CRETAIL, FRANCE: Quatre hommes dont les trois ex-beaux-frères de la victime sont jugés à partir de lundi par la cour d'assises du Val-de-Marne pour l'assassinat d'Amadou Ba, boxeur thaï connu dans le département et tué de six balles dans le corps.
Le 3 avril 2018, vers 22H20, après avoir dispensé un entraînement de boxe et raccompagné en voiture un élève chez lui, Amadou Ba est atteint par six balles et roué de coups avec une batte de base-ball. Il mourra quelques heures plus tard à l'hôpital.
L'autopsie relèvera que le décès a été causé par un "polytraumatisme balistique à l'origine d'une hémorragie interne" et notera la présence de "lésions multiples à la tête".
Un chargeur vide est découvert aux pieds de la victime. Selon une témoin de la scène de crime, quatre hommes sont sortis d'une voiture et ont extrait de force la victime de son véhicule après l'avoir bloquée en se mettant en travers de la route.
Au cours de l'instruction, Yazid K., l'un des trois frères, inconnu de la justice, a reconnu avoir tiré les coups de feu. "J'ai tiré dans la vitre, j'ai tiré, je ne sais pas, je ne voulais pas que ça en arrive là", a-t-il déclaré devant les enquêteurs, assurant que les trois autres accusés n'étaient pas au courant qu'il était armé.
Son frère, Nacer K., a de son côté affirmé avoir porté des coups de batte à la victime.
Cet assassinat, qui a suscité à l'époque beaucoup d'émotion à Créteil, s'est déroulé sur fond de conflit familial avec l'ex-épouse d'Amadou Ba avec qui il s'était marié en 2004, séparé en 2015 et était toujours en instance de divorce en 2018. Ensemble, ils ont eu trois enfants.
L'instruction a montré que la séparation était "conflictuelle" et les relations entre les ex-compagnons s'étaient dégradées quelques mois avant les faits.
En cause, d'une part le fait qu'Amadou Ba, qui était alors avec une nouvelle compagne, ne souhaitait plus la garde des enfants, et d'autre part la vente de leur ancienne maison, louée depuis peu par un proche de l'ex-épouse de la victime.
Par ailleurs, quelques jours avant les faits, Amadou Ba avait eu une "violente altercation" avec son ex-beau-frère Djamel K. dans un restaurant. Les investigations ont permis d'établir que la victime "craignait pour sa sécurité" à la suite de cette bagarre.
Contactés par l'AFP, les avocats de la partie civile et de la défense n'ont pas souhaité faire de déclaration avant l'ouverture du procès lundi.