"Boris Johnson déclare victoire alors que la guerre n'est pas terminée, dans une tentative de diversion alors que la police frappe à sa porte", a cinglé sur Sky News le député d'opposition travailliste Wes Streeting, responsable des questions de santé.
Critiqué pour sa gestion chaotique de la crise sanitaire, Boris Johnson est actuellement englué dans un scandale sur des fêtes organisées à Downing Street durant les confinements, qui menace sa survie politique.
Downing Street a confirmé vendredi soir que le Premier ministre avait retourné à la police de Londres le questionnaire, qui a valeur légale.
Malgré des questions insistantes à ce sujet lors de son interview à la BBC, Boris Johnson a refusé de dire s'il démissionnerait si une amende lui était infligée.
Avec plus de 160.000 morts, le Royaume-Uni figure parmi les pays les plus durement endeuillés par la pandémie.