Affaire Epstein: l'ancien agent de mannequins Jean-Luc Brunel retrouvé mort en détention

Jean-luc Brunel était incarcéré à la prison de la Santé, à Paris, depuis fin 2020 (Photo, AFP).
Jean-luc Brunel était incarcéré à la prison de la Santé, à Paris, depuis fin 2020 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 20 février 2022

Affaire Epstein: l'ancien agent de mannequins Jean-Luc Brunel retrouvé mort en détention

  • Jean-luc Brunel a été accusé d'avoir joué le rabatteur pour Jeffrey Epstein, en faisant miroiter une carrière dans le mannequinat à des jeunes filles
  • Ce proche du milliardaire américain décédé était incarcéré depuis fin 2020 à Paris pour plusieurs viols sur mineur

PARIS: Pilier déchu du monde de la mode, l'ancien agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, proche du milliardaire américain décédé Jeffrey Epstein et incarcéré depuis fin 2020 à Paris pour plusieurs "viols sur mineur", a été retrouvé mort dans sa cellule dans la nuit de vendredi à samedi.

Une source proche du dossier a indiqué que M. Brunel s'était suicidé par pendaison. Le parquet de Paris a seulement confirmé sa mort.

Une enquête a été ouverte sur les causes de la mort, a indiqué la source.

Figure de la jet set internationale et ami des puissants, Jeffrey Epstein avait été inculpé en juillet 2019 aux Etats-Unis pour l'organisation, de 2002 à 2005 au moins, d'un réseau de jeunes filles exploitées sexuellement. Il s'est suicidé dans sa prison new-yorkaise début août 2019.

Accusé de viols par plusieurs anciens top models, ce qu'il contestait, Jean-Luc Brunel avait été mis en examen fin juin 2021 pour "viol sur mineur de plus de 15 ans" concernant une femme, après une première mise en cause en décembre 2020 pour "viols sur mineur de plus de 15 ans" et "harcèlement sexuel" concernant deux autres femmes.

Sa mort signifie l'extinction de l'action publique dans ce dossier, sauf si d'autres personnes devaient être mises en cause.

"Sa détresse était celle d’un homme de 75 ans broyé par un système médiatico-judiciaire sur lequel il serait temps de s’interroger. Jean-Luc Brunel n’a cessé de clamer son innocence. Il a multiplié ses efforts pour en faire la preuve", ont réagi samedi ses avocats, Mathias Chichportich, Marianne Abgrall et Christophe Ingrain.

Accusations multiples

Jean-Luc Brunel avait été interpellé en décembre 2020 à l'aéroport à Paris alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol pour Dakar. Incarcéré après sa mise en examen, il avait été remis en liberté pendant quelques jours fin 2021, "puis il a été réincarcéré dans des conditions indignes", selon ses conseils, sur décision de la cour d'appel de Paris.

"Sa décision n’a pas été guidée par la culpabilité mais par un profond sentiment d'injustice", d'après ses avocats.

M. Brunel a été accusé d'avoir joué le rabatteur pour Jeffrey Epstein, en faisant miroiter une carrière dans le mannequinat à des jeunes filles de milieux modestes.

Le nom de Jean-Luc Brunel, fondateur en 1978 de la prestigieuse agence Karin Models, parti aux Etats-Unis lancer MC2 Model Management, apparaît dès la première enquête sur Jeffrey Epstein, en 2007-2008. 

Des messages troublants ont été retrouvés par la police de Floride, dont celui-ci, en 2005 après un coup de fil de "Jean-Luc" : "Il a une prof pour vous, pour vous apprendre à parler russe. Elle a 2x8 ans, pas blonde".

Virginia Giuffre, une des principales plaignantes de l'affaire Epstein et qui vient de conclure un arrangement financier avec le prince Andrew, a par ailleurs affirmé avoir été forcée à des rapports sexuels avec Jean-Luc Brunel.

La mort de Brunel "marque la fin d'un autre chapitre" a écrit Mme Giuffre sur Twitter. "Je suis déçue de ne pouvoir l'affronter dans un procès pour qu'il rende des comptes, mais heureuse d'avoir pu témoigner l'année dernière pour le faire emprisonner."

«Frustration et amertume»

Alerté sur l'existence potentielle de victimes françaises de Jeffrey Epstein, propriétaire d'un appartement avenue Foch, l'une des avenues les plus huppées de Paris, le parquet de Paris avait lancé des investigations en août 2019.

Avec le retentissement du scandale, plusieurs anciens mannequins étaient sorties du silence pour accuser aussi directement Jean-Luc Brunel de viols.

Me Anne-Claire Le Jeune, avocate des parties civiles, a évoqué samedi la "frustration et l'amertume de ne pas pouvoir obtenir justice, comme pour les victimes d'Epstein".

"Ca a demandé tellement de courage de pouvoir prendre la parole, être entendu par les services de police et les juges d'instruction, c'est assez terrible pour les victimes", qui selon elle ont le "sentiment qu'il part avec un certain nombre de secrets".

Selon des sources concordantes, l'Office central de répression des violences à la personne (OCRVP), chargé de l'enquête, avait réalisé plus d'un demi-millier d'auditions.


Tentative de putsch au Bénin: des forces spéciales françaises sont intervenues en appui 

Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
Short Url
  • Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces
  • "L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan"

COTONOU: Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè.

Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces.

"L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan, utilisées pour du ratissage après que l'armée béninoise ait fait le travail".

Le colonel Tevoédjrè - qui a personnellement dirigé sur place la riposte contre un assaut sur la résidence du chef de l'Etat Patrice Talon tôt dimanche matin - estime à une centaine le nombre de mutins, "avec beaucoup de moyens, des engins blindés".

Il note toutefois que les putschistes, qui ont compté sur "l'effet de surprise", n'ont pas reçu de soutien d'autres unités, saluant l'attitude "républicaine" de l'armée béninoise.

La Garde républicaine a "eu le soutien spontané d'autres unités qui ont été utilisées toute la journée pour reprendre possession de zones, de points stratégiques de Cotonou", détaille t-il.

C'est en fin de journée, alors que les mutins étaient retranchés dans un camp situé dans une zone résidentielle de la capitale économique, que des frappes aériennes du Nigeria voisin et des forces spéciales françaises ont aidé le Bénin, afin notamment "d'éviter des dommages collatéraux".

Le colonel n'a pas donné de bilan chiffré du nombre de victimes des évènements de dimanche, mais a précisé que les mutins étaient "repartis avec des corps et des blessés" de leur tentative d'assaut sur la résidence présidentielle, après un "rude combat".

Dimanche matin, huit militaires étaient apparus à la télévision béninoise, annonçant qu'ils avaient destitué Patrice Talon.

Après une journée d'incertitude à Cotonou, le chef de l'Etat avait déclaré que la situation était "totalement sous contrôle". Les autorités béninoises ont ensuite fait état de "plusieurs victimes", notamment dans des affrontements opposant mutins et forces loyales.


Procès libyen: la cour d'appel de Paris libère l'intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

 La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
Short Url
  • L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France
  • Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie

PARIS: La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.

L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France, de s'absenter de son domicile en région parisienne entre 8H00 et 20H00, d'entrer en contact avec ses coprévenus.

Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.

Le parquet général s'était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée.

Selon son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, il devrait sortir de la prison parisienne de La Santé "dans les prochaines heures".

"La cour d'appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu'il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu'il n'y avait pas de risque de fuite ou de pression" sur les témoins, s'est-il félicité, soulignant que son client ne s'était "jamais dérobé à ses obligations".

Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d'appel estimant qu'il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation "particulièrement faibles".

Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d'emprisonnement avec mandat de dépôt: l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer.

L'ex-chef de l'Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d'obtenir sa libération auprès de la cour d'appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.

Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel  prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.


Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron poursuit en Bretagne son tour de France consacré à la régulation des réseaux sociaux et à la lutte contre la désinformation, tout en répondant aux accusations de « dérive autoritaire » liées à son soutien à une labellisation des médias
  • Le président réaffirme qu’il ne s’agit pas d’un label d’État et dénonce les polémiques

PARIS: Emmanuel Macron reprend mercredi en Bretagne son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux et la lutte contre la désinformation, l'occasion de répondre en personne aux accusations de dérive "autoritaire" provoquées par son soutien à une labellisation des médias.

Le chef de l'Etat est attendu dans l'après-midi à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, pour un échange avec des lecteurs d'Ouest-France sur le thème de "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes".

Ses précédents débats organisés par la presse régionale l'ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il devrait enchaîner avec Marseille la semaine prochaine.

Son idée directrice est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des "décisions concrètes" début 2026, même si le président a déjà commencé à égrener des pistes.

Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.

Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias "par des professionnels", pour distinguer les sites et réseaux qui font de l'information, selon les règles déontologiques, des autres.

"On va tout faire pour que soit mis en place un label", a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, tout en assurant que ce n'était par à l'Etat de le faire.

- "Dérive totalitaire" -

Le 30 novembre, le Journal du dimanche s'est saisi de cette proposition pour lui reprocher une "dérive totalitaire", ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un "ministère de la Vérité", comme dans le roman dystopique "1984" de George Orwell.

L'accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l'extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l'Etat de vouloir "contrôler l'information" et museler la liberté d'expression à son profit.

En Conseil des ministres, il y a une semaine, Emmanuel Macron a répondu qu'il n'avait "jamais" envisagé de créer un "label d'Etat" pour les médias, et "encore moins" un "ministère de la Vérité", selon les propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

Le compte de l'Elysée s'est même fendu d'un message sur le réseau X pour déplorer que "parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation", visant ceux qui avaient attaqué le président, du patron des Républicains Bruno Retailleau au présentateur vedette de CNews Pascal Praud.

Une réaction officielle qui a déclenché une nouvelle cascade de commentaires enflammés y voyant la démonstration de velléités de contrôle macronistes.

A Saint-Malo, le président de la République doit aussi aborder "les conséquences de la désinformation en matière climatique", à l'occasion des dix ans de l'accord de Paris sur le climat, a fait savoir l'Elysée.