LONDRES: Un rapport du Pentagone soutient que l’administration du président américain, Joe Biden, est responsable du chaos qui a accompagné le retrait des troupes américaines de Kaboul.
Ce rapport déclassifié, publié par le Washington Post samedi dernier affirme que les décisions – ou, dans certains cas, l’indécision – ont accentué les problèmes auxquels les forces américaines ont été confrontées alors qu’elles ont tenté de sécuriser l’aéroport Hamid-Karzaï de Kaboul lorsque les talibans se sont emparés de la ville, au mois d’août dernier.
Le compte rendu du Pentagone fait porter au département d’État et à un certain nombre de ses fonctionnaires la responsabilité des problèmes et des retards observés dans le processus d’évacuation.
«Le retard dans le retrait du personnel de l’ambassade, la déclaration de l’opération d’évacuation de non-combattants et l’absence d’accord [en matière d’instructions et de procédures de mise en garde] ont augmenté le risque lors de l’évacuation», note-t-il.
Dans une autre partie du rapport, la même institution est accusée d’avoir mis progressivement en place une nouvelle équipe d’employés au sein de l’ambassade pendant le processus d’évacuation, ce qui, selon le ministère de la Défense, «a provoqué la confusion lorsque la nouvelle équipe consulaire a pris en charge les dossiers». En conséquence, des centaines de civils américains et afghans ont tenté de quitter le pays en recourant à un processus de demande inhabituel.
«Le personnel consulaire ne disposait pas d’effectifs suffisants pour s’occuper de la supervision, ce qui a souvent conduit le personnel du ministère de la Défense à procéder à des appels sur place pour obtenir des documents», ajoute le rapport.
Un trop grand nombre de ces «appels sur place» ont été lancés par des soldats américains qui avaient peu d’expérience dans les procédures du département d’État, conclut le rapport.
Ce dernier souligne par ailleurs que la «confusion» autour des décisions bureaucratiques a affecté les capacités des forces américaines qui tentaient, au cours des derniers jours de l’occupation, de procéder à une évacuation organisée, mais qui a été marquée par les images de civils afghans accrochés à des avions américains.
Les répercussions de ce chaos interviennent alors que le gouvernement américain fait l’objet de vives critiques au sujet d’une frappe qui était censée éliminer des combattants affiliés à Daech; ces derniers se dirigeaient vers Kaboul lors de la prise de contrôle des talibans. L’offensive a entraîné la mort de dix civils afghans, parmi lesquels des enfants.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com