BEYROUTH: Le Liban a interdit aux forces de l’opposition bahreïnie d’organiser deux événements politiques dans un hôtel de la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah soutenu par l’Iran.
Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a déclaré qu'il avait interdit les événements à l'hôtel Assaha, situé sur la route de l'aéroport de Beyrouth, pour un groupe qui se fait appeler la «Coalition de la jeunesse bahreïnie», qui devaient avoir lieu vendredi et lundi.
«Si ces deux événements devaient avoir lieu, ils porteraient atteinte aux autorités officielles du Bahreïn et aux États du Golfe, paralysant ainsi les efforts du Liban pour renforcer les liens avec ces pays», a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le bureau du ministre de l'Intérieur a signalé: «Après avoir consulté le Premier ministre, Mawlawi a demandé à la Direction générale des Forces de sécurité intérieure et à la Direction générale de la sûreté générale d'ordonner immédiatement à la direction de l'hôtel de ne pas accueillir les deux événements parce qu’ils n'ont pas obtenu les autorisations légales, et de prendre toutes les mesures d'enquête nécessaires afin de recueillir des informations sur les organisateurs et les invités.
Le ministère a agi après que des invitations aux événements ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
L'hôtel a nié avoir eu connaissance de la nature des événements.
«Des agences de presse ont réservé l'hôtel pour deux séminaires sans fournir de détails à la direction», a-t-il révélé vendredi dans un communiqué.
«Après avoir découvert que les séminaires traitaient d'une question politique précise, la direction a contacté les parties concernées et a annulé les réservations.»
L’interdiction intervient deux mois après que le Liban a ordonné l'expulsion de membres du parti d'opposition bahreïni, Al-Wefaq, après avoir tenu une conférence de presse à Beyrouth qui a irrité les autorités Bahreïnite, où le groupe est interdit.
Le ministère a ordonné aux services de sécurité «d'expulser tous les membres non libanais du parti d'opposition bahreïni Al-Wefaq», au lendemain de la conférence de presse du 12 décembre.
Manama avait à l’époque exprimé son mécontentement face au «Liban qui a permis à un groupe interdit à Bahreïn de tenir une conférence».
Le gouvernement libanais a exprimé son regret que Beyrouth ait accueilli l'événement, le Premier ministre, Najib Mikati, a affirmé qu'il ne laissera pas des groupes «utiliser le Liban comme plate-forme pour offenser Bahreïn», tout comme il a refusé d'offenser d'autres pays arabes, notamment les États du CCG.
En octobre, les États du Golfe ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Liban après la diffusion de propos sur le conflit au Yémen par le ministre de l'Information de l'époque, George Kordahi.
en bref
Les autorités libanaises tiennent à empêcher toute tentative d’entraver les efforts visant à renforcer les relations avec le Golfe à la lumière de la récente initiative koweïtienne.
Kordahi a démissionné en décembre dans le but d'apaiser les tensions diplomatiques et de rétablir la confiance entre les deux parties.
Les autorités libanaises tiennent à empêcher toute tentative d'entraver les efforts visant à renforcer les relations avec le Golfe à la lumière de la récente initiative koweïtienne.
Les médias proches du Hezbollah ont annoncé que l'événement prévu vendredi à l'hôtel Assaha serait reporté à mardi, tandis que l'événement de lundi se déroulera comme prévu.
Le Hezbollah a suggéré que les événements se tiennent au théâtre Resalat, dans une banlieue du sud de Beyrouth, sous le contrôle de la municipalité de Ghobeiry, affiliée au Hezbollah. Le parti utilise le lieu pour ses événements.
Le ministre de l'Intérieur a demandé vendredi soir à la Direction générale des forces de sécurité intérieure et à la Direction générale de la sécurité publique d'informer la direction du théâtre Resalat de ne pas organiser les deux événements parce qu’ils n'ont pas obtenu d'autorisation.
Il leur a également été demandé de prendre toutes les mesures d'enquête nécessaires afin de recueillir des informations sur les organisateurs et les invités.
Une source politique libanaise opposée au Hezbollah a déclaré plus tôt à Arab News : «La position du parti s'inscrit dans le cadre de l'envoi de messages, quoique atténués, aux personnes concernées, par lesquels l'Iran et le Hezbollah veulent faire comprendre qu'il n'y aura aucune concession à cet égard, car les concessions ont généralement un prix.»
La même source a ajouté: «Il suffit au Hezbollah de dire que les événements se sont déroulés au Liban et que la couverture de ces deux événements pourrait bien être insignifiante. Est-il ainsi respectueux de la décision du gouvernement libanais? Peut-être.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com