Grèce: les réfugiés privés de logement et de vivres malgré l'asile

Un réfugié se tient parmi des tentes au Centre d'accueil et d'identification de Mytilène sur l'île de Lesbos, le 5 décembre 2021. (Photo, AFP)
Un réfugié se tient parmi des tentes au Centre d'accueil et d'identification de Mytilène sur l'île de Lesbos, le 5 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Grèce: les réfugiés privés de logement et de vivres malgré l'asile

  • La Grèce a accordé l'asile à 68 000 personnes ces trois dernières années, d'après le ministère des Migrations
  • Mais si la plupart voient enfin leur rêve devenir réalité, beaucoup ont du mal à survivre en Grèce

ATHÈNES : "Il n'y a littéralement pas de travail": une fois l'asile obtenu, les réfugiés de Grèce se retrouvent livrés à eux-mêmes, souvent sans toit ni nourriture, faute de programme d'intégration efficace.

En ce moment, "il est probablement plus facile de survivre en Grèce en tant que demandeur d'asile qu'en tant que réfugié", souligne Spyros-Vlad Oikonomou, conseiller juridique au Conseil grec pour réfugiés, déplorant ce "triste paradoxe".

Hashim, un réfugié afghan de 21 ans, vit encore illégalement dans un conteneur du camp de Schisto, près d'Athènes, qui n'autorise que les demandeurs d'asile.  "Si je n'ai pas de travail, j'ai besoin du camp", explique-t-il à l'AFP dans un mélange d'anglais et de grec.

La Grèce a accordé l'asile à 68 000 personnes ces trois dernières années, d'après le ministère des Migrations.

Mais si la plupart voient enfin leur rêve devenir réalité, beaucoup ont du mal à survivre en Grèce.

Depuis 2019, le gouvernement conservateur a limité progressivement l'accès au logement et réduit l'aide financière accordée aux réfugiés, estimant que de telles aides stimulent l'immigration.

"Notre pays ne pourra pas donner éternellement une pension et un logement aux réfugiés", avait alors dit le ministre des Migrations, Notis Mitarakis.

"Un mois après [avoir obtenu] l'asile, l'octroi d'un logement, de nourriture et d'aide financière prend fin. Quiconque veut rester dans ce pays doit être capable de travailler et de se remettre sur pieds", avait-il expliqué au quotidien Parapolitika.

En juin 2020, le ministère a mis fin à un programme de logement financé par l'Union européenne qui accueillait plus de 6 500 réfugiés.

Peu avant, une loi a ordonné aux réfugiés de quitter les camps surpeuplés pour améliorer les conditions de vie des demandeurs d'asile.

Ces mesures ont affecté près de 9 500 personnes, selon un communiqué du Diotima Center, signé par 61 autres associations.

«Mêmes droits» que les Grecs

Louise Donovan, porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, juge le délai de 30 jours "très court comparé aux autres Etats membres de l'UE".

De nombreux refugiés ont afflué à Athènes, espérant y obtenir une aide au logement. Mais beaucoup vivent à la rue ou dans des squats. D'autres sont restés dans les camps.

Environ 500 réfugiés vivent dans celui d'Eleonas, près d'Athènes, dont la fermeture est prévue cette année.

En octobre, 26 ONG ont accusé les autorités grecques de laisser les résidents des camps sans vivres.

Sur le continent, "on estime que près de 60% des personnes vivant dans les camps ne reçoivent pas de nourriture", selon ces organisations.

Le ministère de l'Asile et des Migrations a rétorqué que les réfugiés n'étaient pas censés résider dans les camps.

Mais ils ont "les mêmes droits" que les citoyens grecs et peuvent postuler à des emplois et bénéficier d'une couverture santé, a assuré le ministère.

«Pas de système d'intégration»

Or la situation est tout autre, selon les nombreux témoignages.

Avec un taux de chômage toujours proche des 13% en Grèce, Yannick Ghislain Dzernyuy, un Camerounais de 36 ans, note qu'il n'y a "littéralement pas de travail", et quand on en trouve, ils paient "très peu".

"Au fond, la Grèce n'a toujours pas de système d'intégration", relève M. Oikonomou.

Obtenir une assurance maladie ou une résidence fiscale peut prendre des mois et il est presque impossible d'apprendre le grec et de travailler en même temps, déplorent plusieurs réfugiés interrogés par l'AFP.

Le programme Hélios, mis en place en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), propose six mois de cours d'intégration et une aide au logement limitée.

Mais seuls les réfugiés ayant obtenu l'asile après 2018 ou vivant dans des logements fournis par l'Etat sont éligibles.

Aujourd'hui, moins de 1 700 personnes perçoivent l'aide financière du programme Hélios, et seules 600 sont inscrits en classes d'intégration.

Exode à l'ouest

Laissés sans toit, des milliers de réfugiés quittent la Grèce pour d'autres pays membres de l'UE, voyageant avec des documents provisoires.

En juin, la Belgique, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse se sont alarmés auprès de la Commission européenne du nombre "considérable" de réfugiés venus de Grèce déposant une nouvelle demande d'asile.

Plus de 17 000 détenteurs de l'asile en Grèce ont ainsi requis le statut de réfugié en Allemagne depuis juillet 2020, d'après une lettre collective des six ministères de l'Intérieur et des Migrations, lue par l'AFP.

Dénonçant un "usage abusif flagrant" du dispositif autorisant la circulation au sein de la zone Schengen pendant 90 jours, ces pays ont expressément demandé à la Commission de travailler en collaboration avec la Grèce afin d'améliorer les "conditions de vie" et l'intégration des réfugiés dans le pays.

"C'est de la plus grande importance pour nous tous que la situation en Grèce s'améliore", ont souligné les ministères.

Athènes travaille à un nouveau plan d'intégration de ses réfugiés.

En octobre, le HCR a proposé son "aide technique" pour simplifier les procédures administratives, selon Louise Donovan.

Et le gouvernement grec envisage "d'ouvrir Hélios à plus de participants", en accentuant la formation professionnelle des réfugiés, a expliqué à l'AFP la ministre adjointe des Migrations, Sophia Voultepsi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.