LONDRES: Le Premier ministre britannique Boris Johnson, jugeant une invasion russe de l'Ukraine possible « dans les 48 heures », a appelé lundi Vladimir Poutine à reculer du « précipice » et a convoqué une réunion de crise mardi.
« La situation est très très dangereuse et difficile, nous sommes au bord du précipice, mais il est toujours temps pour le président Poutine de reculer », a estimé Boris Johnson sur les télévisions britanniques.
« Nous appelons tout le monde au dialogue (...) pour éviter ce qui serait une erreur catastrophique », a-t-il ajouté.
Boris Johnson a appelé les Occidentaux à « montrer un front uni » dans la crise actuelle et en particulier les Européens à réduire leur dépendance au gaz russe en renonçant au gazoduc Nord Stream entre la Russie et l'Allemagne.
Selon Downing Street, M. Johnson a décidé d'écourter un voyage dans le nord-ouest de l'Angleterre pour rentrer à Londres et compte présider mardi une réunion interministérielle de crise, dite « COBR » après avoir été briefé par les services de renseignement.
Il doit s'entretenir lundi après-midi avec le président américain Joe Biden, selon un haut responsable américain.
Dès lundi, après que le Royaume-Uni a conseillé vendredi à ses ressortissants d'immédiatement quitter l'Ukraine, la cheffe de la diplomatie Liz Truss a convoqué une première réunion sur la réponse consulaire à apporter à la situation actuelle.
Estimant que la Russie pourrait intervenir « à tout moment », elle a assuré que la « priorité » du Royaume-Uni était de protéger ses ressortissants.
Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes.
Moscou dément mais lie toute désescalade à une liste de « garanties de sécurité », notamment l'assurance que l'Ukraine ne sera jamais membre de l'Otan et un retrait d'Europe de l'Est de l'infrastructure militaire de l'Alliance.
Alors que Kiev a accusé Washington et Londres d'alarmisme concernant les risques d'intervention russe imminente, Boris Johnson assure que « les preuves sont très claires » : « Il y a quelque 130 000 soldats massés à la frontière ukrainienne et toute sorte d'autres signes montrant des préparatifs sérieux d'une invasion ».
« Les signes montrent, comme l'a dit le président Biden, qu'au moins ils préparent quelque chose qui pourrait avoir lieu dans les 48 heures à venir », a-t-il ajouté.