Comment Hong Kong est débordé par la Covid après deux ans de pandémie

Des personnes sont allongées sur des lits d'hôpital devant le centre médical Caritas à Hong Kong. (AFP).
Des personnes sont allongées sur des lits d'hôpital devant le centre médical Caritas à Hong Kong. (AFP).
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Publié le Samedi 19 février 2022

Comment Hong Kong est débordé par la Covid après deux ans de pandémie

  • Hong Kong est touchée par la pire vague de Covid-19 que la ville ait connue, surchargeant le système de santé et obligeant à des restrictions plus strictes
  • Depuis le début de la pandémie, Hong Kong hospitalise tous les malades du Covid-19, y compris ceux présentant peu ou pas de symptômes

HONG KONG: Hong Kong est frappé de plein fouet par la pire vague de Covid-19 que la ville ait connue, qui a débordé le système de santé et obligé à renforcer les restrictions au moment où le reste du monde s'ouvre.

Comment la ville était-elle préparée?

Le variant Omicron hautement contagieux est apparu dans la population hongkongaise fin décembre, bien après le reste de la planète.

Les autorités ont réagi rapidement, interdisant les arrivées de voyageurs depuis plusieurs pays, prohibant les rassemblements de plus de deux personnes et abattant même des milliers de hamsters après la découverte de contaminations parmi les rongeurs d'une animalerie.

Las, Hong Kong a enregistré plus de 20.200 infections en moins de deux mois, contre 12.000 lors des deux premières années de pandémie, pour une population de 7,5 millions d'habitants.

Le gouvernement de la région a demandé l'aide de la Chine continentale pour augmenter ses capacités de dépistage, construire rapidement des installations de quarantaine et même un immense hôpital temporaire.

"Je ne pense pas que (le gouvernement) se soit jamais vraiment préparé à une épidémie à cette échelle", regrette Karen Grepin, de l'Ecole de santé publique à l'Université de Hong Kong.

Quelle situation aujourd'hui?

Depuis le début de la pandémie, Hong Kong hospitalise tous les malades du Covid-19, y compris ceux présentant peu ou pas de symptômes.

Débordés cette semaine, des hôpitaux ont fait attendre des patients, parfois âgés, sur des brancards à l'extérieur par des températures très froides pour la région.

D'autres malades inquiets faisaient la queue devant ces établissements, au risque d'exposer les passants au virus.

"Seulement une petite minorité aurait vraiment besoin d'être à l'hôpital", explique à l'AFP l'épidémiologiste Ben Cowling, qui plaide pour que les malades peu ou pas symptomatiques puissent s'isoler chez eux.

Comment expliquer la situation?

Hong Kong a toujours adhéré à la politique de "zéro-Covid" de la Chine continentale et s'est pratiquement coupé du monde, imposant de longues quarantaines à tous les nouveaux arrivants.

Le régime autoritaire de Pékin a réussi à éliminer les foyers de contaminations par des confinements à l'échelle de villes, des dépistages massifs et une surveillance accrue du gouvernement.

Mais "le coût de l'élimination (du virus) a dépassé les avantages pour Hong Kong au milieu ou à la fin de 2021", a écrit dans un article David Owens, fondateur des cabinets de santé OT&P.

Alors même que des vaccins efficaces étaient devenus disponibles, l'absence de circulation du virus dans la ville grâce à cette politique de "zéro Covid" a en effet fait douter de nombreux Hongkongais, surtout les personnes âgées pourtant les plus vulnérables, de la nécessité de se faire vacciner.

Seuls 43% des 70-79 ans et 27% des plus de 80 ans ont reçu au moins deux doses à ce jour.

Et maintenant?

La cheffe de l'exécutif Carrie Lam a annoncé vendredi que son gouvernement "élabore des plans" pour tester les 7,5 millions d'habitants. Elle a insisté sur le fait qu'un confinement de toute la ville, comme en Chine continentale, n'est pas une option pour Hong Kong, où la densité de population est une des plus élevées du monde et où les logements sont souvent exigus et partagés.

Deux jours plus tôt, le président chinois Xi Jinping demandait à Hong Kong de prendre "toutes les mesures nécessaires", écartant ainsi la perspective d'un abandon de la stratégie du "zéro-Covid".

Les autorités envisagent d'utiliser les hôtels, désertés à cause de la fermeture des frontières, comme centres de quarantaine.

Un programme a été lancé pour que les taxis convoient les malades du Covid vers les hôpitaux, ce qui soulève des interrogations quant aux risques sanitaires des conducteurs souvent âgés. 

"Ce n'est plus une décision de santé publique", a déclaré Mme Grepin, de l'Université de Hong Kong. "C'est aussi une décision politique".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.