Libye: Les élections à nouveau reportées, la transition interminable irrite les libyens

Des manifestants brandissent des banderoles politiques et des drapeaux libyens sur la place des Martyrs à Tripoli, en Libye. (Photo, Reuters/Archives)
Des manifestants brandissent des banderoles politiques et des drapeaux libyens sur la place des Martyrs à Tripoli, en Libye. (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Mercredi 09 février 2022

Libye: Les élections à nouveau reportées, la transition interminable irrite les libyens

  • «Les périodes de transition vont se poursuivre en Libye et nous, les libyens, ne sommes que manipulés»
  • «Tout ce que font le Parlement et le Haut Conseil d'État, c'est tergiverser pour rester au pouvoir», a confié Asma Fituri, une enseignante, sur un marché de Tripoli

TRIPOLI: Alors que les institutions politiques libyennes poursuivaient leur projet visant à prolonger à nouveau la période de transition et à retarder la tenue des élections, les Libyens de tout le pays étaient remplis de lassitude, de cynisme et de colère.

La Libye était censée organiser des élections présidentielles et législatives en décembre, mais les disputes entre les factions et les organes de l'État sur la manière dont elles devraient se dérouler ont fait échouer le processus électoral quelques jours avant le vote.

Le Parlement a voté cette semaine afin d’approuver une «feuille de route» dans laquelle il choisira un nouveau gouvernement intérimaire et travaillera avec une autre institution, le Haut Conseil d'État, pour reformuler une constitution provisoire et repousser les élections jusqu'à l'année prochaine.

«Malheureusement, après un an, il n'y aura pas d'élections. Les périodes de transition vont se poursuivre en Libye et nous, les Libyens, ne sommes que manipulés», a déclaré Saad Mohammed, 35 ans, habitant de Benghazi, dans l'est de la Libye.

Près de 3 millions de Libyens se sont inscrits pour voter lors des élections de décembre, un nombre qui, selon les analystes, indique une volonté nationale claire de choisir ses dirigeants.

«Combien de fois allons-nous reporter les élections? Cela fait des années que nous les reportons. Et tout ce que nous voyons, c'est un report après l’autre», a déclaré Mohammed Gharyani, s'exprimant dans une rue de Tripoli. À l’autre bout du pays, à Benghazi, Khaled Ali, 46 ans, est d’accord pour dire que les politiciens essaient simplement de rester au pouvoir le plus longtemps possible. «Il n'y aura pas d'élections avant un an et demi», s’est-il désolé.

Onze ans de chaos, de violence et de division depuis le soulèvement de 2011 soutenu par l'Otan contre Mouammar Kadhafi, ont laissé la Libye avec une série d'institutions politiques qui devaient à l'origine être temporaires, mais qui sont restées en place pendant des années.

Les élections de décembre étaient censées résoudre cette «crise de légitimité», comme on l'appelle désormais, en remplaçant toutes les institutions libyennes par celles récemment choisies par les électeurs. 

«Tout ce que font le Parlement et le Haut Conseil d'État, c'est tergiverser pour rester au pouvoir», a confié Asma Fituri, une enseignante, sur un marché de Tripoli.

Le Haut Conseil d'État (HCE) a été formé des membres d'un Parlement intérimaire élu en 2012, mais qui a refusé de reconnaître les élections destinées à le remplacer deux ans plus tard. Un accord politique de 2015 destiné à mettre fin à la guerre civile a reconnu le HCE comme une institution officielle dotée de pouvoirs consultatifs.

Le Parlement actuel, la Chambre des représentants, a été élu en 2014. Bien qu'il n'ait pas de mandat fixe, il était censé superviser une courte transition vers une nouvelle constitution qui serait rédigée par un autre organe élu cette année-là, mais qui n'a jamais été achevée.

Entre-temps, la dernière administration de Tripoli, le gouvernement d'unité nationale, a été installée l'année dernière dans le cadre d'une feuille de route soutenue par l'ONU, avec pour mandat de superviser la préparation des élections.

Ses dirigeants ont été choisis par les 75 membres du Forum de dialogue politique libyen, eux-mêmes sélectionnés par l'ONU afin de représenter les principaux groupes factionnels et régionaux du pays. La feuille de route du Forum de dialogue politique libyen (LPDF) stipule que le mandat du gouvernement d'unité nationale (GNU) s’étend jusqu'aux élections du 24 décembre 2021, mais ne précise pas ce qui se passera si elles n’ont pas lieu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".