VILlERS-COTTERETS, France : Marine Le Pen a dénoncé mardi dans l'Aisne une "campagne de sabotage" au Rassemblement national, après le ralliement du sénateur RN Stéphane Ravier et d'autres élus à Eric Zemmour, que songerait à rejoindre Nicolas Bay, membre de la direction du parti.
"Un certain nombre en réalité ont opéré de véritables campagnes de sabotage en interne, et ça c'est impardonnable", a estimé la candidate du RN à la présidentielle, lors d'une conférence de presse à Villers-Cotterêts.
"Le départ peut être pardonnable mais le sabotage, qui consiste à rester des semaines et des semaines dans des instances, au cœur nucléaire de l'organisation d'une campagne présidentielle, pour pouvoir obtenir des informations sur cette campagne et accessoirement dans certains cas les transmettre à un concurrent politique, ça je considère que c'est de la haute trahison", a développé Marine Le Pen.
La candidate d'extrême droite a "demandé à ceux qui opèrent la stratégie de la limace de bien vouloir accélérer leurs départs". "J'appelle ça la stratégie de la limace, non seulement parce que la limace est lente mais aussi parce qu'elle est poisseuse", a-t-elle raillé.
"Le problème du traitre, c'est qu’il cache la forêt de fidèles", s'est-elle défendue. "Pour un traître, il y a 1.000 ou 10.000 fidèles".
L'eurodéputé Nicolas Bay, qui est membre du bureau exécutif (direction) du RN, ancien secrétaire général (2014-2017) et ancien vice-président du parti, envisagerait de rejoindre Eric Zemmour, qui effectue un déplacement samedi sur sa terre d'élection en Normandie, où M. Bay est conseiller régional.
Cette figure conservatrice du parti, proche idéologiquement de Marion Maréchal, est depuis plusieurs années en froid avec Marine Le Pen, qui l'a écarté à l'été 2020 de la commission d'investiture, comme d'autres proches de sa nièce.
Marine Le Pen a tenu à rappeler à Stéphane Ravier, "défenseur de la culture et de l'identité française", "les règles de la courtoisie française qui fait que, quand on part de quelque part, on appelle ou on passe un SMS".
A propos de l'échange téléphonique entre Eric Zemmour et Donald Trump, elle a rappelé avoir voulu (en vain) le rencontrer en janvier 2017 "avant qu'il soit président" ce qui est "plus intéressant que de le rencontrer après". Donald Trump "ne représente plus une force politique en activité", a-t-elle souligné.