NEW YORK: Coutumier des messages polémiques, Elon Musk a lancé jeudi une double salve en accusant un régulateur américain de chercher à museler sa liberté d'expression et en comparant le Premier ministre canadien à Hitler dans un tweet qu'il a par la suite effacé.
Un avocat du constructeur de voitures électriques Tesla a estimé jeudi dans une lettre adressée à un juge que le gendarme de la Bourse (SEC) menait une "campagne de harcèlement" à l'encontre de M. Musk, dans le cadre d'un accord noué entre les deux parties.
La SEC avait infligé plusieurs sanctions après un tweet dans lequel le chef d'entreprise assurait en 2018 disposer des financements appropriés pour retirer Tesla de la Bourse, sans en apporter la preuve.
Après un nouveau tweet malencontreux début 2019, M. Musk avait accepté que ses messages directement liés à l'activité de Tesla soient préapprouvés par un juriste compétent avant d'être diffusés sur les réseaux sociaux.
Mais la SEC n'a pas rempli sa part de l'accord, en tardant à reverser aux actionnaires les 40 millions de dollars d'amendes infligées à M. Musk et Tesla, affirme l'avocat.
Elle utilise en revanche cet accord "pour essayer de museler et de harceler M. Musk et Tesla", notamment "parce que M. Musk émet régulièrement des critiques contre l'intervention des pouvoirs publics", affirme-t-il dans sa lettre.
"Les efforts démesurés de la SEC semblent calculés pour tempérer" le droit à la liberté d'expression, y est-il ajouté.
Cette missive a été rendue publique quelques heures après la diffusion sur Twitter par l'entrepreneur d'une image comparant le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Adolf Hitler.
L'homme le plus riche au monde avait déjà apporté son soutien aux routiers canadiens menant la contestation contre les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement.
Jeudi, il répondait à un article rapportant que les autorités canadiennes avaient demandé aux institutions financières de ne pas faciliter les transactions en cryptomonnaies destinées à soutenir les manifestants.
Sur l'image figure une photo du dirigeant nazi et le message "arrêtez de me comparer à Justin Trudeau".
Le Comité des juifs américains a réagi sur le réseau social en estimant que M. Musk avait fait preuve d'un "discernement extrêmement médiocre en invoquant Hitler pour faire valoir son point de vue sur les réseaux sociaux".
"Il doit s'excuser immédiatement", est-il ajouté.
Le tweet de M. Musk a par la suite été effacé, "supprimé par son auteur" selon un message inscrit à la place.